L'idée collection du weekend.

Parce qu'on ne peut pas éternellement décoller des timbres et empiler des boites de camembert, Soyons-Suave vous suggère de temps à autre de nouvelles idées à collectionner, de quoi occuper votre temps libre et éblouir vos amis, tout en restant suave.

Peut-être vous est-il déjà arrivé de songer à vous lancer, avec hésitation imaginons-nous, dans l'âpre et mystérieux monde du design et avez-vous, vaguement, commencé à formuler cette idée folle : "Accumulons, certes, mais accumulons créateurs !" En elle-même, l'idée n'est pas sotte puisqu'un meuble griffé par exemple, non seulement ne perd pas de sa valeur mais peut éventuellement en gagner. Double intérêt par conséquent : vous cédez à votre pulsion de collectionneur tout en faisant un investissement.

La chaise est, à la différence du vase ou de la sculpture monumentale, une option intéressante dans la mesure où elle vous permet ce que les deux exemples cités ne proposent pas : vous asseoir. Mais attention : si engranger sièges et fauteuils est suave, encore faut-il savoir les choisir. Car n'oublions jamais que viendra le moment où vos amis, emprunts d'une jalousie certaine, vous demanderont ce que sont ces magnifiques chaises longues qui ornent dorénavant votre living. Et que répondre : ce sont des LC4 est d'un ennui absolu. "LC4" n'est pas suave, et même signé par Le Corbusier, le nom reste atroce.

Prenez donc soin de choisir vos sièges avec discernement, guidés par une seule règle : optez pour un nom rigolo qui titille l'imagination. Illustrations :

La chaise "Tulipe" d'Aero Saarinen tiendra longtemps, même sans eau.

Confort et maintien de la colonne dans le fauteuil "Vertèbres" de Pierre Vandel.

Alignées, on les croirait vivantes, les chaises "Fourmi" d'Arne Jacobsen.

Plus jamais soif dans le fauteuil "Tranche d'orange" de Pierre Paulin.

Suprême sentiment de sécurité dans les bras du "Papa Ours" de Hans J. Wagner.

Tout le monde peut couver dans le fauteuil "Oeuf" du précité Arne Jacobsen

Et on sautera de joie dans le siège "Kangourou" de Jean Prouvé. Et on se fera un peu mal.

Comme nous vous savons gourmand et généreux, sinon vous ne serez pas ici, nous ne voulons pas participer à la frustration que vous ressentez certainement, pensant : "oui cette collection me sied mais quid de mes amis, du rapprochement, du contact ?". La solution se nomme "Chamallow", de George Nelson. Vous y tiendrez à deux, trois, voire un par assise si vous êtes menus ou joueurs.

Il y a forcément un fauteuil pour vous, quelque part, pour la simple et bonne raison qu'il y eut un créateur qui, un jour, sans vous connaître, pensa à vous. Et vous ne le saviez pas.