lundi 22 juillet 2019

Et maintenant dansons !



Que les dorisdayphobes qui nous lisent se rassurent immédiatement, cette semaine n'est pas consacrée à notre idole malheureusement trop tôt disparue (97 ans, c'est jeune, bien trop jeune...) mais à la chanson "Close your eyes" dont nous avons fait la connaissance sur un album de Doris, le très jazzy "Duet : Doris Day and André Previn and the André Previn trio", sorti en 1962.

Si les mêmes dorisdayphobes ont eu malgré tout la curiosité d'écouter ce qui se trouve ci-dessus, ils ont été obligés de reconnaître que nous n'avons pas là un titre classique de miss Day, qui enregistrait déjà en 1941 et cessera toute aventure discographique en 1967. Point de ballades un rien sirupeuses ("Sentimental journey", son premier hit en 1945), de gentilles mélodies qui peuvent à l'occasion prendre totalement le contrôle de votre esprit ("Que sera sera..."), non, là, la contrebasse craque, le piano s'envole, la batterie roucoule. 

Pour paraphraser Michel Legrand : ça balance ! 























Si la métamorphose de Doris Day en chanteuse de jazz ne dura qu'un seul album, c'est à André Previn que nous devons cette parenthèse enchantée, l'homme aux 50 bandes originales, aux 4 oscars, aux multiples Grammy, aux 5 mariages et aux 6 enfants avec Mia Farrow. Reconnu non pas comme un jazzman mais comme un musicien classique jouant le jazz comme personne, André consacra la fin de sa carrière à la musique classique et quitta ce monde à l'âge de 89 ans en février dernier, trois mois avant Doris. 

Nous lui saurons toujours gré en tout cas d'avoir offert à Doris le premier album qu'elle aima de la première à la dernière note, dont elle apprécia chaque seconde passée en studio pour cette simple raison : André lui laissa entièrement le choix des chansons ce qui, en 20 ans de carrière, était une première. 

Il est enfin amusant de découvrir que lorsque les chanteuses peuvent librement sélectionner les chansons qu'elles vont enregistrer, "Close your eyes" fait régulièrement partie de la short list, peut-être, comme nous l'expliquait un jour une amie qui fait vibrer ses cordes vocales pour vivre, parce que c'est un plaisir à interpréter. Elle mentionnait justement "Close your eyes" et cette phrase qui n'en finit pas : "Something dreamy for dancing while we're here romancing it's love's holiday" tout en descendant délicatement. Quant elle choisit elle aussi les titres de son unique album studio en 1957, Dolores Gray aussi, craqua. On la comprend. 

2 commentaires:

Jérôme (moins anonyme) a dit…

Ça existent les dorisdayphobes?
Vous nous aviez d'ailleurs offert l'album de Mlle Gray il y a quelques années.

kranzler a dit…

Oui, les dorisophobes existent. Ils ont horreur de tout ce qui ressemble à une savonnette lisse. Mais ils ne créeront pas de polémique ici, car ils ont appris à se tenir - ou presque.