Nouvelle semaine, nouvelle saga, et nous mesurons que celle-ci va peut-être en mettre certains sur les nerfs, tant la chanson choisie mérite pleinement sa place dans le top 10 des scies musicales, c'était en 1962 et Petula Clark, en français, nous invitait à monter à bord de son chariot, à l'assaut des grandes plaines, vraisemblablement du Far West et du ciel étoilé, sur des paroles de Jacques Plante et une musique de... mais nous allons y revenir dans un instant.
Jacques Plante, au passage, gigantesque parolier français qui réussira à aligner les tubes pendant 30 ans, passant d'Yvette Giraud (qu'il épousera) aux yé-yé : à Sheila, Richard Anthony, Les Chaussettes noires. Ajoutons Line Renaud ou Aznavour. Jetez un œil à son œuvre, c'est ahurissant.
Mais pour revenir à "Chariot", sans être une oeuvre que nous plaçons au sommet de notre Panthéon personnel, avouons qu'il nous arrive, un peu trop fréquemment d'ailleurs, et sans raison apparente, de nous lancer, en forçant dans les graves, dans "Si tu veux de moi...". Parfois nous n'allons pas plus loin. Mais c'est assez régulier pour accueillir "Chariot" au coeur de notre été.
Evidemment, "Chariot", c'est Petula Clark, alors en pleine période française, découvrant les escargots, le Beaujolais et l'amour au sein des disques Vogue, ignorant que deux ans plus tard, "Downtown" et Tony Hatch allaient envoyer l'ancienne enfant prodige britannique en orbite internationale.
Et "Chariot", c'est un tube imparable, celui de l'été 1962 (le disque sort en juillet) et son histoire est absolument formidable, ce que nous ignorions en partie.
Car en 1962, ce n'est pas la première fois que qu'on peut entendre cette composition qui s'inscrit dans la lignée des chansons françaises à thème américain ("Le gros bill", "Dans les plaines du far west", "La fille du cowboy", "Davy Crockett") puisqu'elle date en fait de l'année précédente et se trouve, en instrumental, sur un album de Franck Pourcel.
L'album est le 17e opus de la série de Franck Pourcel "Amour, danse et violons", "Chariot" se trouve en 3e plage de la face B, est annoncé comme un mambo-twist et est signé Stole et Del Roma, totalement inconnus au bataillon.
Et pour cause, Stole et Del Roma sont deux pseudonymes, en l'occurrence de Franck Poucel himself et de son acolyte Paul Mauriat. Si nous ajoutons que les arrangements sont de Raymond Lefèvre, nous pouvons en conclure que "Chariot" est en fait la création de la Sainte Trinité de la variété française.
Nous pourrions vous parler pendant des heures de Franck Pourcel, Paul Mauriat et Raymond Lefèvre, cependant nous ne le ferons pas puisqu'il nous faut tenir une semaine mais si, par accident, ces trois hommes vous sont totalement inconnus, nous vous conseillons de prendre une heure ou deux et de partir à leur rencontre sur les internet, après vous être auto-flagellés avec des orties.
Nous ne comprenons pas qu'on ne leur ait pas élevé quelques statues. Ou consacré au moins un boulevard et un établissement scolaire chacun.
En tout cas et forcément, "Chariot" ne pouvait être qu'un tube. Encore fallait-il le trouver en face B.
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