Ainsi donc il ne s'agissait pas du hasard mais d'une réelle intuition, que disons-nous, d'un souvenir refoulé qui permit à Mirabelle de rendre sa propriétaire à Minette et son nom à Simone Simon.
Car oui, notre inconnue d'il y a 15 jours était bien la Séverine de "La Bête humaine", cheveux de jais et col en dentelle, voilà pourquoi Mirabelle, vous voyez votre nom en noir sur gris cette semaine sur nos pages et recevez un coupon pour un séjour d'une semaine à Calais. Vous reviendrez dentellière et comblée. Bravo !
Jean Gabin, Jean Renoir, un peu d'Emile Zola et une grosse locomotive : voilà ce qui allait faire le succès de "La Bête humaine" en 1938 et asseoir les carrières déjà fantastiques de Gabin mais surtout de Simone Simon, qui était depuis 3 ans aux Amériques et faisait là un retour triomphal sur les écrans gaulois.
L'histoire veut que lors du casting de ce projet, Renoir rejetait toutes les actrices que les producteurs, les frères Hakim, lui proposaient, ajoutant qu'on ne lui suggérait que des "putes" et qu'il voulait une femme pure, un peu comme Simone Simon. Ce à quoi on finit par lui répondre : "Eh bien demandons à Simone Simon, elle n'est pas morte à ce qu'on sache".
Ce qui arrêtait Renoir était visiblement que Simone avait la réputation d'être très chère (ce qui était la vérité et lui fera louper un certain nombre de rôles et en accepter d'autres, plus lucratifs qu'elle aurait mieux fait de décliner) et qu'il ne la voyait que brune dans le rôle alors qu'elle incarnait une certaine idée de la blondeur champêtre.
Parce que Simone était formidable, elle anticipa et se fit faire une jolie teinture profonde. Quant au salaire, on imagine qu'il était dans sa fourchette puisqu'elle répondit oui au télégramme que lui envoya Renoir et sauta d'Hollywood directement à bord du Normandie.
Sans aller jusqu'à dire que Simone Simon est un peu oubliée aujourd'hui ("La Féline" reste sa plus belle carte de visite pour la postérité), il est tout de même incroyable de réaliser qu'en 21 ans, c'est à dire de 1931 à 1952, elle tourna 35 films, ce qui est considérable mais dont finalement peu de titres subsistent.
Simone Simon choisissait, en plus du cachet, ses rôles pour des raisons, disons très personnelles. Elle tourna dans "Olivia" de Jacqueline Audry en 1950 parce que visiblement les tenues lui plaisaient beaucoup. Mais c'est après tout une raison comme une autre et une raison pour laquelle nous lui disons merci, tant ce film est une curiosité.
En panne de lecture, nous ne pouvons que vous conseiller le charmant ouvrage que lui consacra Pierre Barillet en 2013 et dont nous avons déjà parlé.
Et terminons en vérifiant qu'elle était tout de même beaucoup plus jolie que Fernand Ledoux, mais que nous n'avons jamais vu dans une petite robe noire, il est vrai. Dommage ? Allez savoir.
4 commentaires:
Ah, voilà une journée qui se termine mieux qu'elle n'avait commencé, parce qu'on ne se marre guère, en ce moment. Je suis bien contente!
- Le stage à Calais, oui, c'est une idée, mais je me souviens qu'un pilote de mobylette y avait entamé à coups de guidon le feu-stop de ma R5, il y a très longtemps. Et puis, à l'époque, on trouvait des sujets britanniques complètement bourrés qui dégueulaient leurs tripes au coin des rues tous les week-ends. Alors, je décline l'invitation et offre mon ticket à qui le voudra. Mais merci, quand même! -
PS j'adore Fernand Ledoux dans Remorques, et je me rappelle Simone Simon en tenancière très chic dans La femme en bleu, cette merveille de Michel Deville.
Tenancière très très chic :)
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Grrr :)
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