samedi 31 octobre 2020

Une caresse avant de se quitter


 



















C'était le 130e numéro de "Soyons-Suave Weekend et ce fut, une fois encore, un plaisir. 

Nous vous engageons cependant à ne pas prendre de mauvaises habitudes, nous vous rappelons que nous publions en ce moment à flux tendu, ce qui ne veut pas dire grand chose si ce n'est qu'une semaine sur nos pages ne ressemblera probablement pas à la prochaine. 

Jusqu'ici tout va bien, comme aimait aussi à le dire Judy Garland sur le plateau de "Annie get your gun". Nous vous embrassons. Et suave weekend. 



L'idée collection du weekend

Parce qu'on ne peut pas éternellement empiler des boites de camembert et décoller des timbres, "Soyons-Suave Weekend" vous propose de temps à autre de suaves idées à collectionner, de quoi occuper votre temps libre et épater vos amis tout en restant suave. 



































Avant tout, n'ayez pas peur. La chose ci-dessus n'est ni un masque mortuaire, ni le résultat d'un cambriolage passé inaperçu dans un musée Grévin de province. Vous admirez en fait une chose rare, une authentique tête à coiffer Leclabart, en cire de qualité, aux yeux de verre et avec cheveux véritables, un objet qui donne des frissons dans tous les BEP coiffure et qu'il est grand temps de sortir des salles de travaux pratiques. 

Si vous ne vous êtes jamais penché sur l'univers fabuleux de la tête à coiffer, parce que vous n'en avez jamais eu l'idée ou que vous êtes un peu gauche des ciseaux à la main, cette reproduction quasi grandeur nature de la partie supérieure du corps humain et où traditionnellement poussent les cheveux, se trouve généralement dans les écoles où on apprend les règles du carré flou et les mystères du dégradé. 

Grande spécialité asiatique depuis la seconde guerre mondiale, la tête à coiffer est un objet professionnel qui n'a donc aucune utilité pour qui n'envisage pas de devenir le nouveau Franck Provost ou le successeur d'Alexandre de Paris, d'autant que la plupart du temps, une tête à coiffer ressemble à cela : 




































Ce n'est pas vraiment réaliste, c'est en plastique de très médiocre qualité, et cela attend fébrilement d'être massacré par les premiers essais d'apprentis coiffeur. En elle-même, la tête à coiffer ne mérite pas d'être collectionnée, sauf peut-être dans le cas d'une sévère névrose. 

Et puis il y a la tête à coiffer Leclabart ! Point de plastique, point de production asiatique, la tête Leclabart fut fabriquée pendant des années à Hirson, dans l'Aisne, département dont on parle peu alors qu'il fournit à la France plus d'un monarque, de nombreux écrivains, quelques industriels et un vase cassé. 

La tête à coiffer Leclabart, c'est un pan d'histoire, d'artisanat et de génie industriel tricolore, et c'est un enchantement sur une étagère dont on aura soigné l'éclairage. 






































A l'origine, se trouve Jules Leclabart, coiffeur de Saint Quentin qui après avoir fait ses études à Paris, revient s'installer dans la ville de sa jeune épouse, Hirson et décide d'y fonder une entreprise de postiches. Employant une trentaine d'employées, les Postiches Leclabart, font rapidement la joie des particuliers et des théâtres puisqu'ils sont d'une qualité bientôt reconnue dans tout l'hexagone. 

C'est après la première guerre mondiale que les établissements Leclabart changent d'envergure, sous l'impulsion de Jean, fil de Jules, sortis bardé de médaille du conflit qui vient de s'achever et qui cherche des débouchés à l'entreprise familiale. Les perruques, c'est bien, mais la clientèle reste assez limitée. Pourquoi alors ne pas viser plus haut dans la chaine capillaire, c'est à dire les coiffeurs ? 

