A la fin de 1983, les hit-parade européens accueillaient, à leur grand surprise, trois charmantes chanteuses néerlandaises, baptisées les "Star Sisters", qui, habillées comme si elles partaient sur le front dans le pacifique sud soutenir le moral des troupes en 1942, reprenaient avec entrain les plus grands succès des Andrews Sisters.
La chose avait tout pour passer inaperçue : en France, les Star Sisters grimpèrent jusqu'à la 81e place quand le top 3 était réquisitionné par Genesis ("Mama"), Donna Summer ("She works hard for the money") et Gazebo ("I like Chopin"). Et d'ailleurs concernant ce dernier : comment va-t-il ? Mais grâce à la vidéo gros budget qui ouvre ce billet et l'invasion progressive des clips à la télévision, les 3 nouvelles Andrews Sisters s'installèrent un bon moment à la radio, participant à ce court mais intéressant phénomène que fut l'électro-swing.
Nous avons sans doute fait partie de ces quelques jeunes gens déjà suaves, bien que fort petits, qui grâce à ces trois grâces hollandaises, entendirent pour la première fois "In the mood" ou "Rum and coca cola". C'était divertissant, très décalé dans le paysage musical de 1983 et cela marqua le début de notre amour pour les groupes vocaux mais c'est une autre histoire.
Sachant depuis longtemps que l'imagination humaine n'a pas vraiment de limite, ne soyons pas étonnés que quelqu'un, quelque part, se soit dit que, 46 ans après leur premier succès, que les Andrews Sisters pouvaient encore vendre des disques. A condition évidemment qu'elles soient encore vivantes (ce qui, en 1983, n'était plus le cas de LaVerne Andrews) et n'aient pas 70 ans (ce qui était le cas des deux autres).
Beaucoup plus étonnant est le fait de découvrir que les Star Sisters, qui ne furent jamais un vrai groupe mais une pure création de producteur, faisaient en fait partie d'un projet bien plus ambitieux dont elles n'étaient qu'une petite ramification, les Stars on 45, sortis de l'imagination d'un producteur néerlandais qui venait de découvrir la folie des medleys dans les boites de nuits underground newyorkaises en 1980.
Négligeant le fait que dès 1977, Laurent Voulzy avait lancé le phénomène avec "Rock Collection", le producteur entreprit de populariser la chose en faisant réaliser de très longs medleys composés de tubes du moment et de classiques plus anciens, joués par des musiciens et des chanteurs de studios afin de faire des économies de droits d'auteurs. "Stars on 45" était né, le succès sera énorme et en 1983, les Star Sisters n'étaient en fait qu'une énième déclinaison du concept.
Tout cela est bien gentil, merci Soyons-Suave pour ces informations, mais cela ne nous dit pas quelle est la scie avec laquelle nous allons passer la semaine ? Eh bien elle se trouve à 1m02 du medley des Star Sisters, elle fut le titre qui propulsa les Andrews Sisters dans la lumière en 1937 et nous adorons son histoire.
"Bei mir bist du schon". Et en plus la semaine où Zarah Leander nous accompagne ? A croire que tout cela est réfléchi, c'est fou quand même les hasards...
5 commentaires:
Ahlala comme il fait bien les choses !
Ne manque-t-il un Umlaut ou n'ai-je rien compris depuis toutes ces années ?
Stimmt. Schön ist richtig. Sonst sage ich nur eines. Nazifotze.
Les éditeurs américains eurent un peu de mal avec le "schön", voilà pourquoi de nombreuses partitions et même de nombreux enregistrements mentionnent "Bei mir bist du schon" ou, pour ne pas s'ennuyer, "Bei mir bist du schoen".
Marlene : merci pour les fou rires du jour :)
Pour répondre à votre question : il me semble bien que cela fait quelques années déjà que Chopin n'est plus au meilleur de sa forme... :)
Enregistrer un commentaire