mercredi 21 juillet 2021

Et maintenant dansons !


Comme vous le savez depuis lundi, nous passons la semaine en compagnie de la chanson "Chove chuva", composée et interprétée par Jorge Ben en 1963 et que Sergio Mendes promènera à travers le monde à partir de 1966 sous le titre "Constant rain" mais de ce petit changement linguistique, nous reparlerons demain. 

"Chuve chuva" ressemble à beaucoup de bossa nova du début des années 60 : un rien mélancolique, férocement harmonieuse et finalement malheureuse : n'est-il pas question dans ce titre d'une pluie qui ne s'arrête pas et délave l'histoire d'amour de celui ou celle qui la chante ? Et qui prie pour que la pluie s'arrête ? Un peu comme nous la semaine dernière et sans doute nous encore la semaine prochaine ? 

Aucun sentiment négatif ne résistant à l'orgue, c'est en 1964 que le pape de l'Hammond, Walter Wanderley, ajouta "Chove chuva" à son répertoire, dans une version évidemment instrumentale et fortement venteuse (les tuyaux). Comme toujours avec Walter, ce fut fort suave. Nous rappelons d'ailleurs qu'un CD du maître, si possible enregistré entre 1962 et 1966 est obligatoire dans toute discothèque qui se respecte.


Tout autant essentiel... enfin peut-être un peu moins essentiel... enfin c'est vous qui voyez, "Chove chuva" ne résista pas, après le pape brésilien de l'orgue Hammond, au roi tout autant brésilien de la harpe, le méconnu, sauf dans le milieu fermé de la corde pincée, Jesse Pessoa, qui semble encore actif, d'après les quelques informations que nous sommes parvenus à trouver et qui en 1980 était férocement bossa. 

Depuis Jesse s'est diversifié ("Titanic" à la harpe, soudain comme une évidence) mais demeure d'une constance admirable. On doit féliciter quelqu'un qui propose la même pochette depuis 30 ans. En même temps, que faire d'original avec une harpe ? Et nous imaginons bien que nous ne sommes pas les seuls à nous poser la question. 

























Pour achever cet épisode à la fois instrumental et royal, quittons le Brésil afin de nous tourner vers l'Empereur du saxophone, le bien-nommé (nous le supposons puisque nous ne parlons pas japonais) Tadayuki Harada qui importait en 1966 au pays du Soleil Levant à la fois Jorge Ben, la bossa et les pluies perpétuelles. 

Les japonais ne lui disent pas merci pour ce dernier point mais sachez que l'album "Playboy's theme", si vous le trouvez pas accident, coûte une fortune dans son pressage original. Allez, demain, on remet des paroles. 




1 commentaire:

Jérôme moins anonyme a dit…

y'a un monsieur sur les internets qui promène depuis quelques temps assez suavement et joliment sa harpe.
J'aime bien chove chuva (un peu moins à l'orgue qui en dehors de JSB me paraît toujours un peu superflu)