Parce qu'à trois, c'est aussi bien qu'à deux, sinon mieux, Soyons-Suave est heureux de vous offrir trois discos imparables. Parce que quand même, Patrick...
Et pour "Où sont les femmes ?", ce ne devrait pas être trop difficile à trouver par vous-mêmes :)
Parce qu'à trois, c'est aussi bien qu'à deux, sinon mieux, Soyons-Suave est heureux de vous rappeler pourquoi Sylvester est notre invité de la semaine et demeure, 35 ans après sa mort en 1988 à l'âge de 41 ans, la diva disco ultime.
Il n'est pas impossible que nous n'ayons jamais encore déclaré publiquement notre amour pour Nicole Martin. Ce qui est invraisemblable. Surtout quand nous pensons au nombre de fois que nous lui avons emprunté ces immortelles paroles : "Je vais de café en café en mordant à pleines dents les citrons glacés de la nuit", en réponse à l'innocente question "Tu fais quoi ?".
Quintessence (pour nous en tout cas) du "One hit wonder" disco, le "Ring my bell" de Anita Ward devait être notre dernière plage musicale de l'été, alors que, oui, bon, d'accord, elle a déjà plusieurs fois égayée nos pages et nos journées. Mais que voulez-vous, même avec la plus grande volonté du monde, on ne s'en lasse pas. Et toujours on y revient.
Tout le monde connait sans doute l'histoire : institutrice, la jeune Anita venait de décrocher un contrat pour un album dans une maison de disque lorsque son producteur insista pour qu'elle enregistre "Ring my bell", qu'il essayait déjà de caser depuis un an. Détestant la chanson, Anita plia cependant et un million de single vendus plus tard, elle se demanda ce qu'elle avait fait.
Parce que bien sûr, jamais elle ne retrouva le succès de son premier titre, malgré un deuxième album sympathique et le tout petit succès que fut "Don't drop my love". Un troisième album était en préparation lorsqu'Anita manqua de se tuer en voiture et que débuta l'horrible mouvement "Disco sucks" qui poussa des milliers de gens, aux USA en tout cas, à venir brûler en place publique leurs albums préférés mais disco.
Disparition de l'institutrice qui resurgit du néant en 1989. Nouvel album et nouvel échec. Depuis elle chante "Ring my bell" où on lui demande de le faire et serait en préparation d'un nouvel album... et ce depuis 2011. Mais tout cela n'est pas triste. Puisque, contre vents et marées, on peut toujours lui sonner la cloche. Et ça c'est très chouette. Et même suave. Et tellement disco !
En 1977, le groupe tout nouvellement formé C.J. and Co réussit une chose extraordinaire : sortir de leur premier album non pas un ni deux mais trois tubes à la suite, qui finirent chacun numéro 1 des charts dance aux USA. Et si on se souvient moins de "We got our own thing" et de, notre préféré, "Sure can't go to the moon", il est pratiquement impossible d'avoir oublié "Devil's gun", dans la mesure où on l'ait au moins un jour entendu.
Selon la légende, ce titre, le premier sorti par le groupe, fut également le tout premier morceau joué au mythique club "Studio 54". Et cela suffit pour asseoir une réputation. L'année qui suivit, un deuxième album vit le jour et ce fut un échec. Ce qui fait qu'en 1979, le groupe décida de mettre un terme à ses activités. 2 albums, 3 tubes, 3 années d'existence, évidemment 6-6 et 6 aurait été plus diabolique mais c'est déjà pas mal.
Est-il seulement possible d'évoquer ces numéros 1 éphémères du disco sans penser à Van McCoy et à son "The Hustle" qui en 1975, grimpera en haut de tous les charts et recevra même un Grammy awards ? La phrase qui précède étant une question rhétorique, la réponse est non.
McCoy, au moment de son triomphe était loin d'être un inconnu. Compositeur, arrangeur, producteur, cela faisait presque 15 ans qu'on le trouvait derrière des groupes comme les Shirelles, Gladys Knight and the Pips ou Jackie Wilson. Rien ne laissait supposer cependant que son album instrumental "Disco baby", produit par son propre label quasi confidentiel, accoucherait d'un tel monstre.
Poursuivant sur sa lancée miraculeuse, McCoy sortira 7 albums jusqu'en 1979, ce qui est assez prodigieux et puis disparaîtra, non parce qu'il en avait assez de la musique mais parce qu'il sera terrassé par une crise cardiaque.
Il avait 39 ans. C'était jeune. C'est donc triste. C'est pour cela qu'il faut danser !
