Symbole de la République depuis qu'elle remplaça les bustes de Napoléon III dans les mairies, Marianne, avec son joli bonnet, sa petite cocarde, son sein souvent apparent et occasionnellement son triangle (l'égalité), ses faisceaux (le pouvoir), sa balance (la justice) et sa ruche (le travail), ce qui fait beaucoup comme accessoires pour une seule personne, est une allégorie bizarrement multiforme et toujours un peu polémique.
Puisqu'il n'existe pas de modèle officiel et que chaque mairie peut commander la sienne, voilà près de 150 ans que la République n'a pas un mais d'innombrables visages, ce qui est très perturbant pour les étrangers. A ce titre devons-nous envier La Paix, constante par sa colombe et son rameau d'olivier ? Non, car on nous prend alors pour des imbéciles que nous ne sommes pas puisque chacun sait qu'une colombe vit entre 6 et 8 ans et n'est ni plus ni moins qu'un pigeon. Impossible donc, depuis tout ce temps, que ce soit la même.
Faire évoluer Marianne en fonction des modes et des courants semble donc être une bonne chose, même si parfois les choix du moment restent un peu obscurs : pourquoi Catherine Lamacque offrit à Marianne de si volumineux attributs, qui semblent d'ailleurs fortement siliconés, pour orner la salle des mariages de la petite ville de Neuville en Ferrain ? Elle seule le sait. En raison de nombreuses plaintes, le buste fut retiré et remplacé par Laetitia Casta, connue pour son modeste tour de poitrine (!).
Depuis les années 50, il est de coutume de rationaliser quelque peu cette avalanche de visages en choisissant un modèle connu de tous, destiné à rencontrer l'aval du plus grand nombre et harmoniser ainsi la décoration des hôtels de ville de France. Il est évidemment amusant qu'on ait confié à Aslan, célèbre pour ses pin-ups parues dans la magazine Lui la réalisation de la première Marianne certifiée RF, prenant en 1968 les traits de Brigitte Bardot. L'expérience sera renouvelée avec le même Aslan en choisissant cette fois Mireille Mathieu, mais d'autres glorifieront la République en empruntant leurs visages à Catherine Deneuve, Michèle Morgan, ou Inès de la Fressange.
Nous ne reviendrons pas sur l'épisode fâcheux qui conduisit l'Association des Maires de France à élire la présentatrice Evelyne Thomas (mais que fait-elle sur Soyons-Suave ?) Marianne 2003. Intéressons plutôt à ce qui nous occupe en ce 14 juillet : Marianne 2011. Choisir un visage pour la République n'est évidemment pas chose aisée et la personne doit incarner un certain nombre de valeurs caractérisées par la femme au bonnet phrygien.
Cela peut être également une décision totalement subjective, ne faisant de tort à personne, tant qu'on ne la fait pas tirer à 20 000 exemplaires par les Ateliers de moulage du Louvre. Après concertation et sans aucune raison valide, nous optons pour Simone Renant. C'est à propos notre nouvelle amie sur Facebook. Le fait qu'elle ait disparu en 2004 nous intrigue un peu mais c'est aussi cela, sans doute, la magie d'Internet.
Rejoignez l'association "Simone 2011".
1 commentaire:
Ah! Cultiver les autres et rester suave, tout un art!
Enregistrer un commentaire