Ce n'est pas une surprise : la jeune fille dans la brume à l'air un peu surpris était bien Deanna Durbin, dans le premier Quizz proposé la semaine dernière par Jérôme et démasqué en un tour de main par Charlus80. Comme nous le rappelait Music-Man, c'était une image empruntée au final du très patriotique "Liens éternels", dernier de la série des "Three smart girls" qui fit d'elle une superstar.
S'il est incontestable que Deanna fut une vedette dont la popularité nous échappe quelque peu aujourd'hui : actrice la mieux payée, la plus sollicitée, sauvant la Universal de la faillite, icone en Grande-Bretagne, soprano star de la firme Decca, elle force cependant le respect par la fermeté avec laquelle elle mena, et mène encore, sa vie post-Hollywood c'est à dire depuis le jour de 1949, funeste pour ses admirateurs, où elle décida d'arrêter le cinéma. Mise à part Greta Garbo, il y a peu d'exemples de stars retirées des écrans qui furent autant sollicitées, et ce jusqu'à il y a encore très récemment. Aux choses les plus lucratives (chanter à Vegas) comme les plus flatteuses (le rôle d'Eliza Doolittle dans My Fair Lady), les plus ordinaires (une page web officielle) comme les plus ironiques (revenir à la MGM qui ne l'avait pas gardé pour Kiss me Kate), elle répondit et répond encore non. Une des raisons pour plonger dans le coffret DVD "Cinéma cinéma" : le très beau "A la recherche de Deanna Durbin" dans lequel le journaliste vient, sans réussite, jusqu'à frapper à sa porte à Neauphle-le-château.
L'histoire est célèbre, Deanna était au début supposée devenir une star Metro et tourna un encore plus célèbre court-métrage aux côtés de Judy Garland devant servir de bout d'essai pour les deux jeunes filles. "Every Sunday", réalisé en 1936, outre son côté combat rigolo opéra vs jazz, vocalises contre scat, amena Louis B Mayer, contre l'avis du reste du studio, à garder les deux jeunes filles mais la décision fut longue à venir. L'option de Deanna était parvenue à son terme et elle fila chez Universal où l'attendait le coach vocal qui l'avait repéré depuis quelques temps. On garda Judy et on connait la suite.
Il se trouve que dans les mois qui précédèrent cette rarissime lenteur de Mayer, Deanna et Judy, attendant patiemment que la MGM sache quoi faire d'elles, fréquentèrent le collège du studio, en compagnie d'autres recrues comme Mickey Rooney et Lana Turner. Interrogée bien des années plus tard et à de nombreuses reprises sur sa compagne de classe, Judy Garland déclara que si elles n'étaient pas amies et qu'elle était un peu jalouse de sa rivale, il y a une chose qu'elle n'enviait pas à Deanna : sa pilosité anormalement développée. Cherchez sur Youtube et vous tomberez forcément sur une interview de Judy évoquant avec délice l'unique et énorme sourcil de Deanna que les maquilleurs mettaient un temps fou à épiler et scinder en deux arcades délicates.
Vous imaginez bien que nous avons longuement cherché de suaves témoignages photographiques de cette curiosité pileuse méconnue mais nous n'avons rien trouvé. Pas l'ombre d'une moustache, pas le plus petit poil disgracieux. Mais nous avons trouvé d'autres merveilles, assez pour inaugurer une nouvelle rubrique : "Que fait-donc Deanna Durbin ?". Régulièrement nous vous proposerons un énigmatique cliché de miss Durbin en nous demandant : "mais que fait-elle ?" Vous vous êtes certainement déjà posés cette question en observant la photo ci-dessus.
4 commentaires:
Elle voulait décorer son sapin, mais....
Cela m'intrigue beaucoup. Je suis allé regardé de plus près Neauphle le château qui n'a même pas trois mille habitants. Et bien Deanna y a peut-être festoyé avec ses autres habitants, je n'invente rien : l'Ayatollah Khomeiny, Marguerite Duras ou encore Rufus, qui y vit toujours. De quoi ont-ils parlé ? Monsieur Suave,par pitié, cherchez pour nous !
Deanna Durbin a été le premier de mes ''Rossignol de mes amours''. Je l'ai découverte dans les ''cahiers de vedettes'' de ma chère mère, photos découpées collées du Cinémonde de la grande époque. J'ai encore dans l'oreille le grésillement d'un 78 tours. Objets malheureusement aujourd'hui disparus!! Elle a été ma première Traviata. J'en ai connu d'autres heureusement. Mais on n'oublie jamais ses premières amours n'est ce pas??
@Vincent : il est évident qu'ils ont du évoquer la réfection d'un rond-point puisqu'ils devaient tous siéger au conseil municipal.
@Charlus80 : on n'oublie effectivement jamais Charlus. Vous venez cependant de mettre le doigt sur l'une des grosses carences de Soyons-Suave : nous sommes proches de la quiche en matière lyrique. Le plus proche que nous ayons été de la Traviata est dans Ziegfeld Follies mais c'est du Minnelli donc presque excusable.
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