mercredi 16 novembre 2011

La question du jour : est-il suave de vieillir au cinéma ?


Le Quizz de la semaine dernière, qui représentait un David Bowie vieillissant de plusieurs siècles en quelques jours dans "Les Prédateurs" de Tony Scott nous a rappelé qu'il était sans doute fort rigolo de jouer avec des prothèses en latex lorsqu'on est maquilleur mais peut-être un peu moins suave de soudain ressembler à l'écran à l'un de ses ancêtres lorsqu'on est acteur.

Les choses étaient assez simples jusqu'aux années 60 puisque pour signifier qu'un personnage avait un peu vieilli, on se contentait généralement de lui blanchir les tempes lorsque c'était un homme et les cheveux dans leur totalité lorsqu'il s'agissait d'une femme. Inégalité ? Absolument. Et déjà, serions-nous tenté d'ajouter.


Notons combien Clark et Rock restent distingués, un filet blanc courant au-dessus de leurs oreilles, alors qu'Hedy Lamarr est plus transylvanienne, plus château des Carpates, plus Frankenstein en fait.

Bien sûr il existait déjà des artifices plus élaborés et le latex, formidable découverte, a, dès les origines du cinéma, défiguré de prestigieux visages.


Cependant, qu'observons-nous ? Alors qu'Orson Welles fait un Citizen Kane tout en rondeurs qui ne sont pas sans rappeler le futur masque de Fantomas de Jean Marais, Sophia Loren, Betty Grable, Bette Davis et Agnes Moorehead (si si) n'ont pas que vieilli : elles ont de toute évidence vu apparaître quelques problèmes de peau dont le plus probable reste la lèpre. Une femme sous latex ne prend pas 20 ans, elle devient une cliente potentielle pour dermatologue.

Le maquilleur serait donc misogyne ? Si c'était le cas autrefois, ce n'est plus aujourd'hui d'actualité. Malgré les progrès des maquillages, l'acteur qui doit changer de décennie a désormais le choix, qu'il soit homme ou femme, entre ses deux incontournables déjà cités : blanchir un peu et conserver ainsi un semblant d'allure et perdre toute crédibilité. Le saupoudrage de talc est d'ailleurs nommé "A la Béart" et la transformation en momie "A la Duchovny", pour des raisons évidentes :


Notons tout de même une exception : le look tout plastique, comme celui arboré par Bette Midler dans "For the boys", encore à ce jour "plus mauvais maquillage de vieillissement de tous les temps" d'après l'AMP, l'Association des Maquilleurs Professionnels.


La sortie prochaine de "Hoover" avec Leonardo Dicaprio dans le rôle de l'ancien patron du FBI réalisé par Clint nous promet de jolies prothèses, de biens beaux effets latex et un retour finalement à Orson/ Humpty Dumpty. Tout tourne en rond. En tout cas nous avons hâte. Pouvu que cela soit suave...


1 commentaire:

Hélène Cleach a dit…

mais quel plaisir de se démaquiller...
Si j'ai bien compris, les femmes étaient massacrées mais aujourd'hui, foin de sexisme, c'est atroce pour tout le monde.
Bientôt pour signaler un vieillissement, on gonflera les gens style botox à outrance.
Il y avait aussi "clair de femme" où le maquilleur de Romy Schneider lui avait dit "surtout ne te regarde pas dans la glace" mais elle avait croisé son reflet et avait fait une dépression. Quel métier étrange...