vendredi 18 novembre 2011

La question suave du jour : doit-on relancer le foulard noué ?



Les températures rafraîchissant, il va falloir très prochainement songer à nous protéger de l'angine sans pour autant céder aux écharpes qui attendront bien encore quelques semaines avant de faire leur retour. Les degrés encore positifs n'imposant pas non plus le col roulé, une alternative s'impose : le foulard !

Seulement voilà : le foulard, bien sûr mais comment ? En Ascot ? En Lavallière ? Simplement noué ? Commençons déjà par éclaircir ce qui donne lieu à de multiples confusions sur le net et, n'en doutons pas, dans vos esprits embrumés.


Le terme Lavallière, largement galvaudé, désigne une façon de croiser une étroite pièce de tissu à la manière d'un noeud papillon mutant, qui peut rapidement faire anarchiste XIXème siècle ce qui fort drôle puisqu'il fut mis à la mode par Madame de Lavallière, maîtresse de Louis XIV.

Le noeud Lavallière est unisexe mais sera plus long chez les hommes que chez les femmes et de taille ambiguë chez Eleonor Roosevelt.


Avouons-le : la Lavallière est un peu ridicule, surtout lorsqu'on décide de la superposer à un col à jabot. On trouvera donc plus sage de l'oublier, à moins d'être un poète maudit dont la dernière oeuvre vient d'être éreintée dans "le Gaulois".

L'Ascot, traditionnellement porté pour les courses hippiques à... Ascot, est plus proche de la cravate, d'ailleurs il n'est pas rare de le désigner sous le nom de... "cravate Ascot". Là encore, le point de départ est une pièce de tissu, généralement de la soie, que l'on noue de manière savante, sur une chemise col cassé et que l'on termine par une épingle, souvent surmontée d'une perle.


L'Ascot est très élégant mais il impose un gilet, une jaquette et, si possible, la présence de la Reine d'Angleterre, ce qui va un peu trop loin lorsqu'on cherche simplement à protéger ses amygdales en restant suave.

Voilà pourquoi en matière de foulard, on se rabattra sans hésitation sur le foulard noué, simple, efficace, en un mot : débonnaire.


Le foulard noué présente de nombreux avantages. Tout d'abord il se place entre la peau et la chemise et propose donc une barrière efficace au froid, ainsi qu'une douce sensation au niveau du col si on évite de le choisir en jute. Noué sommairement, le foulard peut prendre un air canaille, rabattez un côté en pointe et vous voilà cowboy manoeuvrant les troupeaux.

Si enfin vous optez pour le nouage cravate, il y a de fortes chances pour que vous ressembliez à Cary Grant, ce qui n'est pas le pire qui puisse vous arriver.




Evidemment, certains esprits rétorqueront que le foulard noué peut prêter à confusion et vite faire passer celui qui le porte pour le propriétaire d'un yacht, d'un magazine de femmes nues ou d'un peu trop suave pour être honnête. Nous comprenons la crainte qui se dessine derrière ce dernier point : que le foulard noué ne fasse pas viril !

Balayons cette supposition par une volée d'illustrations chargées en testostérone :






Pas viril Clark ? Un peu féminin George ? Mauvais genre Michael ? Soyons sérieux et dépêchons-nous de relancer le foulard noué ! Et vous savez pourquoi : parce que c'est suave.

4 commentaires:

charlus a dit…

je ne voudrais pas me répéter, mais quelles délices procurent ces petites chroniques!!!

Anonyme a dit…

Moi aussi, je me régale.
Mais j'ai quelques doutes, pour le foulard noué...
https://lh3.googleusercontent.com/-wAWnJEWtVtQ/SbBDuK5KTTI/AAAAAAAAAu0/S8MCZCOcq1Y/s512/c441m.jpg
Bruno

soyons-suave a dit…

:) Oh Bruno vous voyez le mal partout, c'est la légère cassure du poignet qui est trompeuse, pas le foulard.
@Charlus : répétez-vous cher Baron, nous aimons cela.

Jérôme (moins anonyme) a dit…

Et puis à partir d'un certain âge, cela va très bien avec les cheveux teints et stéradent.