La fin du Quizz de Nina.

Ah "Chambre avec vue"... Ah Daniel Day Lewis dans la peau de l'insupportable Cecil... Ah la divine rencontre de James Ivory et E. M. Forster... Ah l'assurance de Max en pourfendant cette nouvelle photo mystère....

Vous comprenez bien, suaves visiteurs, qu'il n'y a là aucun mystère et c'est bien Max qui voit cette semaine son nom en noir sur gris sur nos pages. Nous vous envoyons comme il se doit nos félicitations les plus sincères et une très belle fougère en pot dont vous saurez prendre soin sans la fouetter. Car c'est aussi cela Soyons-Suave, des petites attentions qui jouent aussi sur la qualité de votre air ambiant. 

Sorti sur les écrans en 1986, "Chambre avec vue", adapté du roman "Avec vue sur l'Arno" de Forster, va marquer, comme personne ne l'ignore, le début d'une fructueuse collaboration entre l'auteur britannique, alors décédé depuis déjà plus de 15 ans, et le réalisateur américain James Ivory, qui n'en était pas à son premier tour de manivelle. 

"Maurice" en 1987 et "Retour à Howard's End" en 91 compléteront cette formidable trilogie, qui croulera sous les récompenses et les nominations diverses. Rappelons tout de même que l'année dernière et à 89 ans, Ivory deviendra le scénariste le plus âgé ayant obtenu un oscar pour son adaptation du roman "Call me by your name" de André Aciman. 

Époustouflant dans un second rôle, Daniel Day Lewis qui venait d'affoler tout le monde l'année précédente dans "My beautiful laundrette" de Stephen Frears, va devenir le plus prometteur des jeunes acteurs britanniques, ce qu'il confirmera à peine trois ans plus tard dans "My left foot". 

Aujourd'hui et après une vingtaine de films et trois Oscars, on ne sait plus. A-t-il pris sa retraite ? Fait-il toujours des chaussures en Italie ? Envoie-t-il bien sa pension compensatoire à Isabelle Adjani ? Et s'il n'était qu'en préparation pour un nouveau rôle, "L'homme invisible" ? Allez savoir. 

Ce qui est un peu plus douloureux à propos de "Chambre avec vue" est de réaliser qu'à l'origine, le jeune premier du film n'était autre que Julian Sands dont évidemment on se souvient mais sans doute pas avec la même émotion que DDL.... Daniel Day Lewis, comme vous l'aurez compris. 

En passe de venir en ce beau milieu des années 80 une star interplanétaire, Julian fit des choix... hasardeux dirons-nous et chemin faisant, le monde du cinéma le perdit un peu, sans doute entre "Siesta" et le sulfureux "Boxing Helena" en 1993.

Mais cela ne veut pas dire qu'il ne tourne plus. Vous avez pu l'apercevoir au cinéma ou à la télévision, où on le croise assez régulièrement, généralement accompagné d'une "Oh mais cet acteur... mais si... oh c'est bête, passe-moi le programme tv..." 

  

S'il y a bien quelqu'un, par contre, qui ne change pas, c'est incontestablement Helena Bonham Carter, dont "Chambre avec vue" n'était que le second film. Beaucoup d'aventures capillaires et amoureuses plus tard, elle est toujours là. 

Elle sera d'ailleurs la princesse Margaret dans la prochaine saison de "The Crown". Suave, non ? Ça va décoiffer sur l’Île Moustique.