lundi 31 janvier 2011

La fin du Quizz de 20100COQ1



C'était fort à propos en cette saison de remises de prix et donc d'Oscars, ce n'était pas d'une facilité déconcertante et pourtant le Quizz de 20100COQ1 n'aura tenu qu'une petite heure et demie face au Baron du Quizz qui doit donner des sueurs froides (et des envies d'homicide) à notre Maharanée, Claire. L'emplâtrée était bien Glenda Jackson, reprenant apparence normale entre deux prises d'"Elizabeth", Charlus80 voit donc son nom en noir sur gris sur Soyons-Suave, reçoit nos félicitations enthousiastes et un petit "clap clap" de la part de Claire.


Fille d'un fabriquant de briques, la petite Glenda va très vite savoir qu'elle veut devenir actrice en mettant les pieds sur une scène lors de son séjour à l'université. A la manière d'une météorite, elle débute professionnellement au théâtre en 1957 alors qu'elle n'a que 21 ans, intègre la Royal Shakespeare Company, se tourne vers le cinéma en 1963 et décroche, en 1969, un Oscar pour "Love" de Ken Russel, son cinquième film.

Le miracle se reproduira en 1973 pour "Une maîtresse dans les bras, une femme sur le dos" de Melvin Frank dont, étrangement, nous préférons le titre original : "A touch of class", le contraire du choix français donc; entre temps Glenda Jackson est devenue l'Actrice britannique la plus Acclamée, avec deux A majuscules, incarnant par ses rôles et ses rencontres une époque bénie : Oliver Reed, Alan Bates, Vanessa Redgrave, Suzannah York, Michael Caine, Helmut Berger, Peter Finch, Dirk Bogarde et même Richard Chamberlain : Glenda fréquente et tourne avec tout cela. Une époque on vous dit.


Glenda Jackson ne sera jamais reine et est-ce pour cela, elle arrête sa carrière en 1992 pour se lancer en politique et accessoirement entrer à la Chambre des Communes où elle siège pour le parti travailliste. Elue en 2010 au Parlement, son nom avait été un temps pressenti pour remplacer Tony Blair après son départ, ce dont elle n'avait visiblement aucune envie. Car c'est dans l'opposition que Glenda semble exceller, elle fut d'ailleurs une des plus farouche détractrices de Blair, pourtant du même bord.

Engagement politique et suavitude, voilà bien deux termes qui ne semblent pas aller d'eux-mêmes alors qu'il est tout à fait possible d'être suave à un meeting ou encore plus suave en tête de manifestation, et cela n'a rien à voir, pour une fois, avec la tenue que vous portez. Oui, suaves visiteurs, l'engagement, le don de soi, l'attachement à une cause est suave, même si, nous sommes bien obligés de le reconnaître, cela dépend de la cause en question. Tout en saluant bien bas marraine Liz Taylor qui permit à la lutte contre le Sida d'éclore au début des années 80, et qui se bat encore aujourd'hui, toutes roues dehors, certains de nos suaves amis ont su, eux aussi, s'investir et prêter leurs noms à de nobles combats, parfois étranges, parfois trop nombreux, mais la passion et la raison ne se fréquentent guère.


Olivia Newton John, par exemple, fit grand bruit dans les années 80 lorsqu'en pleine tournée mondiale, elle refusa de chanter au Japon, afin de protester contre la pêche au thon et le génocide de dauphins qui généralement l'accompagne. Elle exigea qu'on cesse cette ignominie sans quoi sa glotte resterait sèche. Cet appel ne rencontra que peu d'émotion du public nippon qui préféra ses sashimis à l'organe de la belle australienne mais une croisade était née. Le dauphin menant à tout, Olivia devint dans les années qui suivirent ambassadrice pour la défense de l'environnement jusqu'à ce qu'un cancer du sein ne la stoppe. Guérie et vaillante comme au premier jour, elle défend désormais le droit des femmes à une mammographie gratuite et parcourt le monde un ruban rose épinglé à son revers.


