lundi 23 août 2021

Et maintenant chantons !


C'était il y a fort longtemps, enfin pas si longtemps après tout mais ce n'était pas hier non plus, nous passions beaucoup de temps dans les magasins vendant des disques et nous achetions un peu n'importe quoi, suivant un seul critère : que quelque chose ait attiré notre curiosité. 

Et c'est ainsi qu'un beau jour (ou peut-être une nuit), nous avons fait la connaissance de Sue Raney et de son album "Alive and in love", datant de 1966, mis en avant pour la simple raison qu'il venait d'être édité en cd. 
























Franchement, tout n'est-il pas suave sur cet album ? L'abondance de cheveux, les cils collés au mortier, le survêtement rose (mais ce n'est pas vraiment un survêtement), les boots blanche et cette pose qu'on devine fort inconfortable en amont d'un bébé cascade ? Et il y a les dernières lignes au dos de la pochette, en fait la véritable raison de l'achat de l'album, citons : "She is music and song. She is alive. She is Sue Raney". 

Une simple écoute plus tard, Sue était notre nouvelle meilleure amie et l'album prenait place dans notre discothèque aux côtés d'Artie Shaw, dans la catégorie des patronymes qui ne font ricaner que les francophones. 

























Aujourd'hui, Sue est toujours notre amie et n'est plus un mystère. Vocaliste prodige, elle est signée en 1958 à 17 ans par le label Capitol qui souhaite en faire sa nouvelle star blanche et sexy. Après trois albums fort mous, Capitol ne sut finalement pas trop quoi faire d'elle, même après l'avoir plongée dans du bain moussant au cas où. Sue alors s'envole, passe brièvement chez Philips et atterrit enfin chez Imperial Records. 

Et c'est alors que les choses deviennent intéressantes puisqu'on décide de laisser Sue être elle-même, c'est à dire une jeune femme de 30 ans, chantant des auteurs modernes et non plus un énième canari blond pour cabaret enfumé. 

C'est ainsi qu'après avoir chantonné Rodgers et Hart, Johnny Mercer, Duke Ellington ou Cole Porter, Sue peut enfin s'attaquer à des choses plus hip : Michel Legrand, les Beatles, Kander et Ebb, Simon et Garfunkel, Francis Lai ou, ici même : Burt Bacharach ! 


Une confidence pour finir ce premier épisode de notre dernière saga de l'été : nous avons longuement hésité avec "Once was a time I thought" qui date de 1967 et fut entendu pour la première fois en dernière plage du premier album des Mamas and the Papas. Problème : ce titre fort surprenant : 59 secondes, ne fut guère repris que par Sue et cela aurait donc été un peu court pour nourrir une semaine de publication. 

Nous sommes donc fort heureux de passer 5 jours en compagnie de "Any old time of the day" qui, lui, va aisément nous mener jusqu'à vendredi et nous permettre un joli voyage musical. Mais un dernier Sue avant de nous quitter peut-être ? 

Après tout n'est-elle pas la musique et la chanson ? 

2 commentaires:

Jérôme moins anonyme a dit…

Merci de nous avoir présenté votre amie.

Gatsby a dit…

"la catégorie des patronymes qui ne font ricaner que les francophones"

Merci beaucoup, habitué de "Dallas" j'ai toujours prononcé (et lu) "Sou" sans y penser. Et l'ironie du "Su" m'eut de peu échappé...Artie, par contre, difficile de passer à côté.