Oui mais voilà, c'est fini. En tout cas c'était vraiment formidable de passer ces quelques jours en sa compagnie et nous comprenons parfaitement qu'après 5 jours d'intenses activités, elle songe à se reposer. 90 ans tout de même, elle mérite une petite sieste.
Et en parlant de repos, nous repartons quelques jours, ce qui fait de ce mois d'août une jolie tranche de gruyère mais pour mieux revenir début septembre, afin de clore cet été et lancer la rentrée.
Non, ce n'est pas encore le moment pour nous de disparaître jusqu'en décembre. Donc portez-vous bien, soyez suaves et à très vite.
Depuis sa sortie en 1968, "You're all I need to get by" a été enregistrée des dizaines de fois, est apparue à de nombreuses occasions sur les écrans (elle est d'ailleurs au générique du nouvel opus Marvel "Deadpool & Wolverine" par Aretha) et est régulièrement massacrée dans tous les karaoké de la planète.
Et pourtant, elle est parvenue, ce n'est évidemment que notre humble avis, à ne pas sombrer dans la terrible catégorie des "chansons tellement reprises que vraiment ce n'est plus possible", aux côtés, ce n'est une fois de plus que notre humble avis, de "Halleluja" de Leonard Cohen, "Feeling good" ou "Creep" de Radiohead.
Que lui faut-il de plus pour être définitivement une chanson digne de nos sagas ? Vous ne le savez que trop : une version disco, et nous vous en proposons 2, une version instrumentale et une reprise étrangère inattendue.
La version tchèque proclame-t-elle : "Tu es mon tobogan" ? Nous comptons sur vous, suaves visiteurs, pour nous le confirmer mais si tel est le cas, voilà qui va nous faire le weekend.
Et comme nous n'oublions pas que Soyons-Suave est lu dans des milieux parfois plus urbains, voire même périphériques, ajoutons pour terminer que "You're all I need to het by" se décline également en version rap. Oui, oui. Nous sommes dans le vent, vous savez...
Il ne vous reste plus, au terme de cette nouvelle saga, qu'à télécharger, si le coeur vous en dit, tout ce que nous avons pu écouter depuis lundi.
Composée pour Marvin Gaye et Tammi Terrell, la chanson "You're all I need to get by" va connaître un certain succès, interprétée par des artistes en solo (voir hier) mais va évidemment s'imposer comme le duo parfait lorsqu'on est un chanteur souhaitant inviter une amie sur un disque à venir, ou une chanteuse désireuse de passer un bon moment avec une vieille connaissance sur scène.
Et le premier à saisir cette opportunité est notre vedette résidente des sagas estivales, "The African Queen" himself comme le surnommait perfidement Frank Sinatra : Johnny Mathis ! En quête d'un nouveau souffle à la fin des années 70, Johnny va se souvenir que l'album de duos avait déjà été très efficace pour un grand nombre de ses confrères et consœurs.
Et comme il venait d'obtenir, enfin, un singles classé dans le top 10 grâce justement à un duo sur un album de Deniece Williams, ancienne choriste de Stewie Wonder désormais produite par Maurice White d'Earth Wind and Fire, il la kidnappa pour un album entier, qui va relancer sa carrière pour au moins 10 ans. Et sans le savoir, il lançait quelque chose.
Que l'on soit d'anciennes vedettes du disque comme Martha Reeves ou Melba Moore, de jeunes apprentie princesse du RnB comme Chanté Moore (rien à voir avec Melba), des comédiens chanteurs perdus dans "Amour, Gloire et beauté" ou une megastar en puissance comme Cynthia Erivo, il est clair que "You're all I need to get by" est toujours une bonne idée. C'est agréable à chanter, cela fait à chaque fois plaisir au public et cela donne une touche classy à n'importe quel tour de chant.
D'ailleurs, n'est-ce pas cette même chanson qui va devenir l'hymne de "Coda", l'adaptation ciné US de "La Famille Bélier" qui écarta étrangement Michel Sardou au profit de Marvin Gaye ? Un demi scandale, si vous voulez notre avis...
A la fin des années 60, pratiquement tout ce qui sort des studios Motown se transforme en or massif, mais estampillé Detroit en raison du son très particulier des productions maison. Ceci explique sans doute que peu de succès Motown ait été repris par d'autres artistes au moment de leur sortie, comme cela se faisait pourtant régulièrement, ce qui nous permet de garnir avec jubilation nos sagas musicales de la semaine.
