lundi 10 janvier 2011

La fin du Quizz de Claire.



Ann Blyth, Carole Lombard, Claire Trevor, Donna Reed, Kim Novak, Vera Ellen : si l'on en juge par les propositions que vous avez laissées lors du dernier Quizz, il est évident qu'il manque sur Soyons-Suave une rubrique que nous pourrions intituler : "Est-il suave de se souvenir qu'ils ont été jeunes et minces ?". Car la mystérieuse sirène qui nous permit de passer aquatiquement de 2010 à 2011 était bien Shelley Winters, alors dans une phase blonde incendiaire qui ne durera pas.

Louons tous TheDivineFeud, notre premier gagnant de l'année qui voit son nom en noir sur gris sur Soyons-Suave mais auquel nous enlevons un point de suavitude pour cause de "Free Willy" : est-ce une façon d'évoquer une actrice double fois oscarisée, qui de plus sauva par son sacrifice les rescapés d'un naufrage d'anthologie ? Bien sûr que non ! Divine, vous nous copierez donc 100 fois : "Je ne confonds pas une actrice stanislavskienne avec un cétacé".


Née en 1920 d'une mère cantatrice et d'un père tailleur, Shelley Winters était la cousine de Tony Curtis, fut l'épouse de Victorio Gassman, la colocataire de Marilyn Monroe et la maîtresse, entre autre, de Farley Granger. Elle remporta deux oscars, pour "Le journal d'Anne Frank" et "Un coin de ciel bleu", s'illustra au théâtre en devenant une interprète de choix de Tennessee Williams et lança, bien avant Liz Taylor, la mode des djellabas quand le tailleur cintré et le corsaire ajusté ne furent plus une bonne idée.


Célèbre pour sa prise de poids spectaculaire au cours de sa carrière, Shelley Winters, dont la vie tumultueuse nécessita deux tomes à son autobiographie, ne sombra pourtant pas dans ce qu'on appelle dans le milieu du cinéma "le Syndrome Simone S." : point d'autodestruction dans cette surcharge pondérale mais une volonté déterminée à se faire une place dans une niche inoccupée : les actrices rondes ayant passé la quarantaine. Shelley grossit pour trouver du travail, c'est du moins ce qu'il déclara inlassablement. Sa filmographie de plus de 100 titres tend à prouver qu'elle avait peut-être raison.


Si c'est à George Stevens et Stanley Kubrick qu'elle doit ses plus beaux rôles, elle voua une reconnaissance éternelle à George Cukor qu'elle rencontra pour la première fois en 1937 lorsqu'elle passa, comme des milliers d'anonymes, les essais pour Scarlett O'Hara et qui lui conseilla de prendre des cours et de persévérer. En 1947, il lui donna son premier véritable rôle dramatique dans "Othello", qui lui fit quitter la Columbia où elle jouait les starlettes et entamer la carrière que l'on sait.

Evidemment on ne peut, en tout cas sur Soyons-Suave on ne le peut pas, évoquer Shelley sans parler de "L'aventure du Poséidon", film à emporter sur une île déserte, non seulement parce qu'il est indispensable mais surtout parce qu'il est porteur d'espoir. Première leçon qu'il nous inspire : on peut se trouver dans un navire la tête en bas et s'en sortir, ce qui rend certaines difficultés quotidiennes bien moins insurmontables. Deuxième leçon : on peut avoir remporté deux Oscars et se retrouver sous l'eau dans une robe informe qui vous remonte sur la tête découvrant alors une culotte taille jumbo, ce qui modère à jamais tout ego potentiellement sur-dimensionné. Rien n'est jamais acquis, soyons-en certain.

Nous n'avons pas véritablement pensé à de bonnes résolutions pour cette nouvelle année. Il nous en vient cependant une : tout faire pour tenter de mettre la main, avant le 31 décembre 2011, sur ce qui est peut-être l'objet dérivé le plus suave jamais crée : la poupée Belle Rosen. Pour le moment nous admirons chaque jour sa photo. Un jour peut-être la tiendrons-nous dans nos bras. Il est toujours suave d'avoir des rêves...


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ecrire : "Sa filmographie... tente à prouver qu'elle avait peut-être raison." plutôt que "tend à prouver" est un savoureux lapsus scripturae.
Ca change des lapsus linguae, chère à ma tante.

Randolph