jeudi 21 juillet 2022

Et maintenant chantons !


Nous commencions à l'évoquer hier avec nos invitées féminines : à partir de la fin des années 50 et surtout dans les années 60, il semblerait qu'à peu près tout le monde ait eu envie de tâter de la "Temptation", mais pour mieux triturer et remanier ce qui commençait à devenir une vieille chose d'un peu plus de 30 ans. A l'image de ce qui ouvre ce billet : en 1962, Michel Legrand mettra à son service ses "cordes en feu" sur l'album du même nom (c'est à dire "Michel Legrand et ses cordes en feu"...), transformant le tube originel de Bing Crosby en superproduction, certainement en technicolor. 

Et finalement, tous les chefs d'orchestre, des plus classiques aux plus avant-gardistes vont graver au moins une version de "Temptation" : Esquivel et Enoch Light comme nous le faisions entendre lundi, mais également Ray Conniff, Percy Faith, monsieur Exotica Les Baxter, David Carroll ou Lawrence Welk. Et évidemment Caravelli, mais existe-t-il une chanson que Caravelli n'enregistra pas ? Et même les Shadows, ce qui est nettement plus inattendu. 



A la guitare, en version tropicale ou disco, "Temptation" traversa donc élégamment et avec plus ou moins de bonheur les décennies, ce qui est toujours un exploit pour un slow de 1933 et pour une chanson de façon générale. Reprenons notre exemple favori : combien d'enregistrements différents de "La guinguette a fermé ses volets" de Damia en version disco-funk ? A priori aucun. 

Un des exemples de réinterprétations qui nous sidère le plus est sans doute la version qu'en livra en 1969 les Sandpipers, l'incarnation même de la vague sunshine pop aux USA mais qui avait, il est vrai, obtenu un succès international pour leurs débuts en 1966 en reprenant cette vieille chose cubaine de 1929 appelée "Guantanamera". 

Pourquoi ? Comment ? Nous ne le saurons jamais. Par contre notre petit tour de "Temptation" nous a permis d'apprendre une chose : Screaming Jay Hawkins ne fut pas que l'homme de "I put a spell on you". Et il est toujours agréable, même au beau milieu de l'été, de se coucher moins bête. 

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