Cette fois, "Soyons-Suave en vacances" est bel et bien terminé. Rendez-vous, sait-on jamais, c'est vrai après tout, comment prédire l'avenir, l'été prochain. Ce fut, en tout cas, un immense plaisir.
Mais pas d'amertume ou de larmes, "Soyons-Suave" est toujours là, (ce qui est d'ailleurs miraculeux), ainsi que son supplément coloré et divertissant "Soyons-Suave Weekend". Donc à très vite, ne serait-ce que pour couronner la star du Quizz estival. En attendant, nous partons nous reposer, nous sommes pratiquement exsangues. Alors bises et surtout, soyez suaves.
Bon ! L'heure est de toute évidence trop grave pour de longs palabres et n'oublions pas que, normalement, nous devrions déjà être à bord d'un avion en direction de l'étranger pour un repos bien mérité.
La semaine dernière, c'est LouisD qui démasqua avec brio "La trahison", alias "Permission to Kill", et vraiment bravo, tant nous pouvons sans doute compter sur les doigts d'une main, ceux qui allèrent le voir en salles en 1975 ou restèrent jusqu'au bout de ce looooong film d'espionnage étrangement disponible sur Youtube.
Si vous avez une once de perversité, vous vous délecterez cependant de la prestation "habitée" de Timothy Dalton en espion gay et très affamé. Mais c'est à peu près tout.
Oh, et c'était Nicole Calfan sur la première capture, dans le rôle de la très méchante avec, comme Lorenzo Lamas, une certaine allergie aux textiles.
En ce 2 septembre, le Quizz en est donc réduit à ceci : Gatsby 6pts, LouisD 6pts, Nina et Jérôme 3pts. Et ce n'est pas possible. Donc en piste pour un dernier round, toujours selon le même principe et selon les mêmes consignes :
Nous serions vraiment fâchés de devoir revenir mercredi pour des indices donc : à vos cellules grises !
Parce qu'à trois, c'est aussi bien qu'à deux, sinon mieux, Soyons-Suave est heureux de vous offrir trois illusions de nos nouveaux amis de "Planet Fantastique", où rien n'existe et où tout est fabuleusement suave.
Oui mais voilà, c'est fini. Et Dieu que c'était bien, cette semaine en sa compagnie, et sa présence pour achever notre été 2023. Espérons que vous disposez désormais de votre dose nécessaire de suavitude pour faire face à la rentrée, au mois de septembre et à l'automne qui va un jour arriver.
Barbara, de ce fait, ne sera remplacée par personne dès lundi, mais ce qui ne va pas nous empêcher de nous retrouver pour une dernière journée estivale, le Quizz étant dans une égalité insupportable.
Suave weekend à vous, suaves visiteurs, et à lundi :)
Généralement, lorsqu'arrive le vendredi, nous frétillons, non seulement car c'est le jour où vous allez enfin pouvoir télécharger tout ce que nous avons écouté depuis lundi, et satisfaire ainsi, peut-être, une obsession monomaniaque que nous comprenons aisément, mais surtout car nous nous faisons totalement plaisir, en mettant en lumière des épisodes prodigieux, ou calamiteux, de nos sagas musicales.
Et une fois encore, célébrons les chanteuses un peu désespérées optant pour l'album "new sounds", au panthéon desquelles figurent Jane Morgan et le lp "Fresh flavor" et Sarah Vaughan et son inusable "The New scène", mais dont nous vous parlons à peu près tous les 6 mois. Rappelons simplement ce qu'est un album "New Sounds" : l'effort d'une diva estampillée variété ou jazz de se mettre au goût du jour en gravant des succès pop du moment, très éloignés de son répertoire habituel, ou de reprendre ses propres chansons avec des arrangements actuels. C'est l'album disco d'Ethel Merman. C'est Sheila qui reprendrait là maintenant Dua Lipa ou Soprano.
En s'enfermant dans un studio en 1968, sous la direction du maître Heinz Kiessling, Caterina Valente va apporter sa contribution au "New Sounds". C'est évidemment à écouter, si vous trouvez l'album "Sweat Beat", vaguement réédité en CD en 2006 et aussitôt épuisé. Il est hallucinant. Sachez que nous lui avons couru après pendant des années. Et il est désormais bien au chaud dans notre coffre en Suisse.
Et les versions étrangères de "Happy together" ? N'en conservons qu'une seule, la française, alors que la chose fut chantée dans toutes les langues du monde, popularisée en gaulois dès 1967, année de création de l'original par Frank Alamo, pour lequel nous n'avons jamais eu une grande passion, mais reprise en 1975 par Martin Circus, que par contre nous aimions beaucoup.
Puisqu'il faut bien finir, nous vous proposons de revenir aux Turtles, qui se séparèrent en 1970, en raison principalement du départ de leurs deux membres les plus caractéristiques : le chanteur et le jeune homme au physique rigolo et aux pulls encore plus drôles que nous évoquions lundi. Désormais baptisés Flo et Eddie, le duo partit travailler pour Frank Zappa, tout en sortant régulièrement des albums, et revisitant parfois leurs anciens succès.
Comme la mayonnaise maison, le reggae va donc avec tout, et c'est sur cette évidence que nous vous proposons, enfin, le récapitulatif tant attendu, avec en bonus, une version bluegrass au banjo et une version bossa, sans laquelle la vie n'est pas totalement suave. Et cela fera 21 versions, il y en a un peu plus, nous laissons ?
Und um das alles herunterzuladen, wissen Sie, wie es geht !
Parce qu'à trois, c'est aussi bien qu'à deux, sinon mieux, Soyons-Suave est heureux de vous offrir une fin de carrière cinématographique plus qu'intéressante.