Nous avons à ce titre regardé de près les numéros 1 des Supremes : "Stop in the name of love, datant de 1965, rien la même année, une petite chose en 1966, un peu plus en 68, "You can't hurry love", sorti en 1966, rien avant 1970, ou encore "The Happening", 1967, une cover de Trini Lopez en 68 et plus rien avant 1979 !. Comparons avec, par exemple, "Downtown" de Petula Clark, tube du début 1965 : la même année, 16 versions !
Mais avec ses sonorités bien plus gospel, "You're all I need to get by" ne sonne pas tant Motown que simplement soul alors on s'engouffre et c'est l'avalanche de reprises par la crème de la musique noire américaine. Illustrations :
Ce n'est pas avec cette somptueuse version alternative, restée inédite jusqu'en 2007, qu'Aretha Franklin refera de "You're all I need to get by" un numéro 1 mais elle le fera, permettant au titre d'être propulsé dans les années 70 comme un classique, à peine 4 ans après sa création.
Et lorsque justement, en 1970, Diana Ross décide d'abandonner les Supremes et d'offrir au monde son premier album solo, consciente qu'on l'attend franchement au tournant, elle ne prend aucun risque et réquisitionne Ashford et Simpson, qui lui composent "Reach out and touch", qui sera son premier single, mais surtout, elle reprend "Ain't no mountain high enough" et "You're all I need to get by" qui ont déjà fait leurs preuves.
Lorsque l'album sobrement intitulé "Diana Ross" sort accompagné de "Reach out", c'est la déception puisqu'il ne s'écoule qu'à 500 000 exemplaires. Mais lorsque Motown libère "Ain't no mountain" puis "You're all I need" comme 2e et 3e singles, les ventes montent à presque 2 millions. Diana seule peut donc vendre, à condition d'avoir les bonnes chansons. Et ça fonctionnera ainsi jusqu'en 1984. Après cette date, ce sera plus compliqué.
Composée en 1968 pour Marvin Gaye et Tammi Terrell, "You're all I need to get by" est à la fois une merveilleuse histoire et un mélodrame surpassant peut-être "Les deux orphelines". Pour ce qui est du conte de fée, le titre prouva que oui, Valerie Simpson et Nicholas Ashford étaient bien des compositeurs et des producteurs de génie.
Lorsqu'en 1967, fraichement débarqués chez Motown, ils livraient, déjà pour Marvin et Tammy, "Ain't no mountain high enough" et "Your precious love", on supposa la chance du débutant. Mais quand un an plus tard, ils offrirent au même duo "Ain't nothing like the real thing" et "You're all I need", cela mit tout le monde d'accord, d'autant que "All I need" monta jusqu'à la première place des charts et propulsa Gaye et Terrell dans la légende.
Mais sur une note beaucoup plus triste, entre 1967 et 1968, on diagnostiqua à Tammi la tumeur au cerveau qui allait l'emporter en 1970 à tout juste 24 ans. L'enregistrement de "You're all I need to get by", en gros "Tu es tout ce dont j'ai besoin pour avancer" se révéla prémonitoire puisque Terrell ne parvint au bout de la session qu'en se reposant sur l'énergie et le soutien de Marvin Gaye, désespéré.
Lorsqu'en 1969, Motown, devant leur phénoménal succès, força Gaye et Terrell à retourner en studio pour un troisième album de duo, tout le monde savait que Tammi n'était plus en état de chanter, déjà confinée dans une chaise roulante et pratiquement aveugle. L'histoire raconte que c'est en fait Valerie Simpson qui chante sur l'intégralité des titres, dans le plus grand secret évidemment, afin d'assurer à la famille de Terrell une source de revenus pour payer ses opérations.
Quoi qu'il en soit, après la mort de Terrell, Gaye gardera une rancoeur tenace envers Motown et Ashford et Simpson quitteront le label, qui refusait d'ailleurs de promouvoir dignement les albums solos de Valerie Simpson. Elle rapportait alors beaucoup d'argent comme compositrice, un succès comme chanteuse impliquait qu'elle garderait sans doute ses meilleurs titres pour elle. Ce qu'elle fit de toutes les façons en partant.
