Et pour la dernière fois, ils vous disent bonsoir.
Nous vous souhaitons une belle fin d'été, de suaves vacances si vous préférez le hors-saison, et une excellente rentrée. A très vite. Nous vous embrassons.
Comme vous le savez, nous avons passé l'été en compagnie de Lana Turner dont nous avons revisité la filmographie par l'intermédiaire du Quizz estival : chaque lundi, un chef d'œuvre de la divine blonde à retrouver grâce à trois captures d'écran.
Identifié dès lundi, le film vous rapportait 3 points, 2 le mercredi grâce aux indices et enfin 1 le vendredi. Nous voici en fin d'été et il est grand temps de couronner le vainqueur.
Mais avant le couronnement, lundi dernier, c'est "Imitation of life" alias "Le mirage de la vie" qui attendait d'être démasqué, ce qui fut fait en moins de temps qu'il ne faut pour dire "Chef d'œuvre absolu" par... Gatsby, coupant ainsi l'herbe sous les pieds de Nina et de Chipie IV, bien obligées de reconnaître leur faux-pas.
Que dire de "Imitation of life", si ce n'est une succession de noms capables de déclencher une érection chez plus d'un cinéphile et dans plus d'un bar gay : Lana, John Gavin, Sandra Dee, Susan Kohner, Juanita Moore, Douglas Sirk (pour son dernier long-métrage) et Ross Hunter !
Nous touchons là au mélodrame aplatissant tous les mélodrames, à l'exception peut-être de "Madame X", mais qui n'a ni chevaux blancs, ni Mahalia Jackson, ni Earl Grant alors...
Générique à écouter en alternant avec celui de "The best of everything" chanté par Johnny Mathis pour clôturer une dure journée ou finir une carafe de martini.
Nous n'allons pas, vous l'avez compris, nous livrer ici à une analyse fine et pertinente, et drôle du remake du film de 1934, inspiré lui-aussi du roman de Fanny Hurst. Mais simplement pointer deux éléments importants, saillants pourrait-on dire ces jours-ci.
Tout d'abord, c'est avec "Imitation of life", en VHS, que nous avons pour la première fois tenté de prendre en photo notre téléviseur afin de fixer à jamais certains plans. La technologie ayant évoluée, on trouve aujourd'hui des résultats bien plus satisfaisants que nos clichés développés chez Photo comptoir. Mais déjà pour cette inspiration, merci. Cela donnait à peu près ça... en plus flou... moins bien cadré... avec parfois le reflet du flash.
Mais surtout, "Le mirage de la vie" nous rappelle qu'il faut toujours prendre un film au sérieux lorsque celui-ci fait clairement apparaître le nom d'un couturier à son générique et encore plus si ce nom n'est accolé qu'à la vedette féminine principale.
Pour "Imitation of life", toutes les tenues, et Dieu sait qu'elles sont nombreuses, de Lana Turner sont signées Jean Louis, alias Jean-Louis Berthault, alias l'Empereur du flou à Hollywood pendant 40 ans.
Mais voilà que tout le monde s'impatiente et souhaite peut-être ardemment apposer un point final à ce Quizz et cette nouvelle saison de "Soyons-Suave en vacances".
Avec 15 points, Nina remporte haut la main sa couronne, suivie par Chipie IV, 9 points et enfin Gatsby, 3 points, arrivé tard, certes, mais bien arrivé dans cette compétition furieuse.
Nina, vous régnez sans rivaux sur les photos mystères et les films sans nom. Et Soyons-Suave est heureux de vous offrir votre poids en poupées Lana.
Et comme nous sommes suaves, nous ajoutons un cardigan ajusté que vous porterez évidemment près du corps afin d'aller déguster un ice cream float dans le soda fountain du coin.
Nina, félicitations, bravo à tous et merci. Pour nous en tout cas c'était chouette. Et même Lana nous fait dire qu'elle est contente. Et donc tous ensemble, nous vous embrassons.
Oui mais voilà, c'est fini. Et c'était déjà formidable qu'il trouve le temps de passer cette dernière semaine en notre compagnie, c'est un homme si occupé.
Allez savoir pourquoi, il n'est pas mécontent de savoir qu'il ne sera remplacé par personne dès lundi, puisque notre été touche à sa fin et que franchement, après deux mois de suavitude quotidienne, nous méritons bien notre traditionnelle pause de septembre et notre tout autant traditionnelle escapade quelque part.
Nous nous retrouvons donc lundi pour boucler cette 10e saison de "Soyons-Suave en vacances" et ces plus de 300 billets estivaux. Suave weekend à toutes et à tous.
Suaves visiteurs, terminons cette dernière saga et cet été par une confidence : nous adorons nous occuper de "Soyons-Suave en vacances" et aimons particulièrement nos pérégrinations musicales, qui nous permettent généralement de nous débarrasser de quelques obsessions et de nous aventurer fréquemment dans des territoires inconnus.
