Avec Dave Lambert, Jon Hendricks et Annie Ross, "Soyons-Suave en vacances" plonge dans les délices du jazz et de l'expérimentation puisque le fabuleux trio fut à l'origine du "vocalese", cet art de chanter des parties instrumentales et occasionnellement, reproduire avec la voix et des paroles (attention, nous ne parlons pas scat donc pas de doo be doo ici) des envolées de trompettes ou des solos de batterie. Et si vous pensez Double Six, vous avez totalement raison sauf que sans les premiers, il n'y aurait jamais eu les seconds.
Les trois chanteurs / paroliers / arrangeurs du groupe étaient chacun de leur côté des génies de la musique, baignant parfois dans le show business depuis l'âge de 5 ans (Annie Ross fut sous contrat comme comédienne chanteuse à la MGM dès 1935) lorsqu'ils décidèrent en 1957 d'unir leurs voix et de montrer au monde toute l'étendue et les possibilités des cordes vocales humaines.
Entre 1957 et 1964, Lambert Hendricks et Ross (parfois remplacée par Yolande Bavan lorsque Annie Ross plongeait dans l'héroïne) enregistrèrent une dizaine d'albums et reçurent 5 années de suite le prix du meilleur groupe vocal. Ils semblaient faire toute ceci sans effort particulier, avec une spontanéité factice désarmante qui sous entendait des heures et des heures de pratique. Et surtout cela swinguait de façon ébouriffante. C'est bien simple, en 1960, on ne disait pas "ça swingue" mais "ça LHR"... bon cette anecdote est fausse mais elle nous séduit beaucoup.
Annie Ross est aujourd'hui la seule survivante du trio, elle aura 88 ans à la fin du mois. Elle reste la plus délicieuse imitatrice de trompette au monde, quand Ella excellait dans le trombone à coulisse. En 1952, elle écrivait des paroles sur un instrumental de Wardell Gray qui allait devenir son plus gros succès, repris avec ses amis. Cela s'appelle "Twisted" et c'est notre deuxième cadeau du jour.
Et en plus c'est extrait de l'émission de Hugh Hefner "Playboy's penthouse". Si ce n'est pas suave, franchement...
Et en plus c'est extrait de l'émission de Hugh Hefner "Playboy's penthouse". Si ce n'est pas suave, franchement...
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