Si depuis quelques semaines la "jeune garde" de nos suaves visiteurs semble s'être emparée du Quizz, il serait intéressant de savoir ce que nos dernières gagnantes, Dsata, Sophie ou Josée, pensent de l'arrivée inopinée d'un nouveau visage, prêt à leur ravir leur titre. Notre danseuse de dos était bien la très fraîche Joey Heatherton et nous nous inclinons bien bas devant Zarmo, qui non seulement lui rendit son identité mais eut la courtoisie d'en offrir la preuve en image.
Zarmo, vous êtes ému et c'est normal, vous voyez cette semaine pour la première fois votre nom en noir sur gris sur Soyons-Suave, une seule chose nous tracasse : parlez-vous seulement français ? Si tel n'est pas le cas, utilisons le langage international du succès : Hourra à vous !
Une jeune femme blonde qui danse devant une foule passablement militarisée, comment ne pas évoquer Marilyn et ses tours de chants, voilà pourquoi nous l'avions aussitôt écartée. Notre indice, "et si Marilyn était tout de même la clef ?", ne conduisait pas non plus à Kim Novak qui, comme le rappelait Josée, se prénommait ainsi, mais n'était ni chanteuse ni danseuse, deux qualités essentielles pour soutenir le moral des troupes américaines une fois encore en conflit quelque part.
Joey Heatherton nous conduit en fait à une période étrange de l'histoire contemporaine, l'après Marilyn, le post sex-symbol, l'ère assez suave mais éphémère des sex-kitten, jeunes condensés d'érotisme sur jambes, qui s'agiteront avec succès pendant une décennie et dont les deux plus illustres incarnations furent Ann-Margret et Joey.
Née en 1944 d'un père chanteur danseur, Joey Heatherton reprendra la tradition familiale en étant tout d'abord doublure à Broadway dans "La mélodie du bonheur" (elle a 4 ans) avant de s'installer à la télévision dans des shows qui vont faire d'elle une petite fille heureuse et reconnue (elle a 6 ans). Devenue adolescente pratiquement devant les caméras, elle entame alors une ascension intéressante au cinéma : elle débute face à Richard Chamberlain en 63 dans "Twilight of horor", affronte Bette Davis et Susan Hayward dans l'impossible mélodrame inspiré de l'affaire Lana Turner / Johnny Stompanato, "Where love is gone", puis se fiance à Troy Donahue dans "My blood runs cold" en 65 ce qui ne sera pas sans répercutions.
Coiffée mod, arborant les plus invraisemblables mini-jupes, jouant d'une sensualité assez directe, Joey vient sans le savoir d'incarner les swinging 60's, l'image qu'on en a en tout cas et elle n'en sortira plus.
Car dorénavant pour Joey, ce sera : jamais sans mon micro short ! Ann-Margret occupant l'espace au cinéma, Joey revient sur les petits écrans et pendant presque 10 ans, apparaît dans tout ce qu'il est possible d'imaginer comme programmes, dramatiques tv et émissions musicales. Elle devient même résidente occasionnelle du Dean Martin show et co-anime avec Frank Sinatra un show estival. Elle twiste pour Andy William, fait le bugaloo pour Ed Sullivan et sans doute, jerk pour Tom Jones.
Ce qui distingue Joey Heatherton de ses collègues fortement érotisée des années 60 : Elke Sommer, Stella Stevens, Marisa Mell, Tuesday Weld et dans une certaine mesure Jane Fonda, c'est qu'elle chante et danse, ce qui, ajouté au fait qu'elle est une comédienne honorable, en fait une triple menace. Mais à incarner une décennie on se retrouve fort dépourvue lorsque la suivante arrive sans crier gare : au début des années 70, Joey n'est plus in du tout.
Un album en 1972 dont on tirera un tube classé dans le top 40, "Gone", au titre prémonitoire et le choix pas forcément judicieux d'incarner Xaviera Hollander en 1977 au cinéma seront les faits de gloire de Joey dans les années 70, avant de disparaître dans les années 80 pour resurgir chez John Waters en 1990 dans "Cry Baby" et décider de poser dans Playboy en 1997.
Depuis, Joey Heatherton a littéralement disparu, elle est à priori toujours en vie mais personne ne sait où. On a beaucoup parlé de dépression après que son mari ait été arrêté pour avoir baissé son pantalon devant une fillette un peu étonnée, mais également de drogue, de boulimie, d'anorexie, de choses finalement pas très suaves... Voilà pourquoi nous nous devons de terminer par une note joyeuse, tout d'abord en observant Joey danser à en perdre ses bretelles, et en gardant en tête le fait que rien que pour vous, suaves visiteurs que vous êtes, l'album de Joey sera disponible ici même dès demain.
Et maintenant on bouge son corps.
4 commentaires:
Bravo à Zarmo, c'est agréable que de nouvelles personnes participent. Difficile pour moi de trouver Joey Heatherton, je ne la connaissais pas.
On donne en effet dans la série Z de la célébrité...
Merci Josée :)
et voici en prime Ann Margret dans le même show que Joey Heatherton
http://www.youtube.com/user/butchtuffington#p/u/190/9n-XWGL8_jE
Divine, n'ayez pas l'alphabet si dur et acceptons Joey sur le liste D des célébrités.
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