Interprétée pour la première fois sur la scène du Richard Rogers Theater à Broadway le 12 octobre 1961, il est tout de même incroyable de découvrir que dès le mois de novembre de la même année, "I believe in you" se trouvait dans les bacs des disquaires, prêt à entamer une carrière dans les hit-parade en tant que chanson pop.
Un peu plus d'un mois, c'est en effet ce qu'il fallut à Sam Fletcher pour s'approprier notre chanson de la semaine et en livrer une version bondissante et amusée, qui rencontrera un certain succès jusqu'à devenir sa chanson "signature", une orchestration joyeuse qui sera l'une des voies choisies plus tard par celles et ceux qui s'empareront du titre. Mais qui sera loin d'être la seule.
Reconnu dans le circuit des night-clubs new-yorkais, Sam Fletcher déménagera pour Los Angeles et fera une petite carrière locale, apparaissant de temps à autre à la télévision, notamment dans le show de Dinah Shore qui n'était pas insensible à sa glotte. Une arrestation pour trafic de drogue en 1967 mettra pratiquement fin à sa carrière alors que son deuxième album venait juste de sortir. Mauvais timing s'il en est. Il décèdera en 1989 dans une indifférence générale.
C'est accompagnée d'une certaine envie de twister qu'en 1964, la sculpturale Abbe Lane livrait sa version tout aussi bondissante de "I believe in you", l'année même de son divorce d'avec Xavier Cugat, dont elle fut pendant 10 ans la quatrième épouse et alors qu'il avait simplement 32 ans de plus qu'elle.
Nous nous intéresserons un jour à cette magnifique créature qui compta plus de tenues censurées à la télévision que Jayne Mansfield et qui à 88 ans est toujours splendide et relativement "authentique". Et qui tourna au cinéma avec Louis de Funès ce qui est à la fois suave et déroutant.
Alors que nous vérifions année après année qu'elle a vraiment TOUT enregistré, c'est à Sarah Vaughan que nous devons sans doute la plus bondissante des versions bondissantes de "I believe in you". La chose se trouve sur le bien nommé album "The explosive side of Sarah Vaughan", production Roulette de 1963 et montre clairement que Sarah avait vaguement entendu la version de Sam Fletcher.
On devrait au moins une fois par an se lancer dans une cure Sarah Vaughan. Et comme elle a enregistré au cours de sa carrière environ 178 543 albums, il y a là matière à ne jamais s'ennuyer. Ce qui n'est pas forcément le cas de toutes les cures. Parlons-nous de celle que nous pratiquons actuellement à base de jus vert et gelée de pissenlits ? Peut-être...
1 commentaire:
So-su, laissez immédiatement leur buffet à vos lapins ! je ne vous croyais pas si masochiste
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