En moins de temps qu'il ne faut pour dire "indéfrisable", la société Leclabart se met à commercialiser des présentoirs à postiches, des produits d'entretien mais surtout des têtes destinées aux écoles de coiffure qui commencent à se développer et qu'ils vont être les seuls à fournir. 




















Devenue la meilleure amie des coiffeurs, l'entreprise Leclabart va définitivement marquer les esprit lorsqu'en 1929, le père, Jules, a l'idée de mettre à disposition des salons la machine qui lui sert à boucler ses perruques. Adorant bricoler et s'associant avec Alsthom, il crée la société Perma qui va commercialiser l'outil électrique à boucler, le seul capable de réaliser des permanentes, d'où le nom. 

A l'orée de la seconde guerre mondiale, la société Leclabart est donc un trust : elle produit des perruques, des têtes à coiffer et des articles divers pour les salons et les écoles de coiffure, elle commercialise via sa filiale Perma l'appareil à permanente. Si nous ajoutons à cela que Jean a épousé la fille du plus gros producteur de cheveux naturels français, nous pouvons affirmer que la famille Leclabart se frise, et ce sera là le jeu de mot pathétique du weekend. 





  































Toujours considéré dans les années 60 comme le premier posticheur du monde, Jean Leclabart ne pourra rien contre la mainmise asiatique sur l'industrie du cheveux et depuis les années 80, Leclabart a intégré le groupe Eugene, spécialisé dans les produits professionnels et propriétaire, entre autre, des ampoules Keranove et des lotions Pétrole Hahn. 

Mais et les têtes à coiffer ? Evidemment, leur production s'est arrêtée depuis longtemps et l'objet avec la bague "Postiches d'art J. Leclabart" est donc devenu une curiosité, puisque produit en masse, il était le plus souvent jeté lorsqu'il ne proposait plus assez de cheveux pour les travaux dirigés. 

Tomber sur une authentique tête Leclabart, encore ornée de ses attributs, n'ayant pas été défigurée par des tentatives de maquillage hasardeuses ni tondue à la libération est donc un grand bonheur qui peut se vivre dans des endroits aussi divers que les vides greniers et autres brocantes perdues au milieu de la campagne, où parfois on ne sait pas très bien ce que l'on vend. Et l'on se tiendra éloigné des ventes aux enchères et des sites internet où le vintage, même pseudo, peut coûter très cher. 50 euros reste une moyenne décente pour une tête à coiffer, surtout lorsqu'elle est en cire. 






Nous sommes les heureux propriétaires de quatre Leclabart, par ordre d'apparition Solange, Jacqueline, Madeleine et Odette. Elles sont très sympathiques, peu dissipées et craignent simplement les grandes chaleurs (la cire, forcément). Elles font de plus de charmants présentoirs à vieilles montures dont on ne sait jamais quoi faire. 

Et comme nous le répétons à chaque fois, elles appellent à l'accumulation, partant du principe qu'un, c'est un peu triste et deux, un peu juste. En fait quatre c'est bien. Et puis comme on nous a aimablement suggéré de nous arrêter là, quatre cela sera. 

Après, il est vrai, cela peut faire un peu psychopathe. 



Que manger ce midi ?


































Du veau aux abricots ? Tellement bon qu'on en fait des bécots ! 

Et maintenant chantons !


La touche Brazil sans laquelle un weekend n'est pas totalement suave est à priori colombienne mais peut être chantée par tout le monde. C'est aussi cela, la magie brésilienne. 

L'Instant Mode du Weekend.






Ne serions-nous pas passé à côté du look "Stand de tir" ? 

C'est samedi : soyons musical !





















Pour leur nouvelle apparition sur nos pages, les MP3 du weekend ne sont pas peu fiers de rendre hommage à une voix qui nous accompagne depuis quelques semaines et qui fut la très belle rencontre cet été, autrement dit une nouvelle amie : Ada Lee.  

