Oui mais voilà, c'est fini. Il fume une dernière cigarette avec l'aimable participation de Randolph Scott, qui se devait d'être là et il s'en va vers de nouvelles aventures. C'était en tout cas formidable de l'avoir avec nous pendant cette semaine, d'autant qu'il a vraiment de très suaves amies.
Mais ne soyons pas tristes puisqu'il sera remplacé, non pas dès lundi puisque nous serons absents, mais dès mardi par... Ginette Leclerc ! Rien à voir donc. Inutile de vous dire qu'il va y avoir des sourires à pleines dents et des tenues légères.
D'ici là nous vous embrassons. Soyez sages et évidemment, soyez suaves.
Terminons cette nouvelle semaine consacrée aux Divas de la House par quelques contre-exemples qui ne manqueront pas de vous interpeler. Soyons cependant précis : nous sommes toujours en compagnie de divas et nous dansons toujours sur des rythmes house. Disons que nos trois invitées sont parvenues jusqu'à notre été un peu par accident, sans forcément en avoir été prévenues et même bien après leur disparition : magie du remix.
Dusty Springfield, qui fit en son temps beaucoup danser, était décédée depuis presque 20 ans lorsque "Spooky", qui date de 1968, refit son apparition grâce au DJ peut-être néerlandais Quinten 909, qui lui offrit une seconde jeunesse. Enfin une troisième, et sans doute même plutôt une dixième, le titre ayant été copieusement pillé depuis son lancement.
Pour Barbara St Clair, nous pouvons parler d'une résurrection puisque surnommée la reine de la soul de Buffalo, après une carrière plus que confidentielle (sauf évidemment à Buffalo), elle coulait une retraite paisible lorsque son unique petit succès, "Teacherman", de 1976, donna naissance au gigantesque tube "Epsilon Girls" tiré de l'album du DJ allemand Andy Hart en 2014. Et c'était très très bien. Sauf que Barbara venait juste de nous quitter lorsque la chose sortit dans les bacs.
Nous ne savons pas exactement ce qui se passa dans la vie de Randy Crawford en 1998, Randy Crawford qui nous accompagne depuis que nous avons 12 ans, mais soudain, elle eut envie de faire danser.
Ou plutôt, le DJ turc Mousse T, à peine sorti de son tube mondial "Horny" (Je suis excité), eut envie de faire bouger Randy et lui produisit un album entier, dont le bijou est la reprise du slow de Rose Royce "Wishing on a star", transformé en hymne pour club, ce qu'il va devenir assez vite. Randy avait été une des déesse de la soul, elle devenait à présent house.
Un an plus tard, Mousse T approchera Tom Jones et parviendra à le convaincre d'enregistrer "Sex Bomb". Carton intersidéral. Entre "Horny" et "Sex bomb", la prière à une étoile de Randy était nettement moins débridée, dans les paroles en tout cas. Et un bonheur n'arrivant jamais seul, en plus du mix original, un remix club de 9mn fut mis à la disposition des foules en délire, dont nous avons fait partie. Vous savez quoi, voici les 2 :
Si la diva du jour de notre été House est bien née à Philadelphie, a été biberonnée au gospel et a très vite compris que la piste de danse était l'avenir de la chanteuse au début des années 90, elle n'est pas à proprement parler une diva de la House mais de la Dance.
Nous espérons que vous ne verrez rien d'insultant dans cette petite restriction mais ce n'est pas exactement la même chose. Pourtant Lonnie Gordon a une grosse voix, elle affectionne particulièrement les "yeahyeahtyeahohoh" que nous entendons depuis presque trois semaines et elle a très peu enregistré de slow larmoyant.
