lundi 18 mai 2020

La fin du Quizz d'Ivan.




































Eh bien oui ! Notre inconnue, visiblement au plus mal, était bien Lillian Gish dans "The Wind", alias "Le Vent" et il est évidemment fortement ironique que notre gagnante, Chipie IV, proposa d'abord Bette Davis avant de se reprendre... ironique en raison des "Baleines du mois d'août", bien sûr. Et si rien de tout ceci ne fait sens pour vous, Internet vous tend les bras. 

Chipie IV, nous sommes doublement heureux, d'abord parce que nous pouvons écrire votre nom en noir sur gris cette semaine sur nos pages, mais surtout parce que nous allons pouvoir utiliser ce Quizz envoyé par vos soins il y a des semaines et qui attendait votre victoire pour paraître. Bravo et donc merci. C'est formidable. 




































Sorti en 1928, "Le Vent" ne sera bien entendu pas confondu avec "Le Vent de la plaine", dans lequel on retrouve également Lillian Gish mais pas exactement à la même place au générique ou sur l'affiche... cherchez bien, elle y est pourtant !

Adapté du roman de Dorothy Scarborough, "The Wind", est l'un des derniers films réalisés par Victor Sjöström et certainement l'un des derniers grands films muets produits par la MGM et produits tout court. Et de façon bien plus anecdotique, il est l'un des rares films muets que nous recommandons à qui nous demanderait conseil, en souvenir du choc encore vivace ressenti lors de sa découverte par accident au Cinéma de minuit de France 3 ou au Ciné Club de France 2. 

Une femme seule, une maison en bois, du vent. Résumé à son concept le plus strict, le film peut pourtant faire un peu peur et c'est exactement l'effet qu'il produisit sur nous et suscite certainement encore aujourd'hui mais dans le sens le plus jouissif du terme. Et il n'est pas impossible que nous soyons des milliers encore hantés par des images de cheval flottant dans les airs... et tout en écrivant cela, nous nous disons qu'il y a certainement un club ou une association à créer. 







































Vous connaissez peut-être l'anecdote et si ce n'est pas le cas, voici en résumé ce qui pourrait facilement devenir une belle histoire du Dimanche si nous retrouvons un jour le temps pour un "Soyons-Suave Weekend" : à sa sortie, "Le Vent" fut un échec qui poussa plus ou moins Lillian Gish à la porte de la MGM, échec plus ou moins commandité par la MGM et Louis B Mayer lui-même, impatient de se débarrasser d'une star, la première de la Metro en fait, qui commençait à lui coûter très cher. 

Car après sa collaboration avec Griffith qui avait fait d'elle une superstar, Lillian Gish avait signé avec la MGM un contrat lui garantissant un contrôle absolu sur ses films, allant du choix du sujet à celui du réalisateur et bien sûr de ses partenaires. 

Cela faisait beaucoup trop de pouvoirs entre les mains d'une actrice qu'on voyait sur les écrans depuis déjà 16 ans et dont on pouvait penser qu'elle était un peu dépassée. Mayer sabota donc la sortie de "The Wind", fit comprendre à Gish qu'elle ne valait plus grand chose et l'obligea à tourner un dernier navet avant de lui dire au revoir. 

La MGM avait de toutes les façons sa nouvelle star en la personne Garbo, plus jeune et plus excitante, qui coûta au studio encore plus cher et que Mayer tenta de rendre raisonnable en important Luise Rainer, en lui faisant remporter deux Oscars, afin de faire comprendre à la suédoise qu'elle n'était pas irremplaçable. Ce dont Garbo se moqua éperdument. 







































Visiblement, Lillian Gish se moqua tout autant de quitter la Metro et partit sur les planches, sans savoir qu'elle avait encore devant elle 60 ans de carrière ! On la revit épisodiquement au cinéma et c'est finalement aussi bien d'apparaître peu quand on choisit bien ses rôles : "Duel au soleil", "La toile d'araignée " et bien entendu "La nuit du chasseur"... non, vraiment, peu, c'est bien aussi. 

Éternelle célibataire, sans enfant, proche de sa sœur Dorothy avec laquelle elle habita jusqu'au décès de celle-ci en 1968, amie d'enfance de Mary Pickford et sœur de cœur d'Helen Hayes, Lillian réalisa même en 1920 son unique film avec sa soeur en vedette sur un scénario coécrit avec Dorothy Parker et une équipe de tournage presque exclusivement féminine. 

Il n'en fallait pas plus (même si nous reconnaissons que cela fait beaucoup) pour qu'on s'interroge sur la suavitude éventuelle de miss Gish à qui on connut quelques aventures avec des messieurs mais qui déclara que finalement tout ceci ne l'intéressait pas. Lillian Gish reste donc un mystère derrière lequel il n'y a sans doute pas de mystère mais simplement rien à raconter. 






















Ce qui est évidemment toujours un peu frustrant mais du moment qu'on trouve de sympathiques photos à publier, ça va. 

3 commentaires:

Jérôme moins anonyme a dit…

Hem. Nous avons sans doute eu le même choc le même soir .... ce qui ne rajeunit aucun d'entre nous. Étrange comme le pouvoir des images demeure après ces "quelques" années.

Chipie IV a dit…

Je suis bien contente d'être couronnée !

Et je crois qu'on a vu le film le même jour, avec le même genre d'impressions.
7 mai 1989 ?
NON, je refuse !!

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cin%C3%A9ma_de_minuit#Ann%C3%A9es_1980

☆Bruno-Lucas☆ a dit…

Ne pas confondre avec Liliane Quiche, starlette chez Max Pecas, qu'on a un peu perdue de vue.