Avertissons immédiatement les amoureux des riches iconographies et des illustrations luxueuses auxquelles vous êtes généralement habitués : avec un seul et unique album en 1961, deux 45 tours autour de la même année et une carrière plus que confidentielle, Ada Lee ne fut pas la chanteuse la plus photographiée des années 60. 

Nous nous contenterons donc de ce que nous avons pu dénicher, sans oublier que finalement, le plus important reste la voix et la musique, et là, nous pouvons intervenir. 


Née en 1928 aux Etats Unis, et toujours en activité à aujourd'hui 92 ans, Ada Lee n'était plus une perdrix de l'année lorsqu'en 1961, l'impresario George Weiss parvint à lui obtenir un rendez-vous chez Atlantic Record, qui déboucha sur l'enregistrement de "Comes on !", seule aventure discographique longue durée de la chanteuse, qui bien évidemment ne pouvait pas le savoir alors. 

Formée au chant lyrique mais rapidement attirée par le jazz, Ada Lee avait avant cela suivi un parcours assez classique : école de chant, concours divers, petite célébrité locale jusqu'à ce qu'un ténor du jazz la repère, en l'occurrence Count Basie et décide de l'emmener en tournée, jusqu'à l'Apollo de New York et les festivals incontournables : Newport ou Buffalo. 

Le problème d'Ada Lee, mais si commun qu'il en devint presque un cliché dans les années 50 et 60, fut qu'elle était loin d'être la seule bonne chanteuse et comme elle ne possédait ni une physique exceptionnel (Nancy Wilson), ni un agent redoutable (Norman Granz pour Ella) ou une maison de disque de première catégorie (Capitol), ni enfin une voix hors du commun (Dinah ou Sarah), on l'écouta poliment et on passa à la suivante. 


   




















C'est donc l'été dernier que nous avons accidentellement fait la connaissance de Miss Lee, grâce à cette version d'une suavité rare de "L'absent" de Gilbert Bécaud, dont la disparition brutale de la mémoire collective continue de nous interloquer. Composée en 1960, cette chanson fut bien sûr interprété par son auteur et par quelques autres mais nous ne connaissions, en anglais, que la version de Petula Clark, jusqu'à Ada. 

Et comme nous détestons être confrontés à l'inconnu, quelques clics et à peine deux jours plus tard, nous recevions dans nos locaux la brillante réédition de l'album "Comes on !", sur le label "Fresh sounds" et dans leur invraisemblable collection "The best voices time forgot" qui entreprend de ressusciter quelques unes des plus belles chanteuses oubliées de la musique américaine. Noël en plein mois de juillet donc. 

"Comes on !" est un magnifique album de 12 titres, produit et arrangé par Dick Hyman, qui avant de devenir Monsieur Moog et le futur compositeur attitré des films de Woody Allen, tâta donc de la production de "jeunes" chanteuses de 31 ans. Et la surprise, en plus des arrangements luxueux, parfois accompagnés de chœurs enchanteurs, est la francophilie de l'album, qui propose non pas une, non pas deux, non pas trois mais quatre compositions hexagonales et par forcément les plus attendues. 





     

































A-t-on, dans sa discothèque, assez de versions de "Domino", autre que celle d'André Claveau (Comment va-t-il ?) ? Sans doute pas. 

Nous faisant parfois penser aux trilles élégantes d'une Joséphine Baker, la voix d'Ada Lee est parfaite pour un weekend de fin d'octobre, alors que le soleil n'est plus vraiment chaud et que les feuilles forment un tapis moelleux sur le sol que les jardiniers vont bientôt ratisser.  En proférant différents types d'insultes parce que franchement, les feuilles mortes, si elles se ramassent à la pelle, c'est quand même la plaie. 

Il ne nous reste plus, après ces considérations automnales, qu'à vous laisser découvrir celle qui écume toujours les églises d'Ontario dont elle est devenue l'ambassadrice à travers le monde. Etant donné son grand âge, nous espérons qu'elle respecte bien les consignes sanitaires et utilise fréquemment du gel lors de ses déplacements. 



