Crée le sixième jour à l'image du "fabricateur souverain", pour citer La Fontaine qu'on ne cite pas assez sur Soyons-Suave, Adam eut une existence merveilleuse, pleine de rebondissements, n'oubliant jamais de consommer sa portion de fruit chaque jour. Cette vie saine lui permit de vivre jusqu'à 930 ans, de peupler la Terre et de transmettre cette tradition à son descendant Noé qui, à son tour après le déluge, refonda l'Humanité.
Etre le premier homme, c'est évidemment un poids certain pour de frêles épaules, voilà sans doute pourquoi il a été établi depuis fort longtemps que celles d'Adam devaient être larges et costaudes. Mais en sommes-nous certains ? Puisqu'il est plus valorisant d'avoir un ancêtre commun bien fait que chétif et souffreteux, sommes-nous sûrs qu'Adam était suave ? Tournons-nous, afin d'en savoir un peu plus, vers quelques grands maîtres pris au hasard.
Si l'on excepte un occasionnel micro-pénis dû (quoi d'autre ?) à la censure et une éventuelle gestuelle un peu cabaret due, déformation professionnelle, à Erté, la peinture nous apprend qu'Adam était effectivement, parfaitement proportionné mais en plus, glabre et résolument fréquentable.
Art pictural en mouvement (oui c'est un raccourci), le cinéma s'est assez rapidement intéressé au cas d'Adam, le plus souvent afin d'exploiter ce qui est finalement la première histoire d'amour de l'Histoire et la première recette de plat de côtes réussie : ses mésaventures avec Eve. Qu'il batifole avec sa compagne dans le jardin d'Eden ou tente avec elle une difficile reconversion, le choix d'Adam n'est jamais fortuit. Qu'observons-nous ?
Eh bien une fois encore, nous pouvons en conclure qu'Adam est un bien bel homme, souvent mexicain et qui a arrêté de s'épiler, sans doute parce que c'était un peu douloureux.
Peinture, cinéma, est-ce tout ce que des siècles de création artistique nous apprend ? Pas du tout ! Attiré par les projecteurs comme le simple mortel qu'il est, Adam a fini par logiquement faire ses débuts à Broadway, c'était en 1966 dans "The Apple Tree", étrange comédie musicale inspirée, entre autre, par une nouvelle assez drôle de Mark Twain. Qu'en dire ?
Alan Alda tente bêtement d'entendre la mer...
Cette fois-ci nous sommes plus circonspects. Outre le fait qu'en arrivant à Broadway, les pommes se mettent à grossir dangereusement, Adam semble plus intense, assez différent du bon vivant gambadant dans la savane avec ses amis les animaux. Il a surtout découvert avant tout le monde la toile denim dont il a pensé, assez intelligemment, se faire une chemise. Adam est donc, en plus, le premier styliste de l'Humanité.
Sur scène, Adam deviendrait-il plus complexe tout en perdant de la masse musculaire ? La réponse est oui mais c'est anecdotique, comme en témoigne sa prochaine incarnation, bientôt en chair et en os au Palais des Congrès de Paris. Moins carré il est par contre bien mieux coiffé, ce qui n'est pas pour nous déplaire.
Il est évident pour finir que, au cinéma, en peinture ou sur les planches, Adam sait rester suave en toute occasion. La diversité dont son apparence a su faire preuve à travers les âges est de plus fort charitable : Grand-Papa parle à la fois à ceux qui aiment tâter de la fonte et à ceux qui ne dédaignent pas un balayage californien et une séance en institut avec, si possible, de la cire naturelle.
Oui, c'est donc certain, Adam était suave et nous pouvons tous être fiers d'être ses enfants.
Notre amie Dsata de "Pictures" nous ayant appris qu'en toute situation il est bon de citer ses sources, ajoutons que, par ordre d'entrée en scène, les peintures sont de Kristian Zahrtmann, Michelangelo, William Strang, Erté, James Barry et Arthur Maxwell. Quant aux messieurs, dîtes bonjour à Marty Millner, Jorge Rivero, Carlo Baena, Michael Parks et Mark Gregory.
1 commentaire:
parce que vous trouvez que le dernier (Adam version chérubin) est bien coiffé??
Enregistrer un commentaire