Vous n'ignorez pas, suaves visiteurs, que nous vénérons Ashford et Simpson, dont le catalogue de tubes inciterait au respect même le plus grand fan de Gojira. En 1982, ils reprenaient lors d'un de leurs concerts à Londres "You're all I need to get by". Chanté par les compositeurs, un titre a forcément une saveur particulière. Nous verrons de toutes les façons cette semaine que ce titre là en particulier, indépendamment des interprètes, est toujours formidable. C'est aussi cela, la magie des tubes.
Sans compter qu'avec son petit air coquin et son débardeur pailleté, Nicholas Ashford nous a toujours semblé très suave, non ?
Parce qu'à trois, c'est aussi bien qu'à deux, sinon mieux, Shirley MacLaine est heureuse de vous montrer que faire de ses jambes en position assise lorsqu'on est une actrice respectable.
Sachant qu'en position débout, c'est évidemment totalement différent.
Puisque nous sommes de retour, il l'est lui aussi, forcément, le grand quizz estival consacré cette année à la filmographie d'Angela Lansbury et la guerre fait rage et nous en sommes, après cette légère pause, aux scores suivants : Gatsby 9 points, Nina 3 points et le reste du monde rien du tout.
Juste avant de nous absenter, le film mystère à identifier était bien "Harlow", biopic sur la Jean du même nom dans lequel Angela Lansbury, alors âgée de 40 ans, jouait la mère de Carroll Baker, qui avait alors 34 ans.
Rassurons-nous, point d'affront à miss Lansbury cette semaine avec le nouveau film dont voici les captures :
Ne dites pas que vous ne l'attendiez pas à un moment ou à un autre. A vos cellules grises !
Pour son grand retour après 15 jours d'absence, fort enrichissants mais épuisants (un stage de macramé est bien plus exigeant qu'on pourrait le penser), la saga musicale de la semaine vous propose un bond dans le temps, en ce début des années 2000 où on trouva judicieux de ressusciter les télécrochets. Et corrigeons ou précisons immédiatement nos propos, le "on" n'est pas anonyme puisqu'il se nomme Simon Fuller, alors impresario des Spice Girls.
En 2001, Simon, qui réalisa que plutôt que de chercher dans son coin de nouveaux talents, autant en faire un show télévisé, offrait à la Grande Bretagne l'émission "Pop idol", dont le grand gagnant, Will Young, alias "Chouchou" dans nos locaux, est toujours en activité. Puis en 2002, le concept s'exportait aux USA sous le nom de "American Idol", avant de devenir "A la recherche de la nouvelle star" en France à partir de 2003.
Et pour tous les téléspectateurs n'ayant pas connu "Le Jeu de la chance " de Raymond Marcillac qui révéla Mireille Mathieu en 1965, ces nouveaux concours de chant télévisés étaient frais, excitants et parfois un peu cruels. C'est en tout cas dans l'émission américaine que nous avons fait, le 16 juillet 2002 pour être exact, la connaissance de la jeune Kelly Clarkson, qui allait devenir la première gagnante de la version US qui compte depuis 22 saisons.
25 millions d'albums vendus plus tard, avec parfois 40 kg de plus qu'à ses débuts et depuis peu 50 kg de moins (ce qui fascine toujours le public américain), Kelly Clarkson est devenue une figure incontournable du show-business US, peut-être parce qu'elle est gentille, certainement parce qu'elle possède une voix hors du commun dont elle semble pouvoir faire absolument ce qu'elle veut.
Jurée quasi permanente dans "The Voice", elle possède depuis 2019 son propre show chaque jour sur NBC, dans lequel elle reçoit des gens très connus, d'autres beaucoup moins, et mène des interviews qui redéfinissent en permanence le mot "inoffensif". Et elle chante, ce qui est finalement le plus important.
Pour tout vous dire, nous possédons assez peu de Kelly Clarkson dans notre discothèque, n'ayant jamais été très "pop rock" ou "grande balade sentimentale. Mais nous avons applaudi des deux mains lorsqu'en 2018, elle se livra à un medley insensé de toutes les chansons en compétition pour ouvrir la cérémonie des Billboard Music Awards.
"Ainsi donc Soyons, nous allons passer une semaine en compagnie de Kelly Clarkson ? Mais c'est très différent des sagas habituelles tout de même...".
Suaves visiteurs, pas d'inquiétude, nous passons la semaine en compagnie de "You're all I need to get by", nous tenions simplement à remercier chaleureusement Kelly qui nous en a soufflé l'idée... il y a 22 ans !