mercredi 9 juillet 2025

Tina Turner est l'invitée de la semaine...


 


















Et elle vous dit bonsoir. Et à demain. 

Nous sommes mercredi : sortons dîner !


 








Et si en plus le restaurant fait hôtel, soyons fous : restons dormir ! 

Et maintenant chantons !


Alors qu'hier, nous vous présentions avec une certaine émotion notre premier achat House, le toujours formidable "Big Fun" d'Inner City, originaire de Chicago, comme il se doit pour un vrai disque House de 1988, nous nous devons, dans ce qui sera le dernier billet de présentation (après promis, on danse), de préciser que les premiers énormes tubes House à l'échelle de la planète ne vinrent pas du tout de l'Illinois mais d'Angleterre et ne furent catalogués "house" que parce qu'ils procédaient du bidouillage en studio. 

1987, un label londonien très indépendant (comprenez relativement obscur) entend deux de ses poulains exprimer leur volonté de sortir un titre inspiré par la house américaine qui commencent à franchir l'Atlantique. Banco répond le label, amusez-vous et on verra bien le résultat. 

Quelques semaines plus tard, les deux groupes livrent leur travail et le label décide de presser un disque à usage des discothèques avec les deux titres. Rapidement, le résultat est sans appel : les DJ's et leur public plébiscitent ce qui va devenir "Pump up the volume", futur numéro 1 dans presque tous les pays possédant des radios et des discothèques. 


Quelques mois plus tard, c'est l'association entre un DJ britannique et un compositeur belge qui va offrir au monde "Theme from S'Express" et son très addictif "I got the hots for you poo pala poo poopalala" (à peu près dans le texte) , qui va atterrir directement à la première place des charts anglais et dans une dizaine d'autres pays, dont numéro 1 du dance charts aux USA. 

Clairement, il se passe quelque chose d'inédit dans le monde de la musique puisqu'en moins d'un an, deux titres ont transcendé le marché du 45 tours et du maxi en possédant une particularité que personne n'avait vraiment vue venir : ce ne sont que des collages ! "Pump up the volume" et "Theme from S'Express" ne sont qu'un assemblage de plus d'une vingtaine de morceaux chacun, un son pris là, une parole ici. 

Et alors que Marrs pompe allégrement "I know you got soul" d'Eric B. & Rakim, il ne vous faudra que 2 secondes pour réaliser que S'Express doit tout au "Is it love you're after" de Rose Royce. Suaves visiteurs, cela s'appelle le sampling. C'est la composition, non plus au piano mais au ciseau. 


Avec la démocratisation des boites à rythmes, les DJ's de Chicago avaient découvert qu'ils pouvaient composer eux-mêmes des morceaux afin d'animer leurs sets en discothèques. Grâce aux machines à sampler, les producteurs vont découvrir qu'ils n'ont même plus besoin de connaître la musique pour créer un titre puisque d'autres l'ont déjà fait avant eux. 

Voilà ce qui va être à la fois la révolution de la musique électronique et sa croix puisqu'on va vite commencer à s'interroger : mais finalement est-ce vraiment de la musique ? Et quid des droits d'auteurs pour tous ces petits bouts assemblés derrière lesquels se cache toujours un auteur ? Et n'y a-t-il pas là la possibilité pour des compositeurs, surpris de se reconnaître dans un tube house sans qu'on leur ai demandé quoi que ce soit, de faire un procès ? 

Cela nous donnera l'occasion de reparler très rapidement de Martha Wash, qui passa autant de temps dans les années 90 derrière un micro que dans une salle de tribunal à réclamer justice. Mais en attendant, toujours avec des ciseaux, en 1988 Jean-Paul Gaultier offrait son monde son unique single, composé à partir d'une interview donnée à la presse britannique. C'était fun, c'était house et c'était Mondino à la réalisation du clip. Mais là, des ciseaux, pour un couturier...

C'est mercredi : sortons les ficelles.


 


















Et alors qu'il était tout à ses étirements, quelle ne fut pas sa surprise lorsque notre ami le string apprit qu'il était bel et bien de retour sur Soyons-Suave.  

Le trio du jour.






















Parce qu'à trois, c'est aussi bien qu'à deux, sinon mieux, Soyons-Suave est heureux de vous offrir trois artefacts de notre musée personnel. 

Pendant ce temps, à la piscine...


 

Soyons plastique !


 

Tina Turner est l'invitée de la semaine...


Et elle vous dit bonjour ! 

mardi 8 juillet 2025

Tina Turner est l'invitée de la semaine




 

Et elle vous dit bonsoir. Et à demain. 

Nous sommes mardi : sortons dîner !


Et si en plus le restaurant fait hôtel : soyons fous, restons dormir ! 

Et maintenant dansons !


Parce que vous savez que nous ne pouvons pas résister à au moins un billet "Les belles histoires de l'oncle Paul", il serait peut-être bon en ce début d'été d'offrir quelques clefs concernant la house music, après quoi nous serons tranquilles et pourrons danser sereinement. 

L'histoire de la house est compliquée, mais tout le monde s'entend néanmoins sur les points suivants : la House est née à Chicago au milieu des années 80, dans les discothèques généralement noires et parfois homosexuelles (le cas échéant les deux), et doit son existence aux DJ's qui, las de passer simplement des disques, se sont mis à les mixer puis à les fabriquer, ce que la mise sur le marché de boites à rythmes fort peu couteuses a soudainement rendu possible.

Et s'il est une discothèque dont le nom est resté dans l'histoire, c'est incontestablement le Warehouse Nightclub où officiait le DJ Frankie Knuckles, aujourd'hui simplement appelé Papa, dont le public aimait tellement les mix qu'on se ruait chez son disquaire en demandant "C'est quoi les dernières nouveautés du Warehouse ?", qui finit par devenir en respectant les accords sujets-verbes : "Quelles sont les dernières nouveautés House ?". D'autant que quittant le Warehouse, Frankie prit résidence en 1968 dans un nouveau club, le Power House. On continua donc à réclamer de la "House". Légende urbaine ou pas, le nom était né. 



























Choisissons une date un peu au hasard mais pas tant que cela, en 1985, le disco était mort, pour l'industrie musicale en tout cas et cela faisait déjà quelques années qu'arrivaient d'Europe des groupes qui délaissaient les instruments au profit des synthétiseurs. La House serait la fille illégitime de cette rencontre : un disco moribond et une musique électronique pleine de fougue et le nouveau né présenta trois éléments incontournables : un boom boom omniprésent, de la basse qui se charge de la mélodie, qui se veut elle-même répétitive. 

On se bat encore aujourd'hui pour savoir quel fut le premier titre de house, le morceau qui lança tout le reste. Dans le ring se trouvent généralement "On and on" de Jesse Sanders, "It's over" de Fingers Inc et "Move your body" de Marshall Jefferson. En ce qui nous concerne, le premier titre qui entra dans notre discothèque fut ceci. C'était en 1988. Pour une fois, nous n'étions pas très en avance...

C'est l'été : assommons un mammouth !


 


















Et n'oublions pas que ce n'était pas tous les jours facile au néolithique. 

Soyons plastique


 

Le trio du jour.



































Parce qu'à trois, c'est aussi bien qu'à deux, sinon mieux, Soyons-Suave est heureux de vous rappeler qu'il est parfaitement suave de coordonner ses desserts à son Limoge. 

Pendant ce temps, à la piscine...