20100 a-t-il été trop suave ? La pose était-elle trop iconique ? Notre renversée de la semaine dernière était bien Tura Satana et c'est Jérôme qui la démasqua en quelques heures à peine. Nous compatissons à la tristesse passagère de Céline et Pauline, tout cela n'a visiblement été qu'une question de timing.
Mais c'est bien l'Anonyme qui l'est beaucoup moins qui voit son nom en noir sur gris cette semaine sur Soyons-Suave et reçoit son poids à vie en fruits et légumes. Jérôme, nous tenons à ce que vous restiez en pleine santé.
Peut-on réellement s'appeler Tura Satana ? Bien sûr que non, pas plus qu'il n'est possible d'imposer Soyons-Suave comme prénom composé à l'état civil. La future vixen de Russ Meyer est née Tura Yamaguchi, nom aussi prometteur que ses origines japonaises, cheyennes et irlandaises. Avant que Satana ne devienne une évidence, Tura fut miss Japan Beautiful, un temps Galatée, évoluant des photos de charmes au circuit des danseuses exotiques, croisant sur sa route Harold Lloyd, grand amateur de nu et de 3D et Elvis Presley, grand amateur de tout.
Cheveux de jais, oeil de biche, attitude intimidante, sans doute accentuée par sa parfaite maîtrise du karate, Tura Satana était surtout une silhouette, sans doute difficile à promener lorsqu'on est adolescente mais définitivement un atout lorsqu'on envisage de passer une partie de son existence en balconnet. Saluons la perspicacité de Billy Wilder qui lui offrit l'une de ses premières apparitions sur grand écran en prostituée dans "Irma la Douce", glorifions Russ Meyer qui dans "Faster, Pussycat! Kill ! Kill !" en fera en déesse, en cuir, indomptable, furieuse : une légende.
Portant aussi bien le bikini que le Brushing ou les kimonos coutures, Tura Satana, avec 10 petits films et documentaires à son crédit, est pourtant parvenue à susciter un réel culte, dont l'ampleur fut évidente lors de l'annonce de son décès le 4 février dernier à l'âge de 72 ans. Russ Meyer certes, actrice soit, Tura était surtout une reine du Burlesque dont finalement peu de représentantes ont réussi à passer l'épreuve du temps.
A moins que vous ne soyez grand collectionneur de photos coquines ou amateur de culture underground, et en grande majorité nord-américain, le Burlesque reste sans doute un mystère, peut-être parce qu'il réussit difficilement à s'exporter en dehors des Amériques et que "Tournée" de Matthieu Amalric ou les effeuillages de Dita Von Teese, en donnent une vision assez floue. De quoi est-il finalement question ? De strip-tease ? Pas exactement. De danse ? occasionnellement. D'érotisme ? Visiblement ! Une fois écrit cela nous tournons un peu en rond. Visiblement le Burlesque, c'est un peu tout cela et bien plus. Le plus étant laissé à l'appréciation de chacun.
Elles sont pourtant suaves ces figures majeures ou mineures de cet "âge d'or du déshabillage" (nous disent les spécialistes), ayant compris qu'un accessoire bien choisi résout bien des problèmes et qu'un peu de tulle est toujours apprécié. De Gypsy Rose Lee dont la vie devint une comédie musicale à la climatiquement agressive Tempest Storm, avouons notre préférence pour Lily St Cyr, capable de jouer de n'importe quel instrument dans n'importe quelle position.
Depuis quelques années on nous annonce le retour du Burlesque, cela s'appelle le New Burlesque et sa reine indisputée en est Dirty Martini. L'adjectif nous alertant de la nouveauté de la chose est le bienvenu car effectivement, c'est toujours suave mais semble-t-il plus exactement la même chose. Heureusement le Brushing est toujours là. Nous nous y retrouvons.
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