mardi 9 juillet 2019

Et maintenant dansons !



Si nous vous expliquions hier que nous sommes tombés amoureux de la version de "1-2-3" par Jane Morgan dès la première écoute, amour qui ne s'est toujours pas démenti depuis, cette découverte accidentelle nous a menés à nous intéresser à la première personne ayant enregistré le titre puisque la version de Jane n'est qu'une reprise, somptueuse, mais une reprise tout de même. 

Avec au départ des velléités de devenir joueur de basket professionnel, le jeune Len Barry va découvrir la musique à l'occasion de son service militaire qu'il va effectuer dans un régiment de sauveteurs en mer (!!!) possédant une fanfare très prisée. Une fois connu le frisson de la scène, plus rien ne l'arrête : il forme le groupe The Dovells dont il devient le chanteur principal et se lance dans le rythme and blues avec un certain succès. Vendant 1 million d'exemplaires de "Bristol stomp", il part en tournée avec James Brown et visite l'Angleterre avec l'écurie Motown. 

Et c'est là que les choses deviennent intéressantes. Lorsqu'il sort sous son nom seul "1-2-3" en 1965, dont il a cosigné paroles et musiques, et que le titre se vend à plus de 4 millions de copies, la Motown se dit "Tiens tiens" puis rapidement "Cet air nous dit quelque chose" et enfin "Attaquons !". 


Sortie en 1964 en face B de "Baby Love", la chanson "Ask any girl" qui passera relativement inaperçue, ressemble, il est vrai, beaucoup à "1-2-3", enfin disons que "1-2-3" emprunte plus d'une ligne musicale à la chanson composée pour Diana et ses amies par les habituels Holland, Dozier et Holland.

Procès, qui se réglera à l'amiable et obligera Len Barry à verser un pourcentage des royalties de "1-2-3" à la firme de Detroit, voilà pourquoi Holland, Dozier et Holland sont crédités comme compositeurs du tube de Len depuis 1966, ce qui nous avait fait au départ forte impression : bigre, Len Barry se fait écrire des chansons par les génies de la Motown.

Reprise dans le monde entier, "1-2-3" ne parviendra finalement qu'à se hisser qu'à la seconde place des hit-parade aux USA, bloquée dans sa progression vers les sommets par "I hear a symphony" des Supremes. Ironie, quand tu nous tiens...




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