 




















Et pour télécharger au format zip les 12 pistes de "Comes on !" ci-dessus et passer le plus doux des weekends, vous savez normalement comment faire. 



Mais avant de poursuivre, un café peut-être...


Noir et sans sucre pour nous merci. Et nous attendons du monde ? 

Vous n'allez tout de même pas sortir en cheveux !


 



















Ce n'est pas parce que c'est le weekend qu'il ne faut pas faire un effort. Virna Lisi montre l'exemple et propose l'option "Think Pink". 

Bienvenue dans Soyons-Suave Weekend !





































Comme chaque weekend, ou presque, ou vraiment presque, ou vraiment vraiment presque, Soyons-Suave devient "Soyons-Suave Weekend", c'est à dire la même chose mais en plus "fin de semaine", un supplément détente qui vous permettra, sans erreur, d'affirmer que, oui nous sommes samedi, crévindiou nous sommes dimanche.

Et au programme de ce 130e numéro : un chapeau, une idée repas, de la mode, des mp3 rescapés d'une nouvelle amie, une caresse, une idée collection à faire tourner la tête, une touche Brazil et du café. 

De belles histoires, de douces musiques, de chatoyantes couleurs pour vos yeux. C'est le weekend. C'est "Soyons-Suave weekend" !



vendredi 30 octobre 2020

Pour le plaisir.


Soyons-Suave est heureux de vous offrir un vrai problème. 

Connaissez-vous Jean-Michel ?

Impossible d'envisager une fin de semaine sans notre cher ami Jean-Michel, qui chaque vendredi, partage avec nous, et le monde, les plus suaves clichés de son album photos. 




















Jean-Michel, 26 ans, sait qu'avec les accessoires, ce sera encore mieux. 

Le vendredi c'est Scarabées !

Parce que nous n'avons jamais été réellement convaincus de la suavitude des Fab Four, tentons chaque vendredi de remédier à cela en parcourant le monde, sans pour autant trop nous éloigner de Liverpool. 


Si l'expression "Le Joe Cocker québécois" vous était inconnue, à priori elle ne l'est plus. 

Soyons Peplum !


 



















Célébrons la toge, la tunique et même la serviette nouée ! 

La question suave du jour : mais est-ce que ce ne serait pas bientôt Halloween ?



Qu'on ne le dise, il n'est pas dans nos habitudes et dans la tradition de Soyons-Suave de fêter Halloween, dont nous avons tendance à nous moquer allégrement et qui est de toutes les façons annulée cette année. Si vous aviez anticipé et déjà acheté bonbons et barres chocolatées pour les enfants des voisins, vos prochaines soirées seront donc douces et sucrées puisque personne ne viendra frapper à votre porte demain soir. 

Rappelons à ce titre qu'on n'ouvre pas l'entrée de son logis une fois la nuit venue à n'importe qui, même si la personne est de petite taille. 

Mais puisqu'on nous demande beaucoup depuis 48 heures ce qui pourrait cependant être réalisé pour une fête "à la maison" évoquant cette vieille tradition celte, sans être passionné par le sujet, nous pouvons cependant avancer quelques fondamentaux. Illustrations : 

 




































 




























Si enfin vous ne disposez que peu de temps pour organiser une veillée de Toussaint ou que vous avez franchement la flemme, une chose fonctionne toujours : Elvira. 

C'est ce que vous trouverez de plus suave un 31 octobre, croyez-nous ! 



Que lire ce weekend ?


 












Le guide Marabout est notre ami. Il sait tellement de choses...

Barbra Streisand présente l'Instant Fourrure de Soyons-Suave.







































































C'était l'Instant Fourrure de Soyons-Suave. 

Le Brushing du jour.


 












Parce qu'on n'a jamais assez de hauteur, de laque et d'anglaises, revisitons les plus suaves créations capillaires. Et pour cette mille quarante cinquième édition, Mercedes, notre mannequin cheveux, présente le modèle intitulé "Je passe."