Écrite on ne sait quand ni par qui mais gravée sur disque pour la première fois en 1931, "Maladie d'amour" devient un immense succès en 1948 lorsque Henri Salvador, jusqu'alors chanteur comique et membre des collégiens de Ray Ventura, l'enregistre sur son premier 78 tours, qui comprend également "Clopin clopant". Ce qui est assez savoureux puisque la composition de Pierre Dudan et Bruno Coquatrix sera également un immense succès pour Jean Sablon.
Ahhhh, Jean Sablon ! Pendant des années, le Bing Crosby français et accessoirement le Rhett Butler (la moustache) de la libération était simplement pour nous un monsieur un peu trop souriant et aux cheveux un peu trop noirs pour être honnêtes, qu'on croisait à la tv dans des émissions de variétés, avec l'impression qu'il avait (ce qui n'était pas totalement faux) trois décennies de plus que tout le monde...
Nous nous giflons aujourd'hui d'avoir songé "Tiens, on a sortit pépé" lorsque nous contemplons avec un respect gigantesque la carrière hallucinante du frère de Germaine, pour qui Cole Porter composa, qui fit salle comble pendant 40 ans de Rio à Beyrouth en passant par Sidney, qui accompagna les premiers pas de Carmen Miranda à Broadway et refusa tout contrat à Hollywood afin de pouvoir continuer à mener sa vie comme il le souhaitait, c'est à dire avec son compagnon américain Carl avec lequel il vécut ouvertement pendant 57 ans.
Et du coup, forcément, la première photo qui suit prend tout son sens.
Si la version qu'enregistre Jean Sablon de "Maladie d'amour" en 1950 ferait sans doute se lever quelques sourcils aujourd'hui (cultural appropriation, you know...), le crooner français va en tout cas beaucoup faire pour la popularité de la biguine martiniquaise puisqu'il se produit dans le monde entier et l'inscrit très vite à son répertoire sans fin.
Notons que c'est en créole qu'il choisit de l'interpréter, ce qui demeure un peu folklorique. A quand de véritables paroles en français ? Contrairement à ce qu'on peut lire à droite ou à gauche, ce n'est pas à Sacha Distel que l'on doit en 1957 la première "Maladie d'amour" en langue de Molière mais aux innombrables formations qui vont, la même année que Jean Sablon, c'est à dire 1950, faire résonner cet air dans l'hexagone.
L'exemple qui nous touche le plus est la version qu'en grave Bernard Hilda et son orchestre (à ne pas confondre avec Hilda Bernard, qui est une chanteuse argentine, quant par ailleurs Bernardo Hilda n'est autre que Bernard Hilda pendant sa période espagnole). Autre personnalité dont la vie est un appel au biopic, Bernard, né à Paris d'un père ayant fui les pogroms en Russie, va être élevé aux USA, puis revenir apprendre la musique à Paris et va devenir un des chefs d'orchestre les plus courus de la Libération et plus tard le monsieur musique de La Piste aux Etoiles.
Notons que c'est en créole qu'il choisit de l'interpréter, ce qui demeure un peu folklorique. A quand de véritables paroles en français ? Contrairement à ce qu'on peut lire à droite ou à gauche, ce n'est pas à Sacha Distel que l'on doit en 1957 la première "Maladie d'amour" en langue de Molière mais aux innombrables formations qui vont, la même année que Jean Sablon, c'est à dire 1950, faire résonner cet air dans l'hexagone.
L'exemple qui nous touche le plus est la version qu'en grave Bernard Hilda et son orchestre (à ne pas confondre avec Hilda Bernard, qui est une chanteuse argentine, quant par ailleurs Bernardo Hilda n'est autre que Bernard Hilda pendant sa période espagnole). Autre personnalité dont la vie est un appel au biopic, Bernard, né à Paris d'un père ayant fui les pogroms en Russie, va être élevé aux USA, puis revenir apprendre la musique à Paris et va devenir un des chefs d'orchestre les plus courus de la Libération et plus tard le monsieur musique de La Piste aux Etoiles.
En 1950, Bernard Hilda officie dans l'un des plus prestigieux night-club de la capitale, le Dancing des Champs Elysées et a embauché comme chanteuse l'une de nos plus chères amies, Jane Morgan, qui commençait alors une carrière qui allait durer presque 40 ans.
Lorsqu'elle connaîtra enfin le succès dans son Amérique natale en 1957 avec une version en anglais du "Jour où la pluie viendra " de Bécaud, elle enregistrera dans la foulée des wagons de 33 tours dans lesquels Paris n'est jamais bien loin et se fera un plaisir de reprendre, évidemment, "Maladie d'amour", qui est entre temps devenu un tube international et un incontournable aux USA.
Mais ça, c'est pour demain. Aussi pour patienter, vite Jane et un Brushing !
2 commentaires:
Je j'aurais jamais imaginé, après l'avoir entendu chez les Carpentier tout se qui se cachait dernière cette - d'ailleurs très jolie - chanson. Merci!
:) Et c'est loin d'être fini...
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