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lundi 11 mai 2020

La fin du Quizz de Gatsby




































Mais que nous aimons lorsque les choses sont claires et nettes, à l'image de la victoire imparable d'Ivan qui ne laissa à personne l'occasion de douter que sa réponse fut la bonne. Oui il s'agissait bien de Lesley Ann Warren dans "Cluedo", Lesley dans SA robe satinée à souhait et suavement moulante. 

Ivan, vous voyez cette semaine votre nom en noir sur gris sur nos pages et entendrez en tendant l'oreille jaillir un international "Bravo" de nos locaux. Vous êtes fort. Vous êtes très fort. Vous êtes notre pourfendeur masqué ibérique. Félicitations.


















Sortie sur les écrans américains en 1985, l'adaptation du jeu de plateau Cluedo par Jonathan Lynn, dont c'était d'ailleurs la première aventure cinématographique comme réalisateur après des années passées à la télévision et notamment à la BBC, fut ce qu'on appelle un échec. Peu de spectateurs dans les salles, des critiques plus que tièdes et même glaciales pour certaines et finalement, 14 millions de dollars de recettes pour un film qui en avait coûté 15 : non, pas bien brillant tout cela. 

Voilà sans doute la raison qui poussa la Paramount à ne pas s'emballer sur la distribution à l'étranger. La film n'eut droit qu'à une très discrète sortie en France, à tel point que lors de son passage en VHS, la jaquette mentionnait, comme vous pouvez le remarquer, la mention "Inédit en France". Parfois, c'est rare mais cela arrive : on nous ment. 



































































Sur le papier, "Cluedo" ou "Clue" pour nos amis anglo-saxons, avait pourtant tout pour séduire, hormis l'idée à priori stupide de transformer une boite de jeu en film. A l'origine du projet John Landis ("Kentucky fried movie", "The Blues brothers"), à la production l'illustre femme derrière les films de John Carpenter : Debra Hill et un casting génial : Christopher Lloyd, Tim Curry et surtout Lesley Ann Warren et Madeline Kahn, ce dernier nom suffisant en 1985 à faire dire à toute personne sensée : on y va. 

Et puis l'idée d'une comédie noire avec des acteurs potentiellement cabotinant évoquait forcément "Un Cadavre au dessert", jouissante pâtisserie de 1976 parodiant les "qui a tué ?" d'Agatha Christie. 

Et enfin, nous allions savoir ce qu'avait fait le colonel Moutarde avec le chandelier dans la bibliothèque. Quoi que. Car l'idée, amusante en elle-même, de tourner trois fins différentes et de distribuer au hasard les copies dans les cinémas sans préciser, évidemment, quelle fin la salle proposait, s'avéra catastrophique et entraîna même des plaintes de spectateurs. 



Un peu comme Nancy Walker qui marqua de son empreinte indélébile "Cadavre au dessert", "Cluedo" est un film Madeline Kahn, totalement folle mais habitée, qui offre la seule improvisation au cours du tournage qui fut conservée par le réalisateur lorsqu'elle évoque les "flammes" brûlant son visage, une courte séquence qui a donné naissance à une quantité invraisemblable de gifs qu'on est toujours heureux de croiser. 

Aussi formidable qu'elle soit, Lesley Ann Warren n'est donc pas la grande triomphatrice de "Cluedo", mais ce n'est pas grave puisqu'elle est dans "Victor-Victoria" et Madeline Kahn non.




































Il est fort possible que ce soit là que nous l'ayons croisée pour la première fois, en Jean Harlow nymphomane et irrésistible, volant, chacun son tour, un peu la vedette à Julie Andrews qui avait pourtant beaucoup plus de chansons mais de moins jolies gambettes. 

Comment savoir alors, puisque nous étions si jeunes, que Lesley Ann venait de Broadway, avait été une inoubliable Cendrillon pour la télévision US à 18 ans et avait été la dernière actrice à faire battre le coeur de Walt Disney, qui succomba lors du tournage du premier film de la firme aux grandes oreilles qui la mettait enfin en vedette ? 

Comment imaginer qu'elle avait été, lors d'une saison, la remplaçante de Barbara Bain dans "Mission Impossible" et était apparue dans absolument toutes, nous disons bien toutes les séries de premier plan des années 70 ? 





































Avec un tel palmarès et quelques prestations inoubliables dans des films qui le sont peut-être un peu moins, on peut toute de même se demander pourquoi Lesley Ann Warren, belle, talentueuse, multi-casquettes et drôle, ne joue plus aujourd'hui, alors qu'elle n'a que 73 ans (ou alors parce qu'elle a justement 73 ans...) que les mères ou les belles-mères des têtes d'affiche ? 

Une piste de réflexion : on jugea à un moment important de sa carrière, comprenez l'entrée dans la trentaine, qu'elle était formidable mais peut-être un peu trop, enfin, sous certains angles, légèrement similaire à une autre actrice, exactement du même âge et dont la carrière, elle, décollait au cinéma. 

Nouvelle occasion d'évoquer que les gens sont méchants, parce que franchement, vous trouvez, vous, que Lesley et Susan se ressemblent ? 




































