Disponible pour la première fois en 2012, la version de "You'd better love me" par Johnny Mathis figurait à l'origine sur l'album que le chanteur avait consacré en 1964 aux airs de Broadway et qu'il avait consciencieusement enregistré, ainsi que 5 (!) autres albums, lors des 10 (!!!) premiers mois suivant son arrivée chez Mercury après presque 10 ans chez Columbia Records.
Seulement voilà, le précédent opus intitulé "Olé" et à sonorités... espagnoles (c'était facile pourtant), n'ayant pas attiré les foules (la pochette, peut-être...), Mercury décida momentanément de geler l'album Broadway, considéré trop remuant et trop éloigné de ce que le public de Johnny attendait de lui : des ballades déconseillées aux diabétiques.
La présence de "You'd better love me" sur l'album est assez logique et Johnny l'expliquera plus tard en racontant qu'il vivait alors à New York, allait beaucoup au théâtre et voulait graver sur disque toutes les mélodies qui restaient longtemps après le spectacle, gravées dans son cerveau sensible aux accords parfaits.
Il expliquera aussi que l'aspect bondissant (pour lui en tout cas) de l'album, qui restera dans les tiroirs de sa maison de disques pendant 48 ans, correspondait à son admiration sans borne, à l'époque, pour Lena Horne, ce qui nous ramène à l'immortel surnom que lui donnait en privé Frank Sinatra : "The African Queen". Rappelons que Johnny fera son coming out accidentel en 1982.
Si nous aimons presque tout de Johnny Mathis, parce que c'était lui et parce que c'était nous, reconnaissons tout de même que le swing n'était pas son rythme de prédilection, à l'inverse de Mel Tormé, chez qui nous n'aimons presque rien si ce n'est justement son swing. Mais on ne peut pas aimer tout le monde, n'est-ce pas ?
1 commentaire:
Mel est le plus grand, non mais!
Mais Johnny est très suave.
Enregistrer un commentaire