Si en 1965, la France succombe à "Scandale dans la famille", c'est, comme nous l'expliquions hier, grâce aux Surfs et surtout à Sacha Distel, pour lequel la chanson fut traduite en français, mais surtout grâce à Shawn Elliott, chanteur britannique qui va populariser la chose. La version française n'est d'ailleurs qu'un décalque de son titre et les paroles une traduction quasi littérale des mots originaux.
Et il se produit en Grande Bretagne la même chose qu'en France puisque Shawn, qui ne fera pas grand chose pour l'histoire de la musique à part cela, doit combattre dans les hit-parade la version d'un autre chanteur anglais, qui a un énorme avantage sur lui : un show à son nom à la télévision.
Shawn est le premier à graver "Shame and scandal in the family" mais Lance Percival, dont la popularité certaine dans les années 60 ne franchit jamais la Manche, peut la chanter autant qu'il le veut devant les caméras de télévision. Ce dont il ne se prive pas.
Le point commun entre Shawn et Lance, en plus d'être britanniques, est incontestablement le calypso, que pour des raisons mystérieuses Lance se fit l'une des voix à la BBC et qui coulait dans les veines de Shawn, né à Porto-Rico. Mais pour la relation entre le calypso et "Scandale dans la famille", il faudra attendre encore un peu.
Car ce que nous aimons beaucoup dans l'histoire de cette chanson, en plus de ce que nous préparons pour mercredi et du bang final vendredi, c'est incontestablement qu'au même moment, c'est à dire en 1965, au Québec, on décidait également que la chanson méritait d'être enregistrée et diffusée mais, pour une fois, sans attendre que la chose soit populaire en France.
Il n'est pas caricatural d'expliquer que dans les années 60, les chanteurs québécois reprenaient les succès français qui étaient, eux-mêmes, des reprises de succès américains, un bien long voyage pour des chansons qui n'auraient eu qu'à franchir sereinement la frontière à Saint Théophile. Sauf pour notre chanson de la semaine, qui devint à Montréal "Le scandale de la famille" avec des paroles et une histoire légèrement différentes.
Et ce qui est franchement irrésistible, en plus des paroles encore plus hallucinantes que dans la version hexagonale et qui gomme toute référence caribéenne qui fut la marque de fabrique du titre en France comme en Angleterre, c'est qu'en Belgique, Eric Genty choisissait, toujours en 1965, d'enregistrer la version québécoise de "Shame and scandal in the family".
Eric qui composera quelques années plus tard les paroles de la "Danse des canards", ce qui en impose, vous en conviendrez, dans un curriculum.
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