Comme nous le disait pas plus tard que ce midi un adolescent à qui nous demandions s'il était intéressé par une dixième part de pizza : "Grave" !  

vendredi 13 mai 2011

Et maintenant un message personnel.



Puisque Blogger déblogge sérieusement et qu'il faut bien faire avec, ne laissons pas dans la tourmente certains de nos suaves visiteurs auxquels nous avions promis certains liens. Saisissons cette occasion de revenir sur nos aventures musicales. Si vous avez loupé les derniers épisodes, voici donc le moyen de rattraper votre retard.

Vous trouverez ci-dessous les suaves liens vous permettant de mettre la main en format zip sur les plus récents ajouts à notre suave discothèque.


Pour la très groovy et mélodieuse compilation "Have yourself a Suave little Christmas", c'est ici :



Pour la stéréophonique compilation "Soyons-Suave en Hi-Fi" c'est juste là :



Pour l'unique et indispensable album de Nancy Walker, vous êtes presque arrivés :



Et pour le premier album de Joey Heatherton, il n'y a qu'un pas :



Bons clics, bonne écoute, soyez suaves !

dimanche 13 février 2011

Le petit Panthéon du Rire de Soyons-Suave : Nancy Walker..



Voilà déjà plusieurs semaines que nous souhaitions accueillir dans notre Petit Panthéon l'immense Nancy Walker mais le peu de documents disponibles la concernant nous conseillaient d'attendre sagement. Heureusement, quand Youtube reste muet il y a DailyMotion, et lorsqu'Amazon est désert, il y a toujours le téléchargement sauvage.

Bien que née en 1922, Nancy Walker la comédienne ne verra le jour qu'en 1941, à Broadway, dans la comédie musicale "Best foot forward". Comment arrive-t-elle là à 19 ans ? En suivant une trajectoire judygarlandesque : parents dans le Vaudeville, naissance dans les coulisses d'un théâtre, sur scène en amateur dès 4 ans. C'est donc déjà une vétérante qui se fait remarquer grâce à une chanson, "the Three B's" qu'elle partage avec la débutante June Allyson et c'est d'ailleurs ensemble qu'elles sont signées par la MGM pour l'adaptation clef en main du show qui sortira en 1943 avec Lucille Ball.


Malgré son énergie et son timing comique qui peut évoquer Virginia O'Brien, Nancy Walker n'a pas un physique facile, elle mesure de plus 1m50 et la MGM ne sait pas vraiment quoi faire d'elle. On la laisse donc repartir vers New York, un peu soulagé. Tant mieux pour les planches : entre 1945 et 1960, Nancy Walker va enchaîner les shows et les revues, créant des classiques ("On the town" de Bernstein, "Do-Re-Mi" de Jule Styne), des fours et décrochant deux nominations aux Emmy. Valeur sûre de Broadway, elle enregistre en 1959 un bijou, un album qui fait date, puisqu'il figure immanquablement sur les listes des pires pochettes jamais imprimées, "I hate men". Illustration.


Soyons-Suave étant suave par nature, vous pouvez, suaves visiteurs, télécharger cette merveille introuvable, soit titre par titre en cliquant ci-dessous :

Soit l'album dans son intégralité en format zip en cliquant ci-dessous :

Alors qu'elle a déjà fait des dizaines d'apparitions dans des séries télévisées, Nancy Walker voit la chance arriver en 1970. Elle a 48 ans et la marque Bounty, le Sopalin américain, l'engage comme mascotte dans des publicités qui l'emmèneront jusqu'en 1990. Son personnage de serveuse devient une figure nationale, Nancy Walker s'en retrouve même en couverture du très chic Esquire.


Exactement à la même période, Nancy Walker joue la mère du personnage principal de la série "Rhoda", tout en incarnant la femme de ménage de Rock Hudson dans "McMillan". Elle a même son propre show en 1976 : c'est la reine du personnage récurent.

Pourtant ce qui l'intéresse de plus en plus est la réalisation. Elle est déjà passée derrière la caméra pour de nombreux épisodes du "Mary Tyler Moore Show" ou "Rhoda" et n'apparaît plus au cinéma qu'exceptionnellement mais en choisissant l'exception : on la voit ainsi pour la dernière fois sur grand écran en 1976 dans l'invraisemblable "Un cadavre au dessert" dans le rôle de Yetta la cuisinière sourde, muette et analphabète, qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie crier.


Véritable madeleine pour les quarantenaires américains grâce à ses publicités Bounty et vénérée par les aficionados de Broadway, Nancy Walker est cependant la femme d'un film, le seul qu'elle réalisa : le passage à l'écran des Village People dans "Can't stop the music". Quelles étranges circonstances amenèrent cette femme de 58 ans, élevée à Gerschwin et Cole Porter, à faire ses premiers pas au cinéma en filmant un indien, un policier et leurs amis chantant gaîment les joies des YMCA, cela reste un mystère.

Ne serait-ce que pour cela et quelques dizaines de bijoux sonores, le petit Panthéon de Soyons-Suave est fier de l'accueillir. Il est fait pour les gens irremplaçables à qui nous disons un éternel merci.