Il fallait quelques connaissances télévisuelles et ajoutons un goût certain pour les chutes de reins afin d'identifier la silhouette gracile et sans nom de la semaine dernière. Jérôme fut le premier à rendre à Donna Mills son corps harmonieux : soyons assurés, Jérôme, qu'elle vous en remercie.
Vous voyez donc, suave ami, votre nom en noir sur gris cette semaine sur Soyons-Suave et recevez nos louanges sincères et admiratives. Ajoutons que même votre premier choix était judicieux : Cheryl Ladd. Vous savez faire de suaves propositions !
Alors que "Côte Ouest" se prépare à l'horizon, nous nous devons de rappeler que Donna Mills, née Donna Miller à Chicago en 1940, 42 ou 43 selon les sources et la coquetterie de l'intéressée, fut l'idéal féminin de Clint Eastwood dans "Un frisson dans la nuit" en 1971, premier film réalisé par l'acteur et, pour information au cas où la question soit posée lors d'une partie de Trivial Pursuit, première production entièrement tournée dans la ville de Carmel dont Clint était alors le maire.
Il faut évidemment déplorer que ce premier rôle sérieux et conséquent pour Donna soit également le seul qui se distingue dans une filmographie quelque peu inégale. Réjouissons-nous par contre de la diversité des affiches qui furent réalisées pour la sortie du film : le poster japonais est élégant, l'affiche belge comme toujours magnifique et l'allemande intrigante puisqu'elle bouscule nos connaissances de la langue de Goethe. Saviez-vous, en effet que "frisson dans la nuit" se disait "Sadistico" ?
Odieusement ignorée sur grand écran, Donna Mills va heureusement trouver à la télévision un terrain de jeu qui semblait n'attendre qu'elle. De 1972 à 1980, elle va apparaître dans à peu près tout ce qui se produit et nécessite une grande consommation de guest stars : on la voit dans "La croisière s'amuse", dans "L'homme qui valait trois milliards" et si on la loupe dans "Hawaii police d'état", on peut heureusement l'apercevoir dans "L'île fantastique".
Ah : et on nous signale qu'elle joue également dans "Chips" ce qui n'est pas rien.
Est-ce pour autant qu'on ne la juge pas digne de porter sur ces fines épaules de plus ambitieux projets ? Que nenni, elle est l'héroïne en 1976 de "Qu'est-il arrivé au fils de Rosemary ?" et l'année d'après de "La malédiction de la veuve noire", qui, lorsqu'on les ajoute à des choses telles que "Les hommes de Stepford" et "Au-delà du triangle du diable", forcent indéniablement le respect.
Tout va cependant changer lorsqu'en 1980, elle décroche le rôle d'Abby Fairgate Cunningham Ewing Sumner dans la seconde saison de "Côte Ouest", dérivé provincial de Dallas qui relate, du moins au départ avant que cela ne devienne plus compliqué, les aventures des parents de Lucie Ewing loin de Southfork et du Texas. La série piétinait, l'arrivée de Donna va être un peu l'équivalent de l'introduction de Joan Collins dans le casting de "Dynasty" : un coup de génie.
Durant 9 saisons complètes et quelques apparitions exceptionnelles lorsqu'elle aura quitté la série qui continuera sans elle mais moins bien jusqu'en 1993, Donna Mills va prouver qu'il n'y a pas d'âge pour être désirable, qu'on n'en fait jamais assez avec ses cheveux et surtout qu'on n'a jamais assez d'ombres à paupières autour des yeux. Dans "Côte Ouest" elle est machiavélique mais avec un coeur, cruelle mais avec des remords. Elle est JR mais sans chapeau.
Elle va surtout découvrir qu'elle a un corps qui n'est jamais mieux mis en valeur qu'en nuisette et déposé sur des draps de satin.
C'est précisément à ce moment que le magazine Playboy entre en possession d'une série de photos très déshabillées réalisée bien avant que la célébrité ne frappe à sa porte.
Le numéro mettant en couverture Donna devient l'un des plus vendus et Donna en est plutôt ravie : elle vient d'inscrire son nom sur la longue liste des stars, commencée avec Marilyn, dont les erreurs de jeunesse se transforment en magnifique coup publicitaire. Madonna et Vanessa Williams la suivront de très près.
Il semblait très courageux de quitter une série qui vous avait tout apporté et pourtant en 1989, Donna Mills quitta "Côte Ouest" afin de se consacrer, officiellement, à l'éducation de sa fille et finalement pour créer sa maison de production et mettre en chantier des projets n'ayant qu'un objectif : la mettre en lumière.
Vous le savez si vous vous abandonnez de temps à autre aux délices coupables que sont les téléfilms de la 6 de l'après-midi et vous n'ignorez donc rien des brillantes carrières télévisées de Jackyn Smith, Farrah Fawcett ou Sally Field avec lesquelles elle semble parfois interchangeable.
Donna, Morgane et Linda s'amusent...
Agée aujourd'hui de plus de 70 ans, Donna Mills a su rester la créature souriante qu'elle n'a jamais cessé d'être sous le mascara et les océans d'Ellnet et participe volontiers, en gros à toutes les manifestations auxquelles on l'invite, souvent en compagnie de consoeurs ou anciennes collègues parfois assez méconnaissables.
Donna est toujours disponible, toujours impeccable et toujours un peu surprise d'être encore adulée par des fans qui lui déclarent inlassablement qu'ils ne l'ont pas oubliée. Elle est même devenue une oeuvre d'art. N'est-ce pas là, finalement, le comble de la suavitude ?
2 commentaires:
On pourrait presque croire qu'elle est devenue l'égérie de Ripolin, section gros travaux...
J'avoue que pour le coup, je suis passé complètement à côté de cette créature.
Merci pour la filmographie
"inégale" qui m'a fait bien rire.
Bruno
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