Et maintenant chantons !

Nous sommes certains que si vous prêtez un peu attention à nos sagas musicales, vous avez été quelques uns, hier, en découvrant peut-être "Monsieur Dupont" par les Milady's, à vous dire : "Mon pauvre Soyons, vous ne tiendrez jamais la semaine avec cette nouillerie". Eh bien non seulement nous allons le faire haut la main, mais sachez surtout que nous avons été plus que surpris en enquêtant sur le sujet. "Monsieur Dupont" est une nouillerie, certes, mais pas inintéressante du tout. 

Car pour une fois, l'histoire débute en Allemagne, merveilleux pays de... beaucoup de choses et entre autre du Schlager, ce genre musical un rien répétitif mais très facile à fredonner : penser Eurovision, particulièrement fin 60's, ou toutes les années 70. Inutile après ces quelques mots de faire le lien avec "Monsieur Dupont", composition du très très prolifique Christian Bruhn, qui compte plus de 3000 titres référencés à la SACEM germanique et qui ne fit pas profiter que la RFA de ses ritournelles implacables. 

 

Christian Bruhn est donc l'homme qui fit beaucoup pour les carrières outre Rhin de Mireille et France. Mais ce n'est qu'une infime partie de son travail. La légende veut qu'il composa pour la télévision et la radio plus de 500 jingles sous des pseudonymes divers. Est-ce la vérité ? Le plus simple finalement serait de lui demander puisqu'à 88 ans, il reste très actif dans l'univers de la musique. 

Que dire alors de Manuela, qui la première en 1967, enregistra et fit un immense tube de "Monsieur Dupont" ? Sans doute qu'elle fut la reine du 45 tours allemande, qu'elle enregistra beaucoup de reprises dans la langue de Goethe et qu'elle décédera en 2001 à 57 ans, ce qui est triste. 

Si vous vous interrogez sur la présence de l'ambiance "gare de Stuttgart" au début et à la fin de "Monsieur Dupont", c'est indubitablement parce que vous n'avez pas fait allemand LV2. Monsieur Dupont est conducteur de train, son train part de Paris et il est magnifique et il est doux de voir défiler le paysage à travers la fenêtre de son train magnifique à Monsieur Dupont. Les répétitions sont évidemment en allemand dans le texte. 

Moins de train, beaucoup plus de cordes, Christian Bruhn conduira comme il doit son propre orchestre et enregistrera un grand nombre d'albums au-delà du easy listening. Qui conviennent parfaitement lorsque sonne l'heure des cocktails. Mais d'ailleurs, déjà 19h, où donc est le shaker ?