mercredi 28 juillet 2021

Et maintenant chantons !


Dès la sortie du film "Alice au pays des merveilles" en 1951, il ne va échapper à personne que la bande son choisie par l'Oncle Walt est d'une rare richesse et que les compositions, qui parfois n'apparaissent que pendant une poignée de secondes à l'écran, sont d'une complexité relativement inattendue. 

Pour le grand public, "Alice" va produire un tube, "In a world of my own", un succès pour les goûters d'enfants: "Un joyeux non anniversaire" et notre préférée, de loin, la chanson des fleurs "Un matin de mai fleuri" que nous entonnant tous les matins en traversant pieds nus notre domaine couvert de rosée. 

Mais la vraie surprise viendra du titre phare du film, "Alice in wonderland", dont Dave Brubeck va livrer une version considérée rapidement comme la version définitive en 1953 et attirer par la même occasion le regard des jazzmen sur la bande originale en son entier. "I'm late" va alors devenir l'un de ces morceaux qu'il convient de revisiter, à l'image de Maureen McGovern (souvenons-nous, "The morning after", bande-son de "L'aventure du Poséidon") qui s'emballe un peu en ouverture de ce billet. 















































Une des plus magnifiques et des plus tristes associations du jazz et de "I'm late" sera l'œuvre d'Ann Richards, dont nous vous avons déjà parlé sur Soyons-Suave, Ann Richards, sans doute une des plus grandes voix oubliées des années 50 et 60 et dont la discographie complète tourne régulièrement dans nos locaux : ce n'est pas immense, 5 albums dont 3 pour Capitol entre 1958 et 1961. 

Sorte d'Ella scattant comme personne ou petite soeur d'Anita O'Day, Ann Richards possédait tout : la voix, le physique et le mari puisqu'elle était madame Stan Kenton, alias monsieur Jazz, sans doute le chef d'orchestre le plus respecté du milieu du XXe siècle. Et puis un jour, sans prévenir personne, Ann décida de quitter Capitol, le label de son époux et de poser pour Playboy. 

Dans la semaine qui suivit la parution du magazine dévoilant relativement pudiquement les charmes de la chanteuse, Stan Kenton obtint le divorce, la garde de leurs deux enfants et mit tout en oeuvre pour stopper net la carrière de son ex-épouse. Trouvant difficilement des engagements (à l'exception des clubs Playboy), Ann enregistra un dernier album live au club "The losers" de Los Angeles (franchement...) puis sombra : dépression, alcool, drogue et décès mystérieux en 1982, peut-être assassinée par son dernier époux. Et tout cela est suffisamment enjoué pour que nous nous arrêtions pour aujourd'hui. 

1 commentaire:

Jérôme (moins anonyme) a dit…

la version d'Ann Richards est magnifique !

(ps : ce n'est pas de la rosée mais de la pluie)