lundi 23 janvier 2012

La fin du Quizz de Michel-Patrick.


Ainsi donc il aura fallu s'y mettre à deux et combiner ses connaissances afin de rendre à Lana Turner sa perruque et pas dans n'importe quel film mais le somptueux "Les Ensorcelés", réalisé par Vincente Minnelli en 1953. Il s'agit, nous semble-t-il, d'une première, aussi saluons, comme ils le méritent, la perspicacité, le talent et la pugnacité (il était un peu difficile de parvenir jusqu'à nous la semaine dernière...) de Bruno et Jérôme, par ordre d'apparition à l'écran.

Messieurs, nous ignorons si c'est le postiche, Lana ou Vincente qui vous mit sur la voie. Peut-être êtes-vous simplement imbattables en cheveux naturels, en blondes incendiaires et férocement minnelliens. Nous sommes même certains que vous êtes les trois puisque vous êtes suaves, oh si suaves que vous voyez vos deux noms en noir sur gris cette semaine sur Soyons-Suave. Bravo !



Nous n'avons pas tiré le postiche de Lana de nos archives personnelles ni de nos placards. Pour le posséder, il nous aurait fallu nous rendre à Los Angeles et débourser un peu moins de 800$, c'est du moins le prix (776,75 pour être exact) auquel cet ensemble fut adjugé lors de la vente, en avril 2010, d'une partie de la collection des archives MGM sur laquelle Debbie Reynolds n'était parvenue à mettre la main.

Qui peut bien posséder la Metro aujourd'hui ? Nous l'ignorons mais ces personnes avaient, semble-t-il, besoin d'argent et de place et ce sont les stocks du département Perruques et Costumes qui furent livrés aux enchères, nous permettant, par la même occasion, d'en savoir un peu plus sur : qui était capillairement défavorisé ? Qui trichait ? Qui cachait sa maigre toison sous des extensions ? Nous pensions par exemple que Natalie Wood était fournie du bulbe. Pas du tout !



Les lots mis en vente en 2010 racontent bien évidemment l'histoire de la MGM, du glamour à l'écran et témoignent des efforts entrepris par les studios pour faire croire que les stars maisons étaient en tout point parfaites. Le département Perruques, tout comme celui du maquillage, du costume et des prothèses parfois nécessaires, travaillaient finalement avec la même philosophie : l'illusion est préférable à la réalité.

On aurait pu attendre que la petite Elizabeth Taylor ait les cheveux assez longs pour "National Velvet", et l'onduler élégamment dans "The last time I saw Paris". Non, on lui colla un toupet.




Garantissant certainement un gain de temps pendant les tournages et des raccords forcément parfaits entre les plans, les perruques de la MGM dénoncent parfois les calvities aujourd'hui connue mais alors infamantes. Marlon Brando, au panache un peu maigre n'aurait jamais supporté une décoloration. Quant à Frank Sinatra et Fred Astaire, ils étaient peut-être, avec Bogart, les chauves les mieux dissimulés d'Hollywood.






Venons-en à ces dames et parlons un peu argent. La perruque d'une star morte est-elle mieux cotée que celle d'une consoeur encore de ce monde ? C'est évident. Mais c'est finalement la renommée de la chevelure qui fait le prix de vente. Debbie Reynolds par exemple, souffre d'un double handicap : elle est encore active et ne fut guère remarquée par ses brushings. Moralité son postiche porté dans "The Gazebo" décolle à peine à 285 $. Esther Williams s'envole, elle, à plus de 700. C'est bien. Mais on imagine qu'un maillot aurait bien plus rapporté.

Pour approcher les records, il faut se tourner vers la flamboyance. Lucille Ball, star vénérée du petit écran et divine créature du grand écran dut presque tout à sa crinière fauve. Ne soyons donc pas surpris de voir ses extensions pour "Du Barry was a lady" frôler les 3000 dollars.







Une question se pose bien naturellement : que faire d'une perruque portée par une star et pour laquelle on a été prêt à débourser plusieurs smic ? La logique voudrait qu'on la place sous verre à l'abri des mites, si possible comme pièce centrale d'un autel dédié à la déesse. La porter peut être envisagé mais il faudra alors trouver l'occasion adéquate.

Nous serions surpris de savoir ce qu'a fait de la fameuse création "Bretzel" pour Marlene Dietrich dans "Kissmet" celui ou celle qui a payé 1800 dollars pour pouvoir la coiffer... Quelqu'un le sait ?




En tout cas, perruques ou vêtements ou objets divers, les stars recherchées restent finalement les mêmes. Les postiches blonds d'Elvis dans "Kissin' cousins" se sont moqués d'avoir été portés dans l'un des pires films du chanteur à la MGM.





7000 dollars, c'est un joli prix pour du peroxyde.

3 commentaires:

Claire (alias maharanée) a dit…

Cher Soyons suave,
Je m'insurge car c'est moi qui devrais être en 2e position. Je vous ai proposé Les Ensorcelés le 18 janvier à 16h40, après Jérôme, soit, mais bien avant Bruno qui n'a donné cette réponse que le 19.
Evidemment, je l'ai fait par mail car il n'y avait pas d'autre moyen de vous joindre... Mais tout de même ! Je trouve ce mépris très peu suave !

soyons-suave a dit…

Claire, croyez-nous, Bruno a proposé Lana Turner le 17 par email, copie à votre disposition. Nous n'oserions pas, nous ne nous permettrions pas.

Claire a dit…

Ah... merci pour cette précision ! Je m'incline et salue donc bien bas les deux lauréats !