Cela tient donc au fait que, mariée à un britannique et donc expatriée en Angleterre à la fin des années 80, Lonnie va être signée par le label de Stock, Aitken et Waterman, le trio derrière Rick Astley, Kylie Minogue, les Bananarama et des dizaines d'autres chanteuses et chanteurs oubliés et qu'ils vont lui offrir un numéro 1, qui aurait tout autant pu être chanté par n'importe quel poulain de leur écurie. Cela fonctionne, cela fait danser, c'est un peu électronique mais c'est tout de même plus pop que techno.
Après un nombre surprenant de tubes, qui n'obtiendront cependant jamais la popularité de "Happenin' all over again", Lonnie va décider de prendre sa carrière en main. Elle rejoindra le cirque du soleil à Las Vegas puis va fonder son propre label. L'aventure ne sera pas exceptionnelle mais cela lui permettra de continuer à enregistrer des disques jusqu'au début des années 2010. Depuis c'est moins folichons. Heureusement, on inventa un jour la gaypride.
Mais que fait donc Lonnie dans cet été et au beau milieu des ces renversantes divas ? Une réponse : "I'm gonna catch you". En 1991, souhaitant peut-être un break dans l'enchaînement des ritournelles un peu prévisibles de Stock, Aitken et Waterman, elle céda aux appels de producteurs italiens et enregistra ce gospel house sur lequel nous avons beaucoup, mais alors beaucoup dansé.
Et nous sommes certains que nous ne sommes pas les seuls.
Puisque nous avons déjà évoqué "Show me love" de Robin S. et "Gypsy woman" de Crystal Waters, il semble logique de rendre hommage au troisième membre de la sainte trinité house du début des années 90, CC Peniston dont le "Finally" est peut-être le chaînon manquant qui permit à la House Music de devenir le genre dominant de cette décennie.
Et si nous savions que les femmes étaient destinées à dominer le monde, Robin, Crystal et CC vont littéralement atomiser l'univers musical en ce début des années 90, ce que CC va continuer à faire jusqu'à aujourd'hui. Des trois divas, c'est incontestablement celle dont la discographie est la plus impressionnante, ce qui est d'autant plus extraordinaire en découvrant qu'elle fut une reine de la House malgré elle, n'aspirant qu'à chanter du gospel et éventuellement du R' n B'.
Mais puisqu'en 1991, le son hip était house, elle devint une reine des dancefloors, et fut rappelée vers les pistes de dance dès qu'elle s'écartait du chemin par des DJ's et des producteurs souhaitant travailler avec elle. A l'image du génial Steve Silk Hurley qui en 1999 lui proposait l'immense "He loves me 2".
C'est presque anecdotique mais "He loves me 2" est sans doute dans le top 10 des morceaux les plus utilisés par nos amies drag queens et autres créatures. Cherchez pour vous en convaincre la performance de Jazell Barbie Royale, vous sauverez au moins 8mn d'une journée potentiellement morose.
Mais la relation étroite entre les divas house, CC Peniston en particulier et les foules LGBT n'est normalement plus à prouver. C'était en 1994, une scène d'anthologie, dans un film qui soudain montrait que l'Australie, ce ne sont pas que les kangourous et qu'un cœur bat toujours sous les sequins.
Trois ans après sa sortie, "Finally" allait regrimper dans les charts. Merci qui ?
Caramba ! Nous serions courageux, nous chercherions dans nos archives la dernière fois qu'une telle chose est arrivée. Un Quizz qui résiste ? Mais que se passe-t-il, suaves visiteurs et ô très valeureux pourfendeurs de films mystères ?
Mais ne cédons pas à la panique, à chaque problème correspond une solution aussi réfléchissons et faisons le point en ce mercredi. Nous cherchons donc un film avec Shelley Winters, visiblement en couleurs et dans lequel, encore des suppositions, on apprécie à la fois la grâce, la beauté (les roses jaunes) sans se priver d'un peu de violence (la défénestration). Nous supputons enfin un environnement urbain (cette façade donnant sur un très large trottoir).