Puisque débutant sur les écrans en 1927, Barbara tourna son dernier film en 1964. Mais la télévision veillait et entre "La Grande Vallée, "Les oiseaux se cachent pour mourir" et "Les Colbys", elle fut omniprésente sur le petit écran jusqu'en 1986. Pour nous quitter en 1990 à 83 ans.
Finalement, si jusqu'au début des années 70, "Happy together" des Turtles va être repris et adapté, reconnaissons qu'on reste globalement dans des choses assez proches de l'original. On ajoute des instruments, on multiplie les voix, on dramatise un peu l'ambiance générale mais cela reste "Happy together" et même les Turtles peuvent s'y retrouver. Jusqu'à la moitié des années 70.
Car après cela, jugeant sans doute qu'il est difficile de continuer à faire du neuf avec ce qui est déjà considéré comme du vieux, il ne va plus s'agir de reprises mais de détournements, et dans certains cas de déconstructions, à l'image de l'impératrice japonaise du jazz, Kimiko Kasai, qui proposait en 1975, et en ouverture de ce billet, un grand moment free, de 8mn toute de même.
Et si vous découvrez en nous lisant l'existence de miss Kasai, qui abandonna tout à la fin des années 80 pour se lancer dans la joaillerie, sachez que c'est toujours intéressant, globalement bondissant et qu'il n'y eut guère qu'elle pour défendre les couleurs du jazz funk au pays du Soleil Levant.
Dans un genre à priori beaucoup plus accessible, le gentil duo Captain and Tenille, mari et femme dans la vie et sans aucun rapport avec la marine, restera l'interprète immortel de "Love will keep you together" et quelques autres nouilleries qui trusteront les top 10 dans les années 70.
Et pourtant, ils étaient capables de visions, comme de percevoir dans "Happy Together" une chanson potentiellement andalouse (???!!!) et cependant parfaite pour l'éarobic. Nous n'avons pas plus d'indications sur la vidéo ci-dessus mais nous avons été particulièrement heureux de tomber dessus au gré de nos recherches.
Terriblement funky "Happy together" ? A priori non, sauf passé à la moulinette d'Odyssey, avec le plus de "Y" possibles, qui démarra sa carrière sur un feu d'artifice en 1977 avec le magnifique "Native new yorker" déjà évoqué lors de nos lointains étés discos et qui se souvint en 1982 du tube des Turtles, qui devint même le titre de leur nouvel album, qui n'alla nulle part et ne pensa même pas sortir "Happy together" en single.
Mais si nous y réfléchissons, en 1982, la chanson avait déjà 15 ans. Elle en aura plus de 50 lorsqu'au même moment, Mark Ronson et parallèlement Miley Cyrus (qui pourrait définitivement chanter la catalogue ManuFrance et rester captivante) auront envie d'être heureux ensemble, mais séparément. Et une fois de plus, reconnaissons que la vie, et la musique, sont très surprenantes.
Parce qu'à trois, c'est aussi bien qu'à deux, sinon mieux, Soyons-Suave est heureux de vous rappeler qu'en 1980, on envisagea un spin-off masculin à "Drôle de Dames", avec Barbara en amie de Charlie. Un pilote fut tourné mais la série ne se fit jamais. La vie parfois...
Ce qui se trouve juste au-dessus de ces lignes est peut-être la version la plus épique, et de loin la plus intéressante des reprises de "Happy together" des Turtles par un ensemble vocal. Et dans le cas de Ray Conniff, nous ne parlons évidemment pas de n'importe quel ensemble vocal, comme nous n'avons pas besoin de le préciser.
Car non seulement "Happy together" va affoler en 1967 et les années qui vont suivre, tous les groupes de garçons et quelques rares groupes de filles, le titre va instantanément faire se dresser les oreilles des groupes vocaux de façon générale, puisque la composition est tout ce qu'ils recherchent : un air pop qui va montrer qu'eux-aussi sont jeunes et modernes.
Croyez-nous : en 1967, on considérait Ray Conniff ou les Ray Charles Singers ou les Hi Lo's ou les Johnny Mann Singers comme hip et dans le coup, enfin surtout quand on avait passé la cinquantaine et qu'on était un peu effrayé par les jeunes échevelés, surtout venus d'Angleterre qui déferlaient sur les ondes. Les chœurs et chorales diverses qui pullulaient dans les années 60 étaient propres et bien coiffées. "Happy together" va être leur pain béni.
Et peut-être parce que "papapapapapapapapapapa" est encore plus émouvant (ou entraînant), chanté à 30, ou 40, ou 3500, "Happy together" va également se retrouver rapidement au répertoire des chorales. Et des fanfares, mais ce dont nous allons vous faire grâce, même s'il existe de très belles versions, avec majorettes et twirling bâtons sur Youtube.
Durant le confinement mondial en raison du Coronavirus, l'association australienne, Pub Choir, eut l'idée de réunir virtuellement les chanteurs du monde entier autour d'un projet intitulé "Couch Choir", littéralement "je chante depuis mon canapé". Sa présidente, Astrid Jorgensen, proposait aux volontaires d'envoyer une vidéo d'eux chantant un air sélectionné. Des vidéos pour choisir et répéter ses harmonies étaient alors disponibles en ligne.
Lorsque vint le tour de "Happy together" d'être proposé, 3222 vidéos arrivèrent du monde entier. Gageons que l'ironie du titre boosta l'intérêt des participants isolés sur leurs canapés. Et cela donna ceci. Rhabille-toi, Ray Conniff, avec tes 12 choristes !