Dans la grande famille des "Ils ont eu un tube et c'est tout", Alicia Bridges est certainement en bonne place sur le podium tant son titre de 1978, "I love the nightlife" est la seule chose que nous connaissons d'elle, alors qu'entre ses débuts avec le dit-tube et aujourd'hui, elle a enregistré pas moins de 7 albums (dont un bon nombres de remix de ce dit-même tube mais quand même).
Passionnée par le rock et le blues, Alicia ne s'imaginait pas du tout en diva disco et regardait plutôt du côté de Janis Joplin mais nous savons tous ce qu'un producteur sachant parler peut parvenir à faire. En tête des ventes à sa grande surprise dans une trentaine de pays, 35 semaines classé dans les charts, son album éponyme dut tout en fait à son single, la preuve, sans "I love the nightlife", aucune autre de ses tentatives discographiques ne parvint à capter la moindre attention. C'est dommage. Une femme qui choisit d'être en toge sur la pochette de son premier 33t mérite au moins le respect.
Mais malgré tout, un tube, c'est déjà énorme, surtout lorsque sur le point d'être oublié, il est ressuscité comme ce fut le cas ici avec "Priscilla reine du désert" qui en 1994 permit à tout ceux qui n'avait jamais entendu parler d'Alicia Bridges de s'acheter une compilation.
Et si vous la trouvez un peu butch et un peu marquée dans la vidéo ci-dessus, sachez pourtant qu'elle n'a que 25 ans mais elle sortait beaucoup. Et oui, avec des filles. Et puis ce look ! D'ailleurs elle attend toujours un signe de la part de Billy Idol.
Pour notre dernière semaine estivale et donc dernière semaine disco, il nous a semblé suave de célébrer ces jeunes gens enthousiastes, bouillonnant de vie et de musique et qui n'eurent pourtant pas l'occasion de dévoiler au monde leurs multiples talents. Nous parlons des "one hit wonders", surnommés également "trois petits tours et puis s'en vont", surnommés également "J'voudrais bien mais j'peux point". Leur histoire est simple : ils espéraient rencontrer le succès, ce fut presque le cas, ils souhaitèrent prolonger l'expérience, ce ne fut pas le cas.
En ce lundi, nous louons la douce et souriante Ramona Brooks qui n'enregistra qu'un seul album en 1978 et quel album ! En l'écoutant aujourd'hui (dans la mesure où on le trouve évidemment), on réalise qu'on est en présence d'un condensé ô combien suave de ce que furent les années disco et on suppute que de nombreux titres prirent les chemins des hit parade... Pas du tout !
Grimpant péniblement à la 94e place des charts, "Skinnydippin'" passa relativement inaperçu, s'échangeant pratiquement sous le manteau alors qu'un autre titre, "Rhythm Rapsody" tentait sa chance dans quelques discothèques confidentielles.
Il faudra finalement que "Skinnydippin" soit enregistré par Cheryl Ladd pour que le morceau trouve un peu d'écoute. Dommage. Ramona enregistra un ultime single en 1980 et plus rien. Espérons qu'elle eut une vie heureuse. Elle est décédée en 2014.
Chanteuse de gospel à l'origine, en 1977, Lorraine Johnson crut enfin voir son heure arriver puisque, signée sur le label Prelude, on lui confiait enfin un single rien que pour elle, après des années de chœurs au fin fond d'un studio. Production disco impeccable, voix puissante, "The more I get" allait être un tube, sauf qu'au même moment, la chanson était également enregistrée par Teddy Pendergrass qui transformera le titre en triomphe de l'année et en chanson signature pour le reste de sa carrière. La version de Lorraine demeura assez confidentielle.
Remise de ses émotions, Lorraine retourna en studio pour enregistrer en 1978 un album qui lui allait, enfin, lui ouvrir les portes des charts, sauf que quelqu'un, quelque part, eu l'idée géniale de mettre ceci en pochette :
"Qui est cette blonde ?" se demanda certainement Lorraine, qui cette fois écœurée, rendit son contrat et retourna au gospel. Elle y est toujours, très heureuse, observant avec une distance polie la ressortie de ses deux albums en cd au Japon. Espérons que son ancienne maison de disque lui en ait envoyé un exemplaire : le disque est aujourd'hui introuvable ou très cher lorsqu'on met enfin la main dessus.
Alors que des compilations Teddy Pendergrass, il suffit de secouer un arbuste et hop...
Il est très très difficile de résister au "Don't you want my love" de Debbie Jacobs qui, en 1979, se retrouva légitimement propulsé en tête des charts disco, mais tout comme le seront ses trois autres tubes "High on your love", "Hot hot" et "Undercover lover" qui laissent donc apparaître une thématique claire dans la carrière de Debbie : l'amour. Quoi d'autre ?