Nous pouvons déjà éliminer un certain nombre des 120 films de notre invitée de l'été. Nous savons enfin qu'il ne s'agit pas de "SOB" de Blake Edwards, qui offre pourtant une piste intéressante. Voici les indices dont vous disposez :
Nous en ajoutons 3 :
Ahhhhhhhhhh ! C'était donc cela ? A vos cellules grises !
La diva du jour est presque une capsule temporelle à elle toute seule puisque débutant sa carrière solo en 1991 (après des années à faire les choeurs derrière à peu près tout le monde), Alison Limerick va régner sur les pistes de dance et s'imposer comme la reine house de l'année, sortir quatre albums et puis plus rien. Alors certes, elle chante toujours, du jazz principalement, et honore de sa présence quelques festivals House mais plus un disque depuis 1998, ce qui commence à faire.
En tout cas, Alison est la femme derrière et devant "Where love lives", puisqu'elle en est l'auteur, paroles et musique, ce qui n'était pas si fréquent dans l'univers de la musique pour danser des années 90. Généralement, on s'offrait les services d'une très bonne chanteuse le temps d'une session d'enregistrement, après quoi on la remerciait chaleureusement. Puis on engageait un mannequin pour la vidéo.
Rien de tel avec Alison qui écrit, compose, chante et danse. Et si nous parlions de capsule temporelle, peut-on faire plus 90's que ce qui suit ?
Seul disque d'Alison Limerick à franchir la Manche, "Where love lives" aura une certaine carrière aux USA et c'est tout. Mais en Angleterre comme en Amérique du Nord, le titre devient un hymne. Il figure d'ailleurs dans les classements des meilleurs titres de dance de pratiquement tous les magazines les plus sérieux, intéressés par le sujet.
Remixé, ressorti au moins 10 fois depuis 1991, "Where love lives" n'est pourtant pas le seul hit de miss Limerick. La même année, elle va offrir au monde "Make it on my own", qui est le titre qui nous a fait tomber en amour pour elle.
Réveillon du jour de l'an. Londres. Un appartement nous ne savons plus où. Beaucoup de gens. Un DJ. Et soudain Alison. C'est formidable la musique, quelques accords et tout revient...
Nous attaquons simplement la troisième semaine de "Soyons-Suave en vacances" et déjà les nerfs se tendent et l'atmosphère devient pesante puisqu'avec sa victoire, Nina égale le score d'Irène Adler, ce qui promet une compétition sanglante.
Donc oui Nina, le film mystère de la semaine dernière, tiré évidemment de la filmographie de notre héroïne de l'été, Shelley Winters, était bien le formidable "Tentacules" réalisé en 1977 par Ovidio G. Assonitis. Vous voilà avec 3 points. Irène également en a 3. Le reste du monde zéro. Que la meilleure gagne !
Ce qu'il y a de formidable avec l'âge, et précisons que nous ne parlons pas de Shelley Winters mais de nous-mêmes, enfin de Soyons-Suave, c'est qu'avec les années, les archives s'enrichissent et vous permettent parfois une certaine fainéantise, à laquelle nous préférerons la formule : "Pourquoi refaire ce que nous avons déjà fort bien exécuté une première fois ?"
Nous ne dirons donc rien sur "Tentacules" et vous invitons plutôt à relire ce désopilant billet de juillet 2011, lorsque nous avions beaucoup trop de temps libre à notre disposition mais que nous étions déjà très drôles. C'est ici et c'est merveilleux... c'est à dire que c'est vraiment dans "ici", il faut cliquer sur "ici" pour parvenir au bonheur.
Tournons-nous plutôt vers le nouveau film à identifier qui, cette fois, n'a aucun rapport avec l'élément marin :
Facile ? Difficile ? A vrai dire nous ne savons quoi en penser. En tout cas vous êtes seuls. A vos cellules grises !
