En reprenant à son compte "Monsieur Dupont" et en l'enregistrant dans toutes les langues, ou presque, à sa disposition, Sandie Shaw, en 1969, entreprenait de façon un peu cavalière et inconsciente de venir menacer, chez eux, et plus particulièrement chez elles, les interprètes locales, qui n'allaient pas voir d'un très bon oeil la menace de la roastbeef sans chaussure.
Et c'est ainsi qu'en Espagne par exemple, la guerre fut déclarée avec ni plus ni moins que Carmen Sevilla, dont le nom à lui seul, est une promesse de guitare, de sangria et de ciels étoilés. Notre amie depuis 2011 et la vague ibérique qui sévit alors dans nos locaux, nous aimons Carmen et son époux, Augusto Alguero, compositeur, chef d'orchestre, arrangeur, le Michel Legrand barcelonais comme ne l'appelle en fait personne sauf nous.
C'est en 1972 que sortit dans les bacs l'album du show tv de Carmen et Augusto, sur lequel on retrouve "Monsieur Dupont". C'est une merveille. A peu près aussi essentiel que les albums bossa d'Augusto que nous ne pouvons que vous recommander.
Au même moment, au Mexique, on s'intéressait également à "Monsieur Dupont" mais le Mexique n'étant pas l'Espagne, c'est à Estela Nunez, de Guadalajara (nous sautons sur l'occasion pour l'écrire dès que cela est pertinent) que l'on confia le titre, avec quelques modifications dans les paroles afin de coller aux sonorités et à l'esprit yéyé qui ne fut pas populaire qu'en France. Ce sera un des plus gros succès de sa carrière. Prends ça dans les dents, Sandie Shaw !
Et puisqu'on nous reprochait encore dernièrement de n'évoquer que trop rarement Puerto Rico, terminons cette journée avec Yolandita Monge, dont nous n'avions jamais entendu parler jusqu'à la semaine dernière mais qui est très clairement formidable.
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