En véritable diva disco, Debbie officia principalement entre 1979 et 1982, année à partir de laquelle elle tenta une reconversion en diva hi-NRJ, puis diva House et même diva électro mais avec un succès très relatif.
Avec beaucoup de classe, elle décida donc finalement de se retirer et coule aujourd'hui des jours heureux dans sa ville natale de Baltimore où elle consacre l'essentiel de son temps, lorsqu'elle ne chante pas à l'église, à une organisation qu'elle a créée venant en aide aux malades du sida. Eat this Donna Summer !
Et rien que pour cela, vous avez droit à un deuxième titre.
Dans la série des grands classiques disco (presque) éclipsés par leur réutilisation, samplés jusqu'au fond du microsillon, à la fin des années 90, le "Love is you" de Carol Williams est pratiquement en tête de liste, bien qu'il ait été, lors de sa sortie en 1976, un immense hit, faisant momentanément de Carol la reine du label Salsoul, titre que lui soutirera Loleatta Holloway lorsque Carol quittera la maison de disque en 1977.
Carol continuera d'avoir un immense succès, jusqu'à la fin des années 80 mais nous supposons que son coeur se serra lorsqu'elle entendit pour la première fois le "Groovejet" de Spiller, qui en 2000 lança la carrière de Sophie Ellis Bextor et fut, d'après la légende, le titre utilisé pour tester la qualité sonore du premier Ipod. Car "Groovejet", c'est en fait "Love is you". A quelques petites différences près.
Le disco du jour est une sorte de témoignage intéressant qui, calmons-nous tout de même, n'égale évidemment pas en bouleversements la découverte, par exemple, de la Pierre de Rosette. Mais tout de même.
Alors qu'en 1977, Yvonne Elliman régnera sur les ondes avec "If I can't have you" tiré de la BO de "Saturday Night Fever", dès 1976, les Bee Gees, très enthousiasmés par la découverte de cette jeune chanteuse révélée par "Jesus Christ Superstar" (pièce et film), décidaient de lui écrire un slow disco dont ils avaient alors le secret.
"Love me" trouvant une très positif écho international, les frères Gibb se remirent au travail et accouchèrent de "How deep is your love" mais qu'Yvonne ne chantera jamais, le producteur des Bee Gees les trouvant fous de se séparer d'un tel tube en puissance. Malentendu donc : le plus gros tube d'Yvonne, "If I can't have you", la transforma en reine des pistes de danse, quand elle rêvait de ballades.
Est-ce une frustration durable qui la fit se tourner vers les paradis artificiels ? Le 16 août dernier, elle était arrêtée à l'aéroport de l'île de Guam où elle se rendait pour chanter dans une école catholique avec des drogues diverses. Pauvre Yvonne. Mais nous savons combien la vie, parfois, est cruelle... Heureusement, il reste Photoshop.
Si vous êtes vraiment très attentif (ou possédez une mémoire assez phénoménale), vous connaissez déjà Tamiko Jones qui en 2012, nous proposait une touche Brazil délicieuse où elle affrontait une flûte traversière sur l'inusable "How insensitive". Car Tamiko débuta comme chanteuse de jazz, avant de réaliser que la soul avait besoin d'elle et le disco encore plus.
Très active dans les années 70, elle rencontra le succès en 1975 avec un titre plus que sensuel, "Touch me baby" que suivit en 1976 ce "Let it flow" qui continue de nous faire chavirer plus de 40 ans après sa sortie. Et puis passe 1979 et plus rien, ce qui désespéra les fans, nombreux, de cette chanteuse mi japonaise mi cherokee qui n'était pas qu'une voix ou une poitrine conquérante. Jusqu'à il y a peu de temps, elle était la manager de Smoky Robinson. Comme quoi...
Puisque, à notre grand désespoir, Nana n'a jamais enregistré de disco, tournons-nous afin de clore cette semaine très grecque vers le riant "Disco Bouzouki" qui date de 1977 et qui aura un tel succès en Europe que le groupe sans doute fantôme derrière cette composition, "the Great Disco Bouzouki Band", sortira l'année d'après un album complet dont un second tube émergera, le très gracieux "Giorgio" alors que "Ouzo et retsina" restera confidentiel, ce qui n'est pas juste.
Nos camardes anglo-saxons nomment ce genre de composition une "nolvelty song", c'est à dire en gros une chanson idiote dont on sait qu'elle ne passera jamais à la postérité et sera oubliée dès la fin des vacances au camping. Mais puisqu'elle fonctionne malgré tout, elle peut parfois être adaptée. "Disco bouzouki" deviendra en français " Jouez Bouzouki" et sera interprété par... Dalida. Nous vous laissons chercher.
