Et maintenant chantons !

Puisqu'en 1977, Raffaella Carra règne en impératrice absolue des dancefloors avec ses différentes versions de "A far l'amore comincia tu", il se trouve évidemment des producteurs relativement fûtés qui songent aux fans linguistiquement oubliés et qui se disent : pourquoi pas nous ? Miss Carra a la main mise sur l'italien, l'espagnol, le français et l'allemand : dieu merci, il reste beaucoup d'autres langues qui n'attendent qu'à s'exprimer. 

Les néerlandais ne vont pas réfléchir bien longtemps lorsqu'ils s'attèlent à la traduction du tube de Raffaella et c'est vers Tony Holyday, on y revient toujours, qu'ils vont chercher leur inspiration. On va donc également danser la samba aux Pays-Bas, même si cela n'a rien à voir avec la version originale. Même phénomène en Finlande où la version locale va vaguement évoquer le football transformant le refrain en "juste un coup de pied, juste un coup de pied". 

Loin des moustaches finlandaises, les versions grecques et turques vont revenir aux éléments fondamentaux du succès de Raffaella Carra : une femme, blonde, qui chante l'amour de façon plus ou moins coquine. Il y a ceux qui savent gagner les coeurs du côté du Bosphore, et ceux qui volent des baisers dans les Cyclades. Nous sommes donc bien toujours dans le thème. 

Mais que faire en Tchécoslovaquie, en cette fin des années 70, où on n'a clairement pas l'intention de se priver d'une chanson à succès mais sans pour autant inciter les foules à la débauche ? Une solution : Yvetta Simonova, légende de la chanson populaire, spécialiste de l'opérette et déjà plus de 50 ans (elle est toujours parmi nous et vogue vers ses 95 ans). 

C'est incontestablement notre version préférée, notamment grâce cette vidéo qui respire la joie de vivre (tout ce gris... tout ce beige...) qui devait sans doute définir la vie quotidienne dans un bloc de l'Est en 1978. Nous aimons particulièrement les choristes. Et la fleur de madame Simonova, qui chante la beauté du jour et l'enchantement des petits matins. 

Et à ce stade, c'est difficile de mieux faire...