jeudi 12 août 2021

Et maintenant dansons !


D'apparence fort innocente, la chanson "Chariot", comme vous pouvez vous en rendre compte depuis lundi, fut en fait à l'origine de plus d'une bataille, mêlant souvent la tout aussi innocente Petula Clark mais pas que : nous évoquions hier par exemple l'affrontement Peggy-Dee Dee, encore trop douloureux pour que nous y revenions aujourd'hui.

"Oui, mais voilà bien encore des histoires de filles, qui font d'ailleurs toujours des histoires !" entendons-nous murmurer. Chers amis devant encore travailler leur suavitude, ce ne fut guère mieux chez les messieurs, qui décidèrent dès 1963 qu'ils avaient, eux-aussi, le droit de la suivre. 

"I will follow him" devint donc aux Amériques "I will follow her" et les collégiens de la chanson n'y résistèrent pas plus que les collégiennes. 






Si vous avez pu entendre en ouverture de ce billet un "I will follow her" pas franchement formidable par Bobby Darin, ce qui arriva assez peu dans sa carrière, d'enregistrer des choses très moyennes, le grand vainqueur dans cet affrontement masculin sera incontestablement Bobby Rydell, dont il est fort possible que vous n'ayez jamais entendu parler et qui connut son heure de gloire entre 1961 et 1964. 

C'est bien court mais suffisant pour qu'on réécrive intégralement un rôle afin de le faire figurer dans la version cinématographique de "Bye Bye Birdie". Il ne fera franchement pas grand chose d'autre. 

Avec Ricky puis Rick Nelson (qui est la même personne, seulement plus âgée), nous touchons une autre catégorie puisque Ricky prit littéralement la place d'Elvis lorsque celui-ci partit faire son service militaire et classa 12 titres dans les charts en 1959. Il fit lui-aussi du cinéma, une quinzaine de films dont "Rio Bravo", merci pour lui, et vit sa carrière franchement décliner à partir de 1964. Il préféra enfin enregistre le plus neutre "I will follow you" qui pouvait plaire à tout le monde. 


Normalement à ce stade le billet du jour est achevé mais il nous semblait judicieux d'ajouter un petit commentaire. Comme vous pouvez le lire précédemment, les carrières de Bobby Rydell et de Rick Nelson coulèrent à partir de 1964, date à laquelle, d'ailleurs, Bobby Darin quitta Capitol et erra sur de multiples chemins : folk, country et finalement mort en 1973. 

Toutes ces immenses idoles des années 50 et début 60 ne signèrent pas un pacte afin de s'arrêter en même temps, elles durent tout simplement affronter la plus terrible invasion que subirent les Etats Unis à partir de cette même date : l'invasion britannique, qui mit plus d'un artiste américain à la retraite anticipée, menée par les Beatles avec derrière les Stones, les Who, les Kinks et quelques dames dont... Petula, qui put enfin savourer un premier triomphe aux USA. 

En gros : vous n'avez pas voulu "Chariot", vous aurez "Downtown". La vie, parfois... 



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