mercredi 20 juillet 2022

Et maintenant chantons !


Gravée pour la première fois en 1933 par Bing Crosby, puis par Perry Como en 1945, sans compter les enregistrements de Billy Eckstine en 1949 ou de Mario Lanza (que nous vous épargnons) dans les années 50, il parait donc évident que la chanson "Temptation" fut considérée comme une chanson d'hommes,  prêts à avouer qu'ils sont devenus les esclaves de la femme aimée, puisqu'elle n'est que tentation et qu'elle est née pour être embrassée. 

"Grave erreur" ajoutons-nous aussitôt, et qui pousserait à croire que toutes les femmes sont des Salomé en puissance, dès le début des années 40, les interprètes féminines assumèrent également de succomber à la tentation, mais avec style, parfois rythme, occasionnellement quelques bongos et surtout beaucoup de caractère. 

Ayant enregistré environ 450 albums au cours de sa longue carrière (d'ailleurs comment va-t-elle à aujourd'hui 98 ans ?), il était normal que Jane Morgan croise un jour la route de "Temptation", mais après avoir beaucoup écouté le Boléro de Ravel. 































































Et si France, dans les années 40, c'est Simone Alma qui ne va pas résister bien longtemps, Simone Alma qui, comme on dit poliment, avait un physique de radio, aux Etats-Unis, le titre va devenir une des chansons phares de Gertrude Niesen, dont la carrière, et même l'existence, nous avait un peu échappées, alors qu'elle fut une des étoiles des comédies musicales de la fin des années 30 et l'incarnation de la chanteuse de "torch song", la reine du mélo pour faire plus court. 

Mais finalement, ce qui nous intéresse beaucoup avec "Temptation", et que nous explorerons bien plus en détail demain, c'est la façon dont ses interprètes entreprirent de la plier aux modes du moment : swing dans les années 40, symphonique dans les années 50, exotique dans les années 60, puis un peu tout et son contraire à partir de là. 

Trudy Richards, née en 1920 à Manhattan et décédée en 2008, fut l'une des nombreuses chanteuses de big band arrivées un peu trop tard (c'est à dire dans les années 50 et non les années 40) mais qui parvinrent cependant à mener une jolie carrière sur les planches, dans les cabarets et parfois sur disques : un unique album chez Capitol qui ne fit pas grand chose, pour sa popularité comme pour le label qui avait en magasin des dizaines de Trudy. Un de ses titres parvint néanmoins jusqu'à la BO de "Priscilla folle du désert". Remercions-la cependant et chaleureusement pour ce "Temptation" qui swingue, qui est pratiquement notre version préférée de la chose. Et cette voix... 

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