Nouvelle semaine de notre été House et surtout nouvelle Diva, qui restera à tout jamais la voix de "Show me love", premier tube house à franchir en 1993 la frontière pourtant réputée inviolable entre le monde de la dance et celui de la musique grand public. Car si depuis 15 jours maintenant, nous évoquons souvent des titre ayant atteint la première place des charts, c'est toujours des classements dance dont nous parlons. Robin S. réussira, elle, à entrer dans le top 10 de l'équivalent du top 50, ce qui n'était encore jamais arrivé.
Et un bonheur n'arrivant jamais seul, l'histoire de "Show me love" pourrait largement donner lieu à une belle histoire du dimanche, tant elle est rocambolesque. Nous sommes en 1989, Robin Stone, qui chante dans un groupe de R'n'B est signée par Atlantic. Le label souhaite lui faire sortir un album, on l'envoie donc en studio et parmi tout ce qu'on a préparé pour elle, il y a un titre assez rapide, qu'elle déteste. Le soir de l'enregistrement, elle doit même combattre la grippe pour parvenir au bout de la session.
Surprise : c'est le titre haï que la maison de disque choisit pourtant comme premier single. Et c'est un flop, aux USA en tout cas. Atlantic, qui déteste s'être trompé, décide de le lancer en Angleterre via une de ses filiales et même chose : le 45 tours ne va nulle part.
Il sera clair pour tout le monde en parvenant à 1m08 que c'est bien l'équipe derrière le "Somebody else's guy" de Jocelyn Brown qui a produit ce "Show me love " de Robin Stone, tant on reconnait la même ligne mélodique.
Mais avançons jusqu'en 1992 : Champion Records, la filiale anglaise d'Atlantic, embauche un nouveau DJ et afin de tester ses capacités, lui demande de remixer d'anciens titres n'ayant rien donné. Sten Hallström, tel est le nom du DJ forcément suédois, fixe son attention sur "Show me love", qu'il déshabille totalement en ne conservant que la voix de Robin Stone.
En fin d'année sort donc sur les radios le nouveau "Show me love", chanté cette fois par Robin S. parce que ça fait plus 1993 et on connait la suite. La personne la plus surprise sera Robin Stone, soudain appelée pour apparaître dans la vidéo d'une chanson qu'elle avait totalement oubliée et qu'elle ne reconnait même plus. Mais que cette fois elle apprécie.
Le succès de "Show me love", le remix, sera si considérable qu'on expédie aussitôt Robin en studio pour un nouvel album et on lui offre même un nouveau hit, "Love 4 love", qui est exactement la même chose que "Show me love" mais que pour, des raisons que nous n'avons toujours pas élucidées, nous avons toujours préféré, et de loin. L'atmosphère affriolante des laveries automatiques, sans doute...
Depuis 1993, Robin Stone vit grâce à ce titre qu'elle ne voulait pas enregistrer et dont l'histoire devrait être enseignée à tous les apprentis chanteurs. Car Andrea Martin, qui chanta la demo du titre et composa une partie des paroles (d'après elle) ne toucha que 300 dollars pour sa contribution, et aucun droits d'auteur. Sten, le remixeur de génie, n'eut droit qu'à un chèque de 1000 livres pour son travail de réécriture et c'est tout. Quant à Robin, elle continue d'expliquer en interview qu'elle intervint énormément sur la structure de la chanson originale sans pour autant être créditée comme compositrice. Rien pour elle en droit non plus.
"Show me love" reste le titre qui fit en quelque sorte sortir la House des discothèques et certains ou certaines s'en souviennent. Dans la nuit du 20 juin 2022, Robin Stone fut réveillée par un téléphone qui n'arrêtait pas de sonner pour la prévenir qu'elle était en tête des trend sur Twitter. Tous les gens, trop jeunes pour se souvenir de "Show me love" ne parlaient que d'elle. La raison : Beyoncé venait de sortir son premier single après 6 ans de silence et cela rappelait vaguement quelque chose.