N'y a-t-il rien de plus merveilleux qu'une belle histoire ? Réjouissons-nous, le Quizz de la semaine dernière nous en offre non pas une mais deux : tout d'abord la victoire écrasante de notre nouvelle suave amie Nouckey, qui mit fin à l'insoutenable en démasquant Jane Lynch, et ensuite l'histoire de Jane Lynch elle-même, inspirante, émouvante, suavement miraculeuse.
Nouckey, comme le veut la tradition, vous recevez nos plus sincères félicitations et voyez votre nom en noir sur gris sur Soyons-Suave. Souhaitons que ce soit là le premier d'une longue série de triomphes. Evidemment la route sera semée d'embûches et la compétition féroce. Mais nos suaves visiteurs savent être beaux joueurs. Ils grognent en cas de défaite mais sont résolument fairplay. Après tout c'est normal : ne sont-ils pas suaves ?
Vous n'avez pas la télévision, vous ne cédez pas aux sirènes des triomphes télévisés, vous méprisez ce qui est soudainement populaire : inutile de dire que vous n'aviez aucune chance de reconnaître, dans sa reprise de "Vogue" de Madonna, Jane Lynch, la révélation incontestée de la série "Glee", dont la deuxième saison vient de s'achever aux Etats-Unis mais qui poursuit sa carrière hexagonale sur quelque chaîne du câble.
Semblant surgir de nulle part, grâce à son personnage invraisemblable de coach sportif, Jane Lynch a remporté en deux an un Emmy et un Golden Globe, a présenté un épisode du Saturday Night Live et sera l'hôtesse des Emmy Awards en septembre prochain, troisième fois dans l'histoire de la cérémonie que ce rôle échoue à une femme. Ce n'est plus un succès c'est une consécration et c'est sans doute d'autant plus suave lorsque cela arrive à 51 ans.
Sans aucune relation avec David, Kelly ou le groupe de métal sans doute mondialement connu au Japon Lynch, Jane travaille depuis une vingtaine d'années, ses crédits IMDB faisant peut-être d'elle la comédienne américaine la plus active de sa génération. Citez une seule série TV produite depuis 1990 et elle y a certainement fait une apparition, "Friends", "Xfiles", Mariés deux enfants", "Dawson", "Desperate housewife"... vous l'avez forcément croisée quelque part.
Qu'a-t-elle fait avant cela ? Du théâtre, beaucoup de théâtre, de la Ligue d'Improvisation et un peu de cinéma. Débutant sur grand écran en 1988, ce n'est pourtant qu'en 2006 qu'elle sera enfin remarquée dans "40 ans toujours puceau"et il n'existe aucune raison expliquant cette reconnaissance tardive. Enfin il y a tout de même une piste à suivre et qui justifie qu'à chacune de ses récompenses reçues, Jane Lynch remercie chaleureusement le scénariste de Glee responsable de son personnage : il ne lui manquait finalement qu'un rôle. Un acteur réputé peut survivre à un mauvais rôle, un apprenti comédien jamais.
Jane Lynch connait donc enfin la gloire grâce au personnage pourtant le moins crédible et le plus outrancier de Glee, Sue Sylvester ne pourrait en aucun cas exister sinon elle serait déjà en prison. Mais reconnaissons qu'on lui offre parfois des moments de bravoures dramatiques qui peuvent aller jusqu'à tirer quelques larmes. Dans la vie Jane est ouvertement lesbienne ce dont on se moque sauf que cela participe à sa suavité puisqu'elle s'en moque tout autant. Rare actrice "out", elle envoie régulièrement de sympathiques clins d'oeil à son épouse au cours de ses interviews. Jane est finalement très 2011 quand Jodie Foster reste assez 1988.
Il est impossible de ne pas voir dans le parcours de Jane Lynch quelques similitudes avec celui de Felicity Huffman de "Desperate Housewives", en tout cas une même façon de jouir intensément et apparemment sainement d'une célébrité qui est d'autant plus délicieuse qu'on ne l'attendait plus. Une différence cependant : alors que ses voisines de Wisteria Lane ont un peu tendance à faire n'importe quoi dès qu'elles quittent les plateaux, Felicity reste imperturbable. Jane Lynch par contre a l'air de savourer autant que ses collègues de jeu ce qui lui arrive. La plupart d'entre eux a 20 ans. Jane Lynch ou l'art de rester jeune...
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