lundi 27 février 2023

La fin du Quizz de Nina et Gatsby.


Suaves visiteurs, nous en voulons presque à Gatsby d'avoir si vite démasqué Maggie Smith dans "The prime of Miss Jean Brody" alors que nous nous penchions sur ce que nous préférons : les indices, généralement nébuleux, destinés à vous aider en cas de panne. Nous avions par exemple mis la main sur un très joli portrait de Franco qui aurait été du meilleur effet. 

Mais Gatsby est fort, il est même très fort, il voit donc son nom en noir sur gris cette semaine sur nos pages et reçoit nos plus chaleureuses félicitations. Parce qu'il fallait beaucoup de perspicacité et de très pointues références capillaires pour pourfendre la photo mystère. Bravo. 




Sorti sur les écrans en 1969, "The Prime of miss Jean Brodie" réalisé par Ronald Neame, qui nous offrit entre autre "Prudence et la pilule" ou "L'aventure du Poséidon" ("Meteor" aussi, ne l'oublions pas), fut incontestablement le succès de l'année et ses affiches un délice pour les yeux puisqu'elles proposèrent un code couleur par pays. Nous héritâmes du jaune dans l'hexagone, sans doute pour rappeler sa présence au soleil du festival de Cannes où le film ne remporta rien. 

Ce ne fut pas le cas lors de son séjour à Hollywood puisque "...Miss Jean Brodie" permit à Maggie Smith de décrocher l'oscar de la meilleure actrice, qu'elle récupéra quelques semaines plus tard, étant au moment de la cérémonie prise sur les planches londoniennes. Cela lui servit sans doute de leçon puisqu'à partir de cet instant, elle se déplaça à chaque remise de prix, engrangeant un nouvel Oscar, un Tony, des Golden Globes, sans compter les brouettes de récompenses britanniques saluant son talent et sa longévité.

Ce n'est qu'en 2013 qu'elle cessa de voyager aux USA pour garnir son étagère de trophées. Non seulement elle n'avait plus envie de prendre l'avion mais c'était en plus pour son rôle adoré des fans dans "Downton Abbey" mais dont elle ne cacha jamais qu'elle le trouvait ridicule. C'est à sa demande d'ailleurs qu'on accepta enfin de la faire mourir dans la deuxième adaptation pour le cinéma de la série... ah pardon... vous l'ignoriez... enfin elle avait quand même 138 ans, non ? 












Juste au cas où vous n'ayez jamais croisé "Miss Jean Brodie", nous sommes en Ecosse dans les années 30 et Maggie Smith est une enseignante totalement dévouée à ses élèves dans une institution privée pour filles, une sorte de Robin Williams dans "Le cercle des poètes disparus" mais qui aurait tendance à user de son charisme pour considérablement influencer ses protégées. 

Elle aime l'art, elle aime la liberté, elle aime l'amour, et les dictateurs ibères ou italiens, ce qui la conduira à pousser une de ses élèves à aller se faire trucider en pleine guerre d'Espagne. Ceci n'est évidemment pas acceptable, pas plus que de pousser sa chouchoute dans les bras d'un homme bien plus âgé. 

Miss Brodie finit par être renvoyée, dénoncée par la jeune fille pas forcément sympathique que l'on peut voir ci-dessus. Et ce film dénonce donc l'influence bien trop grande des enseignants responsables de plus d'une orientation en filière professionnelle, section ventes, d'adolescentes rêvant, malgré leurs résultats très moyens en matières scientifiques, d'être pilote de ligne.   



Il est difficile d'évoquer "Miss Jean Brodie" sans mentionner celle qui écrivit non seulement la pièce de théâtre (elle-même adaptée du roman de Muriel Spark) mais également le scénario : Jay Presson Allen, unique femme scénariste des années 60 et qui en 5 ans, offrit au monde du cinéma les scripts de "Marnie" pour Hitchcock, "Voyage avec ma tante" pour Cukor ou "Cabaret" pour Bob Fosse. 

Secret le mieux gardé d'Hollywood (ses interventions en tant que script-doctor étaient légendaires), elle ne reçut pour ses activités aucune récompense, jusqu'à ce qu'on réalise qu'elle avait été une pionnière de l'adaptation et que donc, on se décide à enfin la célébrer. Les années 80 furent fort agréables pour elle, à tel point qu'en 1990 elle pris sa retraite. Et décéda en 2006. 

Il est encore plus difficile d'évoquer Maggie Smith sans mentionner, en plus de ses triomphes et ses rôles désormais iconiques (devenir l'idole des moins de 10 ans pour ses apparitions dans "Harry Potter" n'était pas parmi ses rêves les plus fous) qu'elle fut la seule et l'unique Daphné Castle dans "Meurtre au soleil", qui permit de réhabiliter les accessoires coordonnés, potentiellement en plastique. Et pour cela merci.

1 commentaire:

Gatsby a dit…

C'est drôle, Jay Presson Allen sur cette photo a un petit quelque chose de Glenn Close, vous ne trouvez pas ?