Moins de blabla et plus de musique pour ce 4e épisode de notre saga musicale de la semaine puisque nous avons beaucoup à vous faire écouter, afin d'explorer, après les sautillantes versions d'hier, les tendances jazzy et big band qui vont permettre à "I believe in you" de n'être pas tout à fait la même chanson sans être vraiment différente.
La première à offrir un traitement club de jazz-trio-ambiance intimiste au succès de "How to succeed in business without really trying" sera, dès août 62, Anita O'Day, dans l'un de ses derniers albums pour le label Verve, sans doute enregistré entre deux festivals et trois arrestations pour consommation de drogues diverses... et avant une hospitalisation pour overdose.
Personne ne prononce les voyelles comme Anita, les triplant, quadruplant ou quintuplant dans un style qui n'appartient qu'à elle. De la même façon que personne ne sonnera aussi bien à l'avant d'un big band que Frank Sinatra, qui en 1964 livrait ce qui ressemblera à une version définitive de "I believe in you", accompagné par l'orchestre de Count Basie, avec ses cuivres qui claquent et qu'on peut réentendre dans la version du "Judy Garland show" de la même année.
Anita, Frank, nous voilà en terrain plus que connu, aussi prenons également les sentiers de traverse pour découvrir deux autres versions de "I believe in you", tout aussi formidables dans le style "Je fais dans la discrétion" ou au contraire "Jamais sans mes 65 musiciens".
Star en 1959, enterré (littéralement puisqu'il était mort) en 1973, Bobby Darin est un cas à part dans la musique populaire américaine, un peu poursuivi tout au long de sa carrière par une petite étoile sombre, que n'arrangea pas l'amour absolu que lui porte Kevin Spacey qui l'incarna dans un biopic en 2004 et nous savons qu'il est sensible aujourd'hui d'évoquer Kevin.
En 1966, celui qui fut un temps Elvis à la place d'Elvis puis Frank à la place de Frank proposait lui aussi sa version définitive de "I beleive in you, qui est magistrale et l'un des titres les plus plébiscités du chanteur.
L'histoire de Teri Thornton est encore plus sinistre que celle de Bobby Darin puisque repérée au début des années 60 et annoncée comme la voix la plus excitante du jazz depuis Ella Fitzgerald, elle disparut après 3 albums, pour connaître une résurrection dans les années 90 et décrocher même un contrat chez Verve.
Alors que tout le monde était très excité par l'apparition d'une nouvelle chanteuse de 65 ans (!!!), Teri mourrait à petit feu d'un cancer qui l'emportera en 2000.
En 1963 pour son superbe deuxième album "Somewhere in the night", elle aussi s'emparait de "I believe in you" et nous la remercions chaleureusement pour ce choix puisqu'il n'est pas impossible qu'elle signa là notre version préférée parmi toutes de ce titre. Oui... même après réflexion, c'est Teri qu'on préfère.
2 commentaires:
je vous avoue ne pas aimer cette chanson mais Teri à vraiment une belle voix
Ce n'est donc pas une semaine pour vous Jérôme et nous en sommes navrés. Mais au moins il y aura eu Teri :)
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