En matière de décoration, le "total look", ou "vision globale", est considéré, soit comme un parti pris capable de changer l'Histoire ( le pavillon allemand de Mies van der Rohe lors de l'Exposition Universelle de Barcelone en 1929), soit comme la preuve que l'être humain est capable de tout (exemples trop nombreux). Ces deux directions semblent en tout point opposées et pourtant : s'y pencherait-on que l'on pourrait être surpris !
Conçu à l'origine afin de démontrer la puissance de production allemande, le pavillon conçu par l'architecte Ludwig Mies van den Rohe, fils d'une famille de tailleurs de pierre et futur directeur de l'école des Arts Bahaus de Berlin va changer les conceptions classiques de l'architecture et les faire entrer dans l'ère moderne. Van der Rohe prône le plan libre et la fluidité des espaces : finie la séparation extérieur/intérieur : on ouvre, on dégage et on perturbe les perspectives.
Dépouillé, vaste, enjoué... enjoué n'est peut-être pas le mot, le pavillon allemand tout de marbre et onyx, offre le premier exemple moderne du "total look" : rien ne choque, tout est à sa place, enfin le peu de choses qui s'y trouvent, avec un soin particulier apporté aux détails. Car ce n'est sans doute pas un hasard que la seule concession décorative, qui se trouve à l'extérieur, soit une statue dans le bassin intitulée "Le matin". Au fond de lui, Mies savait qu'il était à l'aube d'une ère nouvelle.
C'est finalement presque le même travail qu'a effectué Raymond Donahue dans son coquet pavillon du New-Jersey. Conscient depuis sa plus tendre enfance que Farrah Fawett était l'air, que Farrah Fawcett était l'eau, que Farrah Fawcett était la terre, bref que Farrah Fawcett était Dieu, il lui a semblé logique de composer son intérieur autour de ce concept.
Qu'observons-nous ? Finalement la même chose que pour Mies ! Ici rien ne choque, tout est cohérent, chaque chose est à sa place et même les plus sceptiques devront le reconnaître : les perspectives, là-aussi, sont un peu troublées. Reprenant l'idée du peu de matériau pour magnifier et unifier l'espace, Raymond n'utile que deux éléments : le Farrah et la Fawcett.
Notons pour finir que le souci du détail est évidemment respecté. Si Mies dessina pour sa construction une simple chaise, la "Barcelona, éventuellement accompagnée de son repose-pieds, Raymond Donahue a su mettre en avant, parmi les nombreux produits dérivés disponibles, deux éléments clefs : le shampoing lissant et volumisateur et la parure de lit.
Cet analyse n'aurait pas été possible sans le formidable site Mondoblogo, sur lequel vous pourrez poursuivre la visite de ce temple fawcettien, et découvrir que le "total look" peut également s'appliquer au corps, Raymond s'étant fait tatouer dans le cou le code-barre du shampoing évoqué. Et ce n'est pas Mies qui aurait fait une chose aussi suave, alors que tout le monde sait qu'une poutrelle métallique sur l'épaule, ça peut être très joli.
2 commentaires:
oh mon dieu ! si jamais vous trouvez le même coussin sur paris ou où que ce soit ! je veux le même ! il est ultra suave !
Mister Superglider, nous vous assurons que si une telle merveille se présente, nous vous préviendrons aussitôt.
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