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mercredi 19 juillet 2023

Et maintenant chantons !


Voyons un peu ce que nous savons en ce mercredi sur notre chanson de la semaine, "Why don't you do right". Ressuscitée par Jessica Rabbit en 1988, la chanson était depuis 1942 associée à Peggy Lee, qui en avait fait son premier succès en tant que chanteuse de l'orchestre de Benny Goodman et qu'elle avait repris sur son premier album solo en 1948. Mais Peggy n'était pas la première interprète du titre puisque que c'est la blueswoman Lil Green qui l'avait d'abord enregistrée en 1941, d'après un instrumental datant de 1936. 

Et si nous prenons soin de proposer ce petit résumé des épisodes précédents, c'est que la suite des aventures de "Why don't you do right" dans les années qui vont suivre Peggy, donc disons à partir des années 50 est exactement à l'image de cette identité presque schizophène, entre chanson pop blanche et blues noir. 





 



















En plus de la sculpturale et fort suave Pat Morrissey, elles sont nombreuses, généralement blondes, parfois prénommées Barbara, les chanteuses blanches et pop qui vont s'emparer de "Why don't you do right" dans les années 50 et 60, ajoutant occasionnellement une touche jazzy au tube de Peggy Lee, qui va cependant rester, quoi qu'elles fassent, le tube de Peggy Lee. 

Et en face, elles sont tout autant nombreuses, les chanteuses de blues qui vont suivre la voie (et la voix) de Lil Green et maintenir dans l'actualité musicale cette question un brin désespérée "Quand est-ce que tu vas faire les choses correctement, comme le font les autres hommes ?"























Avec deux albums en 1965 pour le label Prestige, l'admiration des jazzmen les plus confirmés et une phrasé enchanteur, Pat Bowie avait tout pour se faire une nom dans l'industrie musicale. Sauf que les deux albums l'allèrent nulle part et ainsi prit fin sa très courte carrière. Où est-elle aujourd'hui ? Personne ne le sait vraiment. Elle est en tout cas sur Soyons-Suave. 

Reconnaissons avant de nous quitter une légère absence : oui, "Why don't you do right" fut dans les années 50 et une partie des années 60 la chanson des blondes et celle des brunes. Nous avons omis les rousses. Ce qui n'est pas suave. Surtout lorsqu'elles s'appellent par exemple Julie London. 

jeudi 23 juillet 2020

Et maintenant chantons !



































Vers la fin des années 50, l'instrumental "Black Velvet" composé en 48 par le saxophoniste Illinois Jacquet et dont Harry James a livré dès 1949 une version swing avec choeurs et paroles sous le titre "Don Cha Go Way Mad" est un titre relativement bien installé dans le répertoire swing et pourrait même déjà un peu sentir la poussière si on considère que c'est un big band qui l'a rendu célèbre et que les big bands, à l'orée des années 60, c'est quand même soooo 40's et donc assez loin de la hype. 

Et pourtant, il est amusant de découvrir que c'est précisément vers "Don Cha Go Way Mad" que vont se tourner trois jeunes femmes pleines de rêves et d'espoir entre 1957 et 1969,  des rêves qui dans les trois cas ne vont pas aller très loin.

Très blanche, très jeune et très douée, Lucy Ann Polk va être la révélation swing du début des années 50, aussitôt embauchée par l'orchestre de Les Brown, désespéré d'avoir perdu Doris Day. Mais peut-on dire que chanteuse de big band est un métier d'avenir dans les années 50 ? Non. Tentant une carrière solo, Lucy Ann va enregistrer deux albums et mettre fin à sa pourtant prometteuse carrière en 1960. 






Tout en étant très différentes, en 1965, Pat Bowie et Kathy Barr vont connaître une aventure assez similaire. Suscitant une certaine excitation (Pat est une solide chanteuse avec des influences R'n'B, Kathy est une solide jeune personne tout court), elles vont toutes deux enregistrer deux albums qui ne vont, en gros, aller nulle part.

Le monde est cruel mais surtout plein de jeunes chanteuses excitantes faisant la queue devant les maisons de disques en attendant qu'une place se libère. Pat et Kathy seront donc vite remplacées par d'autres jusqu'à ce que l'une d'elles, parce qu'elle est un peu plus exceptionnelle que ses camarades, ne décroche le gros lot.

En attendant, cela fait de jolis enregistrements un peu rares, de très belles pochettes et des histoires un peu tristes.









Seul un garçon parviendra à briser ce qui pouvait commencer à ressembler à une malédiction du type : "Enregistrez Don Cha Go Way Mad et vous ne ferez plus jamais de disques". Il faut dire que le jeune homme en question déborde d'énergie et fréquente le milieu du show business depuis qu'il a 3 ans.

En 1957, Sammy Davis Jr est encore loin du Rat Pack. Il vient quand même de triompher dans la comédie musicale "Mr Wonderful" écrite en gros pour lui et enchante les foules dans toutes les salles où il se produit. Sammy chante, Sammy danse, Sammy est swing. Pour son 4e album, "Don Cha Go Way Mad" est faite pour lui. Il ne la rechantera plus jamais après cela.

Mais il enregistrera BEAUCOUP d'autres disques...





Il semblerait que "Don Cha Go Way Mad" soit devenue la possession unique d'Ella, comme nous vous l'expliquions hier. Vraiment ? Nous vérifierons cela demain, juste pour en être certain.