Avec ce que nous vous expliquions hier, à savoir que lors de sa création, "My heart belongs to daddy" était chanté par une ingénue malgré tout un peu coquine, qui déclarait son amour à son sugar daddy tout en effectuant un strip-tease devant des hommes légèrement pantois, il est finalement logique que la chanson de Cole Porter se soit aussitôt fait mettre la main dessus par quelques séductrices professionnelles.
Nous parlons naturellement de chanteuses et d'actrices et non pas de demi-mondaines.
Fraîchement débarquée d'Allemagne et devenue en quelques semaines la nouvelle scandaleuse de Berlin, Hildegarde, parfois Knef, parfois Neff, ne pouvait décemment passer à côté de Cole Porter. Puisque c'est finalement dans "La belle de Moscou" version Broadway en 1956 qu'elle se fera connaître.
On écoute Hildegarde et nous sommes tout de suite au fin fond d'un cabaret. Que se passe-t-il, par contre, lorsqu'on écoute Eartha Kitt ? On transpire un peu, bien entendu, on a potentiellement quelques démangeaisons au creux de l'échine (tous ces Grrr, ça gratouille l'épiderme) et on tombe amoureux.
Mais la grande séductrice officielle de la chanson populaire américaine, c'est évidemment Julie London, rousse, sculpturale et souvent alitée, en tout cas sur les pochettes de ses albums qu'il convient de collectionner en cas d'ennui.
Redisons ici ce que nous avons certainement déjà évoqué : que Julie London était si timide qu'on finit par installer un studio d'enregistrement à son domicile (son salon ? sa chambre ?), ce qui peut expliquer, avec une laryngite chronique, cette impression que lorsqu'elle chante, Julie susurre à nos oreilles.
Ou à celles de son daddy.
2 commentaires:
Que de beautés !
Ah là je suis gâté !
Au fin fonds d'un cabaret ? N'avez-vous jamais repris en choeur "Rote Rosen"?
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