Ce n'était pas notre intention mais il semblerait que nous nous avancions cette semaine en territoire un peu mystérieux puisque après Victoria Miles, une nouvelle fois, nous ne pouvons pas vous dire grand chose à propos de Rare Pleasure, si ce n'est qu'en 1976, ils livrèrent au monde ce "Let me down easy" fracassant.
"Rare pleasure", qui sortira un autre titre l'année d'après et disparaîtra totalement, ne se doutait évidemment pas que copieusement samplé, leur unique tube allait devenir encore plus tubesque entre les mains du dj David Morales qui en 1998, soit 22 ans plus tard, le transformait en "Needin' U" et enflammait les dance floor du monde entier.
House... disco... le principal est de danser, non ?
Il y a des gens dont on ne sait pas grand chose et certains même sur lesquels on ne sait rien. Avouons sans honte que nous ne pouvons pas vous faire ici une biographie détaillée de Victoria Miles dont nous pouvons simplement supposer que, bien que chez Atlantic Records, on ne crut pas assez en elle pour lui offrir une bonne vidéo, une bonne photo et même un bon coiffeur.
Dommage, sorti en 1979, ce "Midnight Mover" n'avait rien à envier à d'autres tubes de la même époque. Une "Victoria Miles" d'origine américaine sévit aujourd'hui à Majorque comme chanteuse d'un groupe qui anime anniversaires, mariages et événements divers. On peut penser qu'il s'agit de la même... et pas uniquement parce qu'elle n'aurait à priori pas changé de coiffeur. La voix bien sûr.
Retour de notre saga estivale et disco après l'intermède Kpop d'hier (vous a-t-on dit d'ailleurs que nous adorions Mamamoo ? Nous ne savons plus...) avec la délicieuse Marcia Hines, que vous avez peu de chances de connaître à moins que vous ne soyez ressortissant australien.
Américaine de naissance et faisant ses gammes à l'église, Marcia, comme beaucoup de ses consoeurs à la fin des années 60, fut repérée par un producteur qui cherchait de jolies voix pour aller créer "Hair" quelque part dans le monde.
Alors que, pour les mêmes raison, la toute jeune Donna Summer partait à Munich, Marcia s'envola pour l'ancienne colonie pénitenciaire britannique, elle avait alors 17 ans. Notons que dans le même show se trouvait également Sharon "Can you handle it" Redd, qui un an plus tard rentrait aux USA pour devenir choriste de Bette Midler. Marcia, elle, ne quitta plus jamais l'Australie.
Dire qu'en Australie, Marcia Hines est une institution est encore en dessous de la réalité. A la tête d'une quinzaine de hits plutôt soul et pop et d'une vingtaine d'albums enregistrés entre son premier opus en 1975 et l'année dernière, elle est révérée comme la voix soul australienne et jouit encore aujourd'hui d'une popularité très fraîche, aidée en cela par 5 saisons comme juge dans la version antipodienne de "La Nouvelle Star".
Si nous ajoutons qu'elle est la cousine de Grace Jones (si !) et qu'en 1979, elle signait un album disco-pop-rock dont vous apprécierez le "You're so good" (et c'est une vidéo "Soyons-Suave", gage de qualités), terminons par le fait qu'elle est également la mère de Deni Hines qui connut un hit mondial en 1995 avec "It's all right" et qu'elle retrouva lors d'un dynamique duo mère-fille en 2006 à l'occasion d'une reprise de "Stomp" (dont le vidéo coûta vraisemblablement 35 dollars australiens...) et d'un album intitulé "Discothèque", rendant hommage... aux plus grands tubes disco.
Nous nous disions pas plus tard que ce matin encore que cela manquait résolument de violon sur Soyons-Suave lorsque soudain : Alfredo de La Fé, 1979 et un premier album qui propulsa instantanément l'instrument de prédilection de ce prodige né à La Havane comme la chose la plus chic de la scène disco et de la musique latine en général.
Ne nous trompons pas, on savait en 1979 que le violon existait mais il n'avait jamais été encore utilisé comme le fera Alfredo, qui enchaîna avec une quinzaine d'albums et autant de projets pour d'autres artistes. Vous pouvez l'entendre derrière Santana, derrière Tito Punte ou derrière Celia Cruz. Il compose et tourne toujours à plus de 60 ans mais c'est forcément un peu moins disco.
"Hot to trot" reste une curiosité qui fut lancée par la discothèque le Paradise Garage de New York, qui fut au disco et à la dance en général ce que le minitel fut aux messageries coquines, c'est à dire une plateforme unique. Keith Haring y organisait ses anniversaires et Madonna y faisait ses premiers pas. Suave et disco donc...