lundi 16 janvier 2012

La fin du Quizz de Jérôme.



Comme le disait si justement Marisa Paredes à la fin de 'La fleur de mon secret" : "la vie est cruelle et paradoxale". Non seulement le Quizz de Jérôme s'est avéré beaucoup plus complexe qu'il n'y semblait, mais notre hébergeur a trouvé comique de compliquer la chose en rendant à certains d'entre vous impossible de poster des réponses. Comment Michel Patrick a-t-il fait pour braver, et les obstacles techniques, et l'anonymat de notre photo : le talent sans doute !

En tout cas, accueillons tous ce nouveau pourfendeur de Quizz qui sut débusquer Robert Stack en début de carrière. Michel Patrick, recevez notre très sincère admiration, nos félicitations et voyez votre nom en noir sur gris cette semaine sur Soyons-Suave.


Robert Stack, futur Eliot Ness, eut un jour le visage un rien poupin, le sourire ravageur et pouvait être vu sans mitraillette Thompson. La première fois qu'il apparut sur les écrans fut en 1939, aux côtés de Deanna Durbin, comme le rappelait Jeffrey Lawrence. Il donnait même à la jeune femme son premier baiser de cinéma : il suffit parfois de peu de choses pour lancer une carrière.

Remarqué pour son physique avantageux, Robert Stack entra donc dans la profession presque par accident alors qu'il se destinait au tir aux pigeons ou au polo. De 1939 à 1942, il acquit une certaine réputation qui culmina avec sa participation à "To be or not to be" de Lubitsch, avant qu'il ne quitte tout pour s'engager dans l'armée.


Si le retour du front fut rude pour certains acteurs qui ne retrouvèrent pas la place qu'ils avaient quitté, remplacés par d'autres, Robert Stack entama, à partir de 1948, sans doute la partie la plus intéressante de sa carrière. S'imposant peu à peu comme un acteur réellement prometteur, il participa à d'ambitieux projets, "Ecrit dans le ciel" de Wellman ou "Ecrit sur du vent" de Sirk, qui, ajoutés à "La ronde de l'aube" et, plus tard, "Y-a-t-il un pilote dans l'avion ?", montrent une certaine cohérence aérienne.

Ne se mariant qu'en 1956 à l'actrice Rosemary Bowe, Stack eut largement le temps de se construire une autre réputation, celle de Casanova d'Hollywood, facilitée par un physique entretenu et relativement impressionnant. Franchement, nous n'imaginions pas telle carrure sous le gilet 1930, ni qu'un buste travaillé pouvait émouvoir Barbara Stanwyck.





La liste des conquêtes de Stack est suffisamment longue et diversifiée pour interpeller et s'il fut très proche de Carole Lombard en qui il vit un mentor, il n'hésita pas à chercher conseils auprès d'autres suaves professeurs. Betty Grable, Yvonne de Carlo et Judy Garland : le mot que vous cherchez est "éclectique".




Evidemment, tout changea à partir de 1959 lorsque Robert accepta le rôle d'Eliot Ness que venait de refuser Van Johnson dans ce qui allait devenir "Les Incorruptibles", un des nombreux succès de la société de production Desilu de Desi Arnaz et Lucille Ball. Jusqu'en 1963, Stack traqua Al Capone et combattit le crime, devenant riche, célèbre au-delà de toutes ses espérances mais se coupant définitivement du cinéma.

La vie est cruelle et paradoxale disait-on. Adulé dans le petit écran, Stack ne retrouva jamais de rôle intéressant sur grand écran.



Le degré de suavitude de Robert Stack se situe au-delà du biceps et des pectoraux puisqu'il est l'un des rares acteurs à pouvoir être associé à ses vêtements de travail. Si on se souvient de façons un peu floues de l'élégance d'un Cary Grant ou d'un James Stewart, Robert Stack, c'est avant tout un costume trois pièces, un uniforme de commandant de bord et, on le sait un peu moins en Europe, un trench.

De 1987 à 2002, soit pendant plus de 15 ans, il terrifia l'Amérique en présentant à la télévision "Unsolved mysteries", sorte de "Pierre Bellemare raconte" en plus inquiétant, narrant crimes irrésolus et apparitions d'ovni, la gabardine au vent et le rictus angoissant.



Etre, jusqu'à sa mort survenue en 2003, associé à l'adjectif "incorruptible" n'est pas une chose désagréable. C'est cependant un peu réducteur. Ajoutons "polyglotte" puisque, le saviez-vous, Stack maîtrisait le français et l'italien en raison d'un enfance passée dans des institutions en Suisse.

Il le prouva en 1978 en remettant, en compagnie d'Olivia de Havilland, le Cesar du meilleur film étranger sous l'oeil amusé de Roger Pierre. Nous cherchions depuis quelques temps un exemple afin d'illustrer l'expression parfois galvaudée "la classe américaine". Le voici.
















1 commentaire:

soyons-suave a dit…

Et pour de nouvelles raisons mystérieuses, la visionneuse de l'Ina vous offre un grand blanc.