vendredi 1 juillet 2011

Que faire en ce 1er juillet : réhabiliter les petits pois !


Le 1er de chaque mois étant souvent propice à de bonnes résolutions, il nous semble important, en ce premier jour de juillet, d'évoquer à la fois l'été, la nutrition, et la France... puisque le 14 approche également. Depuis toujours, nous trouvons que le petit pois est suave. Bien sûr c'est un légume mais il est petit et donc joli, sa rondeur est extrêmement séduisante, son vert toujours intense et ne négligeons pas le fait qu'il fasse un excellent projectile.

Or, pour de sombres raison, sa consommation est en baisse vertigineuse depuis une dizaine d'années et il n'est pas impossible qu'on vous regarde étrangement si à l'innocente question "Comment souhaites-tu tes petits-pois ce soir ?", vous osez répondre "A la Française ça changera". On ne mange plus de petits pois et on ne sait plus les préparer. Soyons-Suave est là !



A l'inverse de beaucoup de ses confrères, il est rassurant de savoir depuis quand, très exactement, nous consommons des petits pois dans l'hexagone. Et cela se produisit pour la première fois le 18 janvier 1660, date à laquelle l'officier de bouche de la Comtesse de Soissons en présenta, un peu fébrile, à Louis XIV. Est-ce à dire qu'avant cela, nous ignorions tout des délices de cette petite chose ? Que nenni !

Cultivé depuis l'Antiquité dans le bassin méditerranéen, il était devenu populaire en Italie au XIIIème siècle, d'où il tenta quelques percées, notamment, la plus célèbre, par l'entremise de Catherine de Médicis qui pensa en prendre dans ses bagages avant d'épouser Henri II. Mais les français étaient fidèles à leurs pois secs, le petit pois était à peine un hors-d'oeuvre quand la lentille et le pois chiche crânaient franchement en plat principal.


Il suffit de peu de choses finalement pour qu'un légume honteusement méprisé sous sa forme la plus naturelle ne devienne soudain le roi des tables et des palais. Qu'avait donc de particuliers les pois dégustés par Louis XIV ? Ils étaient frais, à peine mûrs, cuisinés. Ils étaient légers, digestes et surtout très divertissants. Fini la corvée de séchage, oubliée la lourdeur des pois cassés, vive la cueillette vite suivie de la dégustation. Brusquement le petit-pois devint chic.

Désormais surnommé la "coqueluche potagère", plus rien ne va arrêter le pois qui se retrouve même à l'origine de découvertes fondamentales en génétique en observant ses mutations après croisements. Quand on s'aperçoit qu'il supporte la conservation puis plus proche de nous, la congélation, c'est l'extase. En quatre siècle, le petit pois est devenu le légume le plus utilisé et ses variétés se déclinent en noms charmants : "roi des Halles", "Gloire de Quimper", "Douce Provence"... nous rêvons parfois d'une assiette de "Bambino"... c'est un mangetout.


Pourquoi donc se priver d'un légume frais, chargé d'histoire, qui sauva la France lors de l'embargo américain de 1975 sur le soja (on l'incorpora alors à l'alimentation animale), riche en vitamines A, B et C et qui se prête à de multiples préparations ? Vous dédaigneriez une épaule à la Clamart ? Un rôti à la Fontages ? Une escalope à la Saint Germain ? Bien sûr que non puisque vous êtes suaves. Et ajoutez du curry et vous êtes en Indes...

Profitons donc de l'été, lançons-nous à la redécouverte du petit pois, rappelons-nous qu'il est adorable, peu onéreux, facile à accessoiriser, autrement dit qu'il est un légume très Soyons-Suave. Et si vous avez encore des doutes, gardez en tête qu'il occupe parfaitement les enfants. Qui dit petit pois dit écossage c'est à dire au moins une heure de tranquillité.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

pour completer ce superbe exposé:
les petis pois la française se préparent avec de la laitue sucrine, de l’oignon nouveau et des petits lardons.