Bette Midler, que l'on n'imagine pas forcément armée d'une pelle et d'une binette, a rejoint en 1995 une association qui milite pour la restauration des espaces verts dans les quartiers défavorisés de New York.


A l'inverse d'Olivia qui eut tendance à s'éparpiller (Flipper, les arbres, le cancer), Bette a préféré se concentrer sur cette activité unique qui occupe une part importante de son temps. Car il ne s'agit pas uniquement pour elle se prêter son nom et son image : sac poubelle sous le bras, elle désherbe et dépollue, plante et arrose. Elle en est, aujourd'hui, à sa 60ème inauguration de parcs rénovés.


Beaucoup plus étrange en apparence, Joanna Lumley s'est investie pendant des années pour la reconnaissance des Gurkahs, ces soldats originaires du Tibet, servant dans l'armée britannique mais auxquels on ne reconnaissait, ni la nationalité, ni le droit de s'installer en Grande-Bretagne une fois la retraite arrivée. Joanna n'étant de toute évidence pas Gurkah elle-même, il faut chercher dans ses origines la raison de cet engagement.


Née dans la province du Kashmir, son père était major de l'armée de terre dans un bataillon... Gurkah, en fait c'était assez limpide. En 2008, Joanna obtint gain de cause. Si vous souhaitez en savoir plus, nous avons déjà longuement évoqué le sujet ici-même, suivre pour cela le tag "Joanna Lumley" et vous verrez bien vite les contreforts de l'Himalaya.


Terminons ce rapide tour d'horizon avec notre activiste préféré, Ed Begley Jr, souvenons-nous : "Officiers et gentleman", "Batman forever" ou "Six Feet Under"... filmographie très très sélective. Depuis des années, qui peuvent parfois sembler bien longues au public américain qui ne peut allumer son poste sans l'apercevoir, Ed se bat pour une Amérique plus propre, moins polluante, plus développement durable.

Porte-parole des voitures électriques, de la déforestation et des énergie renouvelables, Ed Begley Jr peut agacer par certains aspects : ne se lance-t-il pas chaque année un défi à lui-même : avoir la taxe carbone la plus faible des USA ? Et il y arrive, chaque année, en alimentant sa résidence en électricité par des panneaux solaires, en roulant électrique, en recyclant et triant, et en faisant fonctionner son grille-pain (attention ceci n'est pas un canular) grâce à un vélo sur lequel il pédale pendant que le pain roussit. Qu'Ed doive être un modèle pour nous tous, nous n'en sommes pas certains, nous ne sommes surtout pas encore prêts à faire 5km en côte pour un toast, cependant sa cause est éminemment respectable. Et puis surtout, cela fait de jolis clichés, tout à fait dans l'esprit Soyons-Suave, qui milite depuis deux ans pour l'utilisation systématique d'accessoires sur les photos.

Ed et un jeune ami.

Ed a soif.

Ed aurait pu être, s'il avait été grec, dieu du vent.

Ed est suave.

4 commentaires:

charlus80 a dit…

Merci Chers chers et mes amitiés navrées à Claire.
Je ne pouvais pas passer à côté de Glenda Jackson. Elle a marqué la mémoire du jeune cinéphile que j'étais à l'époque et qui allait s'émouvoir à l'évocation des amours ambigües qu'elle défendait dans quelques uns de ses plus beaux films. ''Women in love'' (Ah le combat d'Oliver Reed et Alan Bates devant un feu de bois...), le flamboyant, époustouflant et terrifiant ''Music lovers'' (Je me souviens encore des petits cris effarés de 2 gentilles petites vieilles dames qui étaient venues voir ''la vie passionnée de Tchaïkovsky'') et le très nostalgique ''Sunday Bloody Sunday'' où elle partageait le beau Murray Head avec le très classieux Peter Finch.
Courageuse cette femme!!

soyons-suave a dit…

Merci pour vos souvenirs partagés Baron.

Claire a dit…

Devant tant de talent, point de jalousie Baron ! Juste de sincères et chaleureuses félicitations.

Anonyme a dit…

Moi c'est Une anglaise romantique de Losey, Baron, chacun son jardin secret...
20100 COQ1