Ah Valentine, Valentine !!! Et allez, ne mégotons pas, ajoutons-en un troisième : Valentine ! Si nous vous disons bravo, nous sommes à deux doigts de vous dire merci, tant nous pensions qu'une grande partie de la planète avait oublié "Nina / A matter of time" de Vincente Minnelli avec Liza, qu'il fallait ici identifier.
Merci donc Baronne et voyez comme votre nom brille en noir sur gris (oui, c'est possible) cette semaine sur Soyons-Suave. Vous êtes notre soleil, notre espérance mais cependant vous n'y couperez pas et copierez 100 fois MINNELLI. Ce n'est pas compliqué : deux N, deux L. Et dire qu'on en a même fait une chanson...
"A Matter of time" donc ! Nous sommes en 1976 et Vincente Minnelli ne le sait pas encore : il tourne ce qui sera son dernier film et sans doute l'un de ses pires souvenirs s'il n'avait alors commencé à perdre un peu la tête. Adapté d'un roman de Maurice Druon, "Nina" deviendra une pièce avant que le réalisateur n'y voit un sujet en or lui permettant de concrétiser un de ses rêves : faire tourner sa fille, oscarisée depuis 1972 pour "Cabaret".
Produit pour une poignée de millions quand une dizaine aurait été largement nécessaire, "A matter of time" sera un cauchemar, tourné en Italie avec une équipe fréquemment en grève, un Vincente parfois incompréhensible et un producteur prompt à prendre les choses en mains. Totalement remonté sans solliciter le réalisateur, "A matter of time" sera un échec et un triste souvenir pour presque toutes les personnes y ayant participé. Enfin presque.
La plus heureuse durant le tournage fut incontestablement Ingrid Bergman, non seulement parce qu'elle retrouvait pour une scène et plus de 30 ans après "Hantise" Charles Boyer mais surtout parce qu'elle put réunir autour d'elle ses deux jumelles, Isabella et Isotta, obtenant pour la première un rôle alors qu'elle n'était pas actrice et pour la seconde un poste de maquilleuse alors qu'elle n'avait jamais joué professionnellement du pinceau.
"A matter of time" est par conséquent le dernier film de Minnelli et Boyer mais le premier d'Isabella Rossellini qui dérobera délicatement Martin Scorsese à Liza durant le tournage.
A vrai dire, il est un peu douloureux de regarder "A matter of time" tant on devine ce que le film aurait pu être si... mais nous savons tous le pouvoir du "si". La chose est invraisemblablement mélancolique, parfois d'un suave absolu et en quelques occasions musicale.
La chanson titre, composée par Kander et Ebb (Chicago, Cabaret, New-York, New York...) deviendra même, comme le rappelait Bruno, un incontournable des tours de chant de Liza, qui manquait pourtant de se briser les cordes vocales à chaque interprétation. Attention, c'est un peu strident dans les dernières secondes...
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