Retracer l'histoire d'une chanson, découvrir d'invraisemblables ou de somptueuses adaptations, nous pourrions passer nos journées à ne faire que cela. Mais la vie prenant déjà assez souvent l'apparence d'une saga, cela ferait un peu trop pour le petit blog artisanal (mais qui perdure) que nous sommes.
Jamais, par exemple, nous n'aurions pu imaginer qu'au détour d'une composition de Burt Bacharach, nous allions faire la connaissance de cette étrange créature qu'est Nicole Felix, qui semble pourtant si familière aux dizaines d'admirateurs qui chantent ses louanges sur Youtube, quand de notre côté, nous pensions sincèrement qu'il s'agissait d'un feu de paille québécois. Alors que pas du tout.
Qui est ou qui fut Nicole Felix (puisque nous ne savons même pas si elle est toujours parmi nous), mystère. Il y a bien une vague biographie reprise un peu partout qui circule sur les Internet mais quelque chose nous dit qu'il faut sans doute l'envisager avec précaution.
Elle serait née à Paris, aurait abandonné une carrière prometteuse dans le hockey dans les années 50 (qui était, comme personne ne l'ignore, un sport féminin alors très couru...) pour se lancer dans la chanson, particulièrement en RDA pour revenir finalement s'installer à Angers. Et elle aurait connu un immense succès en créant "Ciao ciao bambino" : aucune trace.
Une chose est certaine : elle a véritablement existé et enregistré essentiellement sur des labels hongrois et tchèques, parfois américains ou allemands mais jamais hexagonaux. Et sa carrière n'est composée que de reprises, généralement épouvantables (c'est subjectif évidemment... enfin...) mais qu'on devine terriblement sincères.
Il fallait bien Stan Getz pour nous remettre des fortes émotions que n'aura pas manqué de susciter Nicole. Et déclencher cette irrésistible envie de posséder autant de versions de "Any old time of the day", en anglais, en espagnol ou en italien que nous avons pu dénicher. Nous vous laissons découvrir les adaptations croates ou catalanes qui vous tendent les bras quelque part, n'en doutons pas.
C'est donc généralement le moment où vous allez enfin pouvoir cliquer.
Si aux Etats Unis, la composition de Burt Bacharach pour le 3e album de Dionne Warwick, "Any old time of the day" en 1964 ne va pas vraiment faire de vagues, dans les semaines qui suivent sa création, elle va à l'inverse provoquer en France une bataille de yéyé. Et avec des paroles en français signée Michèle Vendôme, ce sont deux stars du microsillons qui vont tenter d'en faire un succès : Dalida et Sheila. Ce qui nous donne donc trois personnalités à observer et gageons qu'une seule des trois à vraiment besoin de présentation.
Michèle Vendôme. Voilà un nom bien trop parfait pour être honnête et effectivement, derrière ce patronyme se cache Michèle Wraskoff, fille du compositeur et chef d'orchestre Raymond Wraskoff, une des figures du music-hall parisien, acolyte de Fred Adison et un temps musicien au cabaret Tabarin dont la seule évocation nous fait toujours un peu rêver, sans qu'on sache vraiment pourquoi.
Michèle, pour revenir à elle, fut une des très rares parolières dont la carrière débutera avec Edith Piaf et s'achèvera avec Claude François dans les années 70 pour lequel elle écrira des dizaines de chansons. Avec un cv long comme le bras, elle n'écrira pas pourtant d'énormes tubes, si ce n'est cette adaptation de Burt que vont enregistrer à un mois d'intervalle miss Egypte et miss Je vends des Roudoudous sur les marchés.
En 1964, si Dalida est une énorme star, et ce depuis "Bambino" en 1956, Sheila vient juste de connaître l'année précédente son premier succès avec "L'école est finie". Pour elle, le meilleur reste à venir, elle n'a pas encore 18 ans, l'année de sa mise en orbite sera 1965 et "Chaque instant de chaque jour" va contribuer à cette montée en puissance puisque son 45 tours se vend très bien, alors que celui de Dalida reste un peu derrière.
Forcément, on n'est pas dans le métier depuis 10 ans sans en connaître toutes les ficelles. Dalida est battue en France, qu'à cela ne tienne, l'Europe est un grand territoire et dans une dynamique très "Petula Clark et Chariot", elle enregistre une version italienne et une version espagnole, l'allemand étant un peu trop ambitieux lorsqu'on a un peu de mal avec les "R".
Paraissant à chaque fois en face B, parfois même d'énormes tubes comme "Zorba", les versions de Dalida ne vont pas vraiment marquer les esprits et pour beaucoup, "Chaque instant de chaque jour" reste un tube de Sheila. Un des tubes évidemment.
Alors qu'en Espagne, "Cada Instante" reste le tube de Franciska. Et nous vous laissons chercher si vous souhaitez en savoir plus sur elle et par exemple l'